Économie

Le gaz naturel représente 40% de la consommation nationale d’énergie

Le gaz naturel contribue à l’essentiel de la génération d’électricité en Algérie. Une réalité qui fait du gaz l’énergie la plus sollicitée sur le marché national, alors que la demande est essentiellement tirée par les ménages, le secteur tertiaire et l’agriculture. C’est ce qu’a d’ailleurs souligné hier, dans un entretien à l’APS, le directeur de l’efficacité énergétique au niveau du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE), Mourad Issiakhem. Se référant au bilan énergétique national du ministère de l’Energie et des Mines, le même responsable a indiqué que le gaz naturel représente 40% de la consommation nationale d’énergie, alors que l’électricité se taille une part de 30%, les produits pétroliers en génèrent 22%, le GPL y contribue à hauteur de 5%, devant le GNL qui a un ratio de 0,33%, alors que le reste est issu des condensats et du coke de la sidérurgie. Il a précisé que les secteurs des ménages et tertiaires (47,5%) et transports (28,8%) représentaient 76,3% de la consommation finale d’énergie (c’est à dire celle des consommateurs finaux, à savoir les secteurs utilisateurs), contre 23,7% pour l’industrie, en 2022.

Pour ce qui ce qui est du cas particulier du gaz, Mourad Issiakhem a expliqué quela consommation des ménages, des tertiaires (bâtiments administratifs, hôpitaux, hôtels et écoles) et du secteur agricole représente 66% de la consommation nationale de gaz naturel. Et que cette quantité de gaz est utilisée pour le chauffage, la cuisson et le chauffage de l’eau sanitaire (chaudière et autres chauffe-bain), a-t-il détaillé, estimant que ce ratio restait important malgré les conditions climatiques plutôt clémentes en hiver ces dernières années. Cette demande a été tirée, selon lui, par la livraison des différents programmes de logement, d’où la nécessité de la mise en œuvre effective de la règlementation technique du bâtiment (DTR), notamment en matière d’isolation thermique pour assurer le confort à la fois en été et en hiver sans provoquer des consommations excessives d’énergie. Le secteur de l’industrie représente, pour sa part, 33% de la consommation finale de gaz naturel, avec une quantité estimée à un peu plus de 6,4 millions de TEP, a-t-il ajouté. Issiakhem qui a tenu à préciser que la consommation nationale de gaz naturel, en 2022, s’était élevée à plus de 51,7 millions de TEP (englobant la consommation directe, les besoins d’électricité et le GPL extrait aux champs), ce qui représentait 54% de la production primaire du gaz naturel, au cours de cette même année, laquelle avait avoisiné les 95,8 millions de TEP. Cette consommation nationale de gaz se répartit, a-t-il expliqué, en une consommation directe, qui avoisine les 27,56 millions de TEP (soit 53,31%), et une consommation dédiée à la production d’électricité qui dépasse les 21,63 millions de TEP (soit 41,84%), alors que 2,51 millions de TEP (soit 4,85%) est destiné à la production de GPL extrait au champ.

La consommation interne de gaz a enregistré une hausse de 5% par rapport à 2021, a-t-il souligné, insistant sur l’urgence de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour maitriser et rationnaliser la consommation de cette ressource devenue très prisée au niveau mondial. D’autant plus, a-t-il soutenu, que cette ressource est appelée à être de plus en plus sollicitée afin de suivre la croissance économique du pays et répondre aux besoins générés par le secteur industriel en expansion, grâce au nouveau code de l’investissement, l’augmentation de la population et du parc immobilier, en plus de l’arrivée de plus en plus de véhicules convertis au GPL/c ». Le responsable a ainsi préconisé d’adopter des comportements en faveur de la rationalisation de la consommation d’énergie en évitant le gaspillage de cette ressource subventionnée par l’Etat, dans tous les domaines (résidentiel, tertiaires, transport, agriculture, industrie), relevant que le prix du gaz en Algérie « est le deuxième moins cher au monde, après l’Iran ». M. Issiakhem a appelé, également, à adopter les solutions d’efficacité énergétique dans les différents secteurs, et l’intégration des énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment, entre autres.

Chokri Hafed

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