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Filière viandes : L’urgence de relancer la production nationale

Relancer la production locale de viande rouge est essentielle pour garantir l’équilibre du marché à long terme.

Le marché des viandes rouges a connu au des derniers des tensions et une hausse des prix inédite. Pour y remédier, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures pour remédier au déficit de l’offre et stabiliser les prix. C’est ainsi que l’importation de viande rouge a été de nouveau autorisée, de même que les Droits additionnels provisoires de sauvegarde ont été annulés concernant les viandes rouges et blanches. D’importantes quantités de viandes rouges ont été importées pour être commercialisées à un prix ne dépassant pas les 1.200 dinars. Dans ce sens, le ministère du Commerce et celui de l’Agriculture ont mis en place un programme d’importation de 111.000 tonnes de viande à raison de 20.000 tonnes par mois pour répondre aux besoins du marché et remédier à la hausse des prix en 2024. Bien que cette mesure permette de stabiliser les prix de la viande rouge importée, elle ne qu’être que conjoncturelle, alors que la problématique de la filière viande doit être traitée en profondeur avec une relance effective de la production locale, ceci d’autant plus que les prix de la viande produite localement et qui est appréciée par les Algériens restent élevés. Dans ce contexte,  l’enseignant-chercheur de l’institut national d’Agronomie (INSA), Ali Daoudi a souligné, hier lors d’une intervention à la Radio algérienne, que bien que « la question de l’approvisionnement régulier du marché en toutes denrées confondues en général et en viandes particulièrement est une question importante, notamment, en périodes sensibles comme le mois de Ramadhan », l’arbitrage par rapport à ce genre de produits, quant à assurer une disponibilité avec des prix accessibles à tous, doit tenir compte de l’intérêt des consommateurs  et en même temps sauvegarder l’appareil de production. Pour ce faire, il faut tenir compte  selon lui de deux facteur: « d’abord consolider l’appareil de production, qui est un gage de la préservation de notre sécurité alimentaire à long terme, et ensuite garantir l’accès des consommateurs à des produits de large consommation ». Le recours à l’importation doit être, selon lui, une solution bien réfléchie et ne doit pas engendrer la casse de notre appareil de production. Elle doit être (l’importation, ndlr), indique-t-il, inscrite dans la stratégie globale de consommation de la viande rouge nationale tout en régulant les moments de crises de cet appareil.

Dans ce contexte, il plaide pour stratégie claire et globale pour la relance de la filière qui prenne en compte ses problématiques. L’intervenant appelle ainsi à la prise en charge de la problématique de l’aliment de bétail, d’autant plus que l’Algérie souffre d’« déficit structurel de plus en plus chronique en fourrage ».

L’autre impératif, de son avis, c’est d’élever les petits éleveurs avicoles au niveau des grands éleveurs qui pilotent la filière pour fonctionner selon les normes industrielles internationales tout en maitrisant les techniques de maitrise industrielle.

« Il faut faire émerger des champions nationaux de tailles relativement importantes associés à des partenaires internationaux pour maitriser le modèle agroindustriel et faire des économies à l’échelle », préconise-t-il, insistant sur l’impératif de segmenter cette filière par la conversion de dizaines de petits éleveurs qui créent de l’emploi et de la richesse, entre semi artisanale et semi intensif, afin d’offrir une productivité améliorée en insistant sur la visibilité à long terme pour les producteurs. » De même pour la viande rouge qui souffre de l’absence d’information concernant le nombre des producteurs et les besoins nécessaires par cheptel nous incitent, selon M. Daoudi, à réfléchir de manière sereine et efficace à une stratégie diversifiée qui prend, cas par cas, la chaine de valeur de la filière viande.

Sabrina Aziouez

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