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Les efforts se poursuivront jusqu’à ce que le Conseil de sécurité assume ses responsabilités envers les Palestiniens : L’Algérie n’arrêtera pas

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a réaffirmé hier que l’Algérie poursuivra ses efforts au sein du Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’à ce dernier assume ses responsabilités envers le peuple palestinien victime d’une agression d’une barbarie inédite lancée par l’entité sioniste le 7 octobre dernier. Il également assuré que la diplomatie algérienne se déploie en faveur de l’obtention par la Palestine du statut de membre à part entière de l’ONU.

Le représentant de permanent de l’Algérie à l’ONU avait souligné, le 20 février dernier à l’issue du rejet de la proposition de résolution pour un cessez-le feu à Ghaza au Conseil de sécurité en raison du véto américain, l’engagement de poursuivre les efforts et de ne pas cesser de revenir au Conseil de sécurité de l’ONU, jusqu’à ce que des mesures concrètes soient prises pour protéger le peuple palestinien et faire cessez le génocide dont il est victime. Un engagement réaffirmé hier par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, des travaux de la 161e session du Conseil de la Ligue arabe  au Caire. Dans son allocution, le MAE a souligné que « sur instructions fermes du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie, qui a fait de la cause palestinienne sa préoccupation principale et le fil conducteur de toutes ses actions depuis son entrée au Conseil de sécurité, poursuivra ses efforts et démarches et mènera d’autres tentatives jusqu’à ce que ce Conseil assume ses responsabilités envers le peuple palestinien pleinement et sans ambages ». Il a également mis en avant les efforts à mettre en œuvre pour la Palestine obtienne le statut le membre à part entière de l’ONU. L’Algérie appelle à « entreprendre les démarches nécessaires pour permettre à l’Etat de Palestine, pays frère, de devenir membre à part entière de l’ONU », a-t-il ajouté, relevant que cette « demande n’est plus confinée au champ palestinien ou arabe, mais dépasse largement ce cadre après avoir été prônée par le Mouvement des non-alignés (MNA), l’Union africaine (UA) et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ». Attaf a également appelé les pays arabes à avoir une position commune pour venir d’abord au secours des Palestiniens, mais aussi contrecarrer les plans sionistes visant à enterrer la solution à deux États et avec elle l’État de Palestine, soulignant que le monde arabe à une responsabilité historique. La conjoncture actuelle exige une évaluation objective de « notre réponse, en tant que Ligue, aux appels de détresse de nos frères palestiniens » et de « notre fidélité à nos engagements historiques envers eux, alors qu’ils subissent une nouvelle Nakba après la grande Nakba », a-t-il dit.Il a en outre appelé à faire évoluer la position arabe, « en la rendant plus audacieuse et plus courageuse, afin qu’elle soit à la hauteur des sacrifices incommensurables et de la résistance légendaire de nos frères dans la bande de Ghaza ». Il s’agit aussi pour la position arabe de reprendre « son rôle de premier plan dans la défense de la cause centrale de notre nation arabo-musulmane pour s’imposer au reste de la communauté internationale, qui voit notre position comme une boussole ».M. Attaf a également insisté sur la consolidation de la position arabe vis-à-vis de l’occupant sioniste « aux plans diplomatique, politique et économique, comme l’a fait l’Union africaine lors de son dernier sommet, afin de rattraper les démarches et initiatives manquées qui sont à même de mobiliser la pression internationale » face à l’agression sioniste barbare et à la catastrophe humanitaire sans précédent qu’elle a entraînée. Dans cette perspective, le ministre a estimé que le premier niveau des priorités « nous impose, en tant que Ligue, de prendre des mesures pratiques et d’intensifier nos efforts collectifs pour arrêter le bain de sang et le génocide et mettre un terme aux crimes multiformes » commis par l’occupant dans la bande de Ghaza. Concernant le deuxième niveau des priorités qu’il importe à la communauté arabe de relancer « séance tenante », M. Attaf a cité « la nécessité, voire l’impératif, de contribuer effectivement à briser le mur d’immunité dont a toujours bénéficié l’occupant, qui profite de manière exclusive d’un régime spécial d’avantages, de privilèges et d’exceptions dont nul autre ne bénéficie ». Le troisième et dernier niveau des priorités est entièrement lié à la nécessité de renforcer les perspectives d’une solution politique et de battre en brèche toute thèse de l’occupant sioniste sur « l’avenir de Ghaza », a-t-il indiqué. Face aux thèses sionistes sur « Ghaza d’après-guerre », précise-t-il, la position arabe doit mettre l’accent sur « trois constantes et règles fondamentales incontournables : en premier lieu, le seul avenir pour Ghaza est celui déterminé par les Palestiniens eux-mêmes. De ce point de vue, il est important de respecter l’indépendance de la décision palestinienne et la volonté et le droit du peuple palestinien », a-t-il soutenu.S’agissant du deuxième point, le ministre a affirmé que « l’avenir de Ghaza n’est pas celui que l’occupant veut façonner à sa guise pour servir ses propres intérêts ». « L’avenir de Ghaza est celui qui passe par la légalité internationale, accélère la relance du processus d’une paix globale, juste et définitive pour le conflit arabo-israélien qui réponde à la revendications nationale légitime du peuple palestinien », a-t-il soutenu. En troisième lieu, M. Attaf a assuré qu’il « n’y a d’avenir pour Ghaza que dans le cadre d’un Etat palestinien indépendant et souverain sur les frontières de 1967 avec El-Qods comme capitale ».

Notons que lors de cette réunion, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, a averti que l’entité sioniste mène une guerre de la faim contre les Palestiniens à Ghaza et continue de mettre en œuvre son plan visant à les déplacer, ce qui pourrait représenter un « préjudice grave » à la paix dans la région. Il a ajouté que l’entité sioniste « se prépare aujourd’hui à mettre en œuvre ses plans visant à déplacer de force les Palestiniens de Ghaza hors des territoires palestiniens, après les avoir poussés près de la frontière égyptienne en utilisant 70 000 tonnes d’explosifs qu’elle a reçus de certains des pays qui le soutiennent ». Al-Maliki a souligné que l’entité sioniste « ne veut pas arrêter la guerre et veut poursuivre le génocide face à l’incapacité internationale honteuse et à l’incapacité d’assurer la protection de la population de Ghaza » A cet égard, il a dénoncé l’utilisation par Washington de son veto au Conseil de sécurité, à plusieurs reprises, pour faire obstacle à l’approbation de résolutions appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. Il a déclaré : « Le veto injuste entrave le rôle du Conseil de sécurité » et donne à l’entité sioniste « une protection pour commettre davantage de meurtres à Ghaza ». Al-Maliki a souligné en outre que l’occupation « mène une guerre parallèle contre les Palestiniens en Cisjordanie (occupée) en détruisant leurs camps et leurs infrastructures pour les déplacer et obscurcir leur cause, en plus de poursuivre ses raids sur les villes du territoire ».

Enfin, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré qu’il est « honteux pour l’humanité de rester les bras croisés », face au génocide subi par le population de la bande de Ghaza.Aboul Gheit a déclaré que « ce qui se passe à Ghaza est une honte pour toute l’humanité, qui reste les bras croisés pendant que les Palestiniens sont tués par la famine et les bombardements », soulignant que « la population de Ghaza est soumise à une guerre génocidaire, dans le but de les pousser à quitter la bande » Le secrétaire général de la Ligue arabe note, en outre, que « l’occupation sioniste utilise la famine, empêche l’aide ou retarde son entrée, pour mettre le peuple palestinien à genoux « , estimant qu’un seul moyen permettra d’arrêter ce génocide: « freiner la machine de l’agression sioniste et appliquer les lois internationales et humanitaires ».

Lyes Saïdi

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