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Les hôpitaux pris pour cibles à Ghaza

Les forces d’occupation continuent de cibler des installations médicales et des hôpitaux dans diverses zones de la bande de Ghaza par des attaques systématiques et continues, provoquant la destruction du système de santé, une catastrophe humanitaire sans précédent et une détérioration notable de la situation des infrastructures et biens immobiliers.

Ainsi après l’hôpital Al-Shifa, les forces d’occupation israélienne ont pris pour cible deux hôpitaux à Khan Younis. En effet, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué, hier, que les forces sionistes ont pris d’assaut le complexe médical Nasser et l’hôpital Al-Amal à Khan Yunis, au sud de la bande de Ghaza, au milieu de tirs nourris faisant des dizaines de martyrs et ds blessés. L’association palestinienne de secours a déclaré dans un communiqué: « Les forces d’occupation ont pris d’assaut l’hôpital Al-Amal et l’hôpital Nasser au milieu de violents bombardements et de tirs nourris ». Le Croissant-Rouge palestinien a souligné que « les forces d’occupation mènent des opérations de rasage au bulldozer à proximité de l’hôpital Al Amal, et que tous ses équipages sont en danger extrême ». Des sources médicales citées par des médias ont déclaré : « Amir Abu Aisha, membre de la salle des opérations d’urgence du Croissant-Rouge palestinien, a été tué par des tirs (sionistes) alors qu’il travaillait à l’intérieur de l’hôpital Al-Amal ». Des médias ont rapporté aussi que des véhicules militaires israéliens sont soudainement entrés, hier matin, près du complexe médical Nasser, avec une série de raids dans divers quartiers de la ville, faisant des martyrs et des blessés, selon des médias. Parallèlement, l’occupation mène depuis lundi dernier une attaque d’envergure sur le grand complexe hospitalier d’al-Chifa, dans la ville de Ghaza. Des attaques qui ne font qu’aggraver la situation humanitaire déjà désespérée à Ghaza dans un contexte où le système de santé est complètement effondré, en raison de la destruction systématique des structures sanitaires et des raids permanents des forces d’occupation, sans oublier les assassinats et arrestations de personnels de santé. Ainsi et selon le Croissant rouge palestinien, au moins 364 travailleurs médicaux sont tombés en martyrs depuis de début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza.

Alors que la situation humanitaire est particulièrement catastrophique, le ministère palestinien de la Santé a affirmé que 21 Palestiniens qui attendaient un convoi d’aide près de Ghaza-ville avaient été tués samedi par des tirs israéliens.

Belal Hzilah a raconté que son neveu figurait parmi les morts. « Il voulait emporter de la farine et de la nourriture. Il a un fils de deux mois et onze personnes dépendent de lui. Ils n’ont rien à manger (…) Il a perdu la vie pour rien », a-t-il dit à l’AFP.

Le secrétaire général de l’ONU a appelé hier l’entité sioniste à « lever les derniers obstacles » à l’entrée de l’aide dans la bande de Ghaza assiégée et en proie à la famine. Quand on regarde Ghaza, on dirait presque que les quatre cavaliers de l’Apocalypse galopent au-dessus, semant la guerre, la famine, la conquête et la mort », a lancé M. Guterres dimanche. « D’un côté de la frontière, on voit des camions humanitaires à perte de vue, de l’autre une catastrophe humanitaire qui empire chaque jour », a-t-il ajouté.

De son côté, le commissaire général de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a réitéré hier les accusations de mauvais traitements infligés par les forces d’occupation sionistes à des employés de l’agence arrêtés à Ghaza. »Nous avons des témoignages de première main sur des mauvais traitements et de torture systématiques. Je sais par des personnes libérées qu’elles ont été forcées de faire de faux témoignages » sur les liens présumés entre l’UNRWA et l’opération « déluge d’Al Aqsa » menée par la résistance palestinienne, a-t-il déclaré à des médias suisses.

Il a réitéré, à l’occasion, ses mises en garde contre la demande de démantèlement de l’agence, soutenant qu' »il n’y a pas d’autres organisations des Nations unies qui pourraient faire ce que nous faisons. Il n’y a pas d’autre organisation de l’ONU qui offre une éducation publique aux enfants ». Selon Lazzarini, le Programme alimentaire mondial (PAM) ne peut pas constituer une alternative à l’UNRWA à Ghaza. « Le PAM ne dispose que de 30 à 40 employés à Ghaza. Aussi, nous n’avons pas seulement besoin d’une aide d’urgence, mais aussi de plans sur la manière dont les choses vont évoluer dans les années à venir. Si vous continuez à réduire l’aide au développement maintenant, vous sèmerez les graines de la haine et du ressentiment à venir. L’UNRWA n’a pas d’alternative. Il n’y a pas d’administration correcte ni d’Etat capable de supporter nos activités », a-t-il affirmé.

Pendant ce temps, les bombardements font rage, alors que les négociations sur une trêve ne montrent aucun signe de progrès malgré les pressions redoublées des Etats-Unis. Au total, 84 personnes ont été tuées dans ces bombardements en 24 heures, notamment dans la ville de Ghaza (nord) et celles de Khan Younès et Rafah (sud), portant le bilan total palestinien à 32.226 morts, a annoncé dimanche le ministère de la Santé.

Une source palestinienne informée a révélé, samedi, que le mouvement de résistance palestinien, Hamas, considère comme « négative » la réponse israélienne à la proposition relative à l’échange de prisonniers et au cessez-le-feu à Gaza ; réponse qui vise à empêcher la conclusion d’un accord et à perturber les négociations.

La source, qui a requis l’anonymat, a déclaré à l’agence de presse turque Anadolu, que les Israéliens « ont refusé de mettre fin à la guerre et de se retirer de la Bande de Ghaza, et qu’ils ont imposé des conditions au retour des déplacés, ce qui est rejeté par le Hamas et les factions palestiniennes. » Et de poursuivre : « Il y a de nombreux obstacles qu’Israël place sur la voie de la conclusion d’un accord, plus particulièrement le retour des déplacés dans le nord de la Bande de Ghaza, le retrait des forces d’occupation de la Bande de Gaza », et de donner des garanties quant à la cessation des hostilités. La source a souligné que « les négociations indirectes avec Israël se poursuivent ».

Lyes Saïdi

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