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L’Humanité en crise à Ghaza

Les restrictions imposées par l’occupation sioniste sur l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations de Ghaza sont inacceptables. Les largages aériens d’aides par certaines puissances occidentales et leur acheminement par navires sont insuffisants et il est urgent de permettre l’accès des convois humanitaire par voie terrestre au regard de l’urgence de la situation humanitaire à Ghaza. Car au moins tiers des enfants dans l’enclave assiégée et ciblée par une agression barbare depuis plus de 5 mois sont menacés de mort en raison d’une malnutrition aigüe.

En effet, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) a déclaré, hier, qu’un tiers des enfants de moins de deux ans dans le nord de la bande de Gaza souffrent de malnutrition aiguë. L’Unrwa a indiqué dans un message sur X que « la malnutrition infantile se propage rapidement et atteint des niveaux catastrophiques et sans précédent dans la bande de Gaza. » L’agence onusienne a alerté que ‘’la famine se profile à l’horizon et qu’il n’y a plus de temps à perdre.’’

L’UNRWA a également averti que la situation dans la Bande de Ghaza est « catastrophique et se détériore de minute en minute ». « Nous avons besoin d’un accès sûr, durable et sans entrave pour acheminer l’aide à travers la Bande de Ghaza », a déclaré l’UNRWA sur la plateforme X. « Les besoins à Gaza sont très importants », a ajouté l’agence. La veille (vendredi), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a révélé qu’en un mois la malnutrition aiguë chez les enfants avait doublé dans le nord de la bande de Gaza.

De son côté, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a déclaré, vendredi, que la situation dans l’enclave palestinienne assiégée de Ghaza est « plus que catastrophique ». « Ce que nous voyons à Ghaza est un cauchemar, qui va bien au-delà de la crise humanitaire. C’est l’humanité qui est en crise, et la situation est plus que catastrophique », a déclaré Dominic Allen, représentant du FNUAP pour la Palestine, lors d’une réunion d’information virtuelle sur sa

dernière visite dans la Bande de Ghaza. Exprimant sa grande crainte et son inquiétude pour un million de femmes et de filles, Allen a déclaré qu’il était impossible de décrire les scènes qui se déroulent à Ghaza, soulignant que les gens ont faim et vivent dans des conditions « très difficiles ». « La peur est omniprésente à Ghaza, en particulier pour les femmes enceintes », a-t-il souligné, ajoutant que les cas d’enfants mort-nés sont de plus en plus fréquents. « C’est pourquoi les médecins et les sages-femmes à qui j’ai parlé appellent à un cessez-le-feu humanitaire », a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, plusieurs pays arabes occidentaux ont procédé au largage aérien d’aides humanitaires, tandis qu’un second navire chargé d’aides devait quitter hier Chypre en direction de Ghaza. Les autorités de Nicosie ont indiqué hier qu’un deuxième bateau chargé d’aide humanitaire est prêt pour un départ imminent de Chypre vers la bande de Ghaza, après l’arrivée vendredi de 200 tonnes de nourriture à bord du navire d’une ONG. Le bateau empruntera le couloir humanitaire maritime ouvert depuis le port chypriote de Larnaca et emprunté pour la première fois par le navire de l’ONG espagnole Open Arms qui a remorqué une barge de 200 tonnes de nourriture fournie par l’ONG américaine World Central Kitchen. Cette dernière a indiqué samedi matin dans un communiqué que toute la cargaison avait été déchargée via une jetée temporaire construite au sud-ouest de la ville de Ghaza puis transportée par 12 camions avant d’être distribuée.

Cependant, ces aides sont très insuffisantes pour couvrir les besoins de la population qui subit les affres de la famine. Ainsi, l’Egypte a appelé hier, à lever les restrictions israéliennes sur l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza par les postes frontaliers terrestres. L’aide n’entre à Ghaza que par le terminal de Rafah et fait face à de nombreux obstacles et restrictions imposées par l’occupation sioniste. La situation risque de se compliquer davantage, vu que l’occupant envisage de lancer une offensive terrestre sur Rafah qui est déjà sous les bombardements israéliens. Dans ce contexte, les Nations unies ont exprimé, vendredi, leur inquiétude quant au projet d’offensive terrestre dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, que l’entité Sioniste aurait approuvé. Au cours d’une conférence de presse tenue vendredi, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies a indiqué que l’ONU a « pris connaissance de ces informations dans la presse ». « Ces informations sont extrêmement inquiétantes. Les conséquences d’une offensive terrestre à Rafah dans les circonstances actuelles seront catastrophiques pour la population de Ghaza et pour les Palestiniens. Ce serait catastrophique pour la situation humanitaire sur le terrain », a-t-il déclaré. Stéphane Dujarric a insisté sur le fait qu’une telle action sur Rafah – une ville où des centaines de milliers de Palestiniens ont convergé, convaincus qu’il s’agissait d’une zone sûre – devait être « évitée ». Stéphane Dujarric a invité toutes les parties à accorder la priorité à un cessez-le-feu. Il a également insisté sur la nécessité de trouver un accès humanitaire. Le responsable onusien a souligné l’urgence de trouver une solution à la violence qui sévit dans la région.  » La situation est déjà suffisamment compliquée à gérer pour faire ce que nous essayons de faire dans le contexte actuel « , a-t-il déploré.

Lyes Saïdi

Le Qatar appelle à une enquête indépendante sur l’assassinat des journalistes à Ghaza

Le Qatar a appelé vendredi à mener des enquêtes rapides, indépendantes et impartiales sur les « crimes » des forces d’occupation sioniste commis à l’encontre des journalistes dans la bande de Ghaza. L’enclave palestinienne a subi les « pertes les plus importantes » parmi les journalistes de l’histoire des guerres modernes, a souligné le troisième secrétaire du Département des droits de l’Homme au ministère qatari des Affaires étrangères, Abdullah Al-Naama, dans un discours sur la « protection des journalistes », prononcé devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies lors de sa 55? réunion qui se tient actuellement à Genève. Le diplomate qatari a déclaré que « Le bilan des journalistes martyrs à Ghaza, depuis le 7 octobre, s’élève à plus de 130 journalistes, en plus des 16 autres blessés, de la disparition de 4 et de l’arrestation de 25 ». Il a souligné que « ces chiffres vont probablement augmenter, ce qui en fera les pertes les plus importantes pour les journalistes dans l’histoire des guerres modernes ». Al-Naama a appelé à « mener des enquêtes rapides, indépendantes et impartiales, conformément aux normes internationales, et à veiller à ce que les responsables n’échappent pas à ces violations et ces crimes ».

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