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Cas de paludisme et de diphtérie dans le Grand Sud : Le Pr Sanhadji fait le point

La commission médicale, dépêchée au Sud du pays, suite à l’apparition de cas de paludisme et de diphtérie, est à pied d’œuvre, a affirmé hier le Pr Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS).

L’Algérie fait face à une situation sanitaire préoccupante dans ses régions du Sud, avec l’apparition de cas de diphtérie et de paludisme. Le Professeur Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), a dressé un bilan détaillé de la situation et des mesures prises pour endiguer ces épidémies.

« Depuis le 28 août dernier, la majorité des cas de diphtérie signalés dans le Grand-Sud ont été recensés au niveau des zones frontalières, comme Tinzaouatine et Timiaouine, » explique le Pr Sanhadji dans une intervention à la Radio algérienne. Les chiffres sont éloquents : sur 115 cas de diphtérie, 28 décès ont été enregistrés, dont 27 à Tinzaouatine. « Cette épidémie est concomitante avec le paludisme, » poursuit Sanhadji, « qui s’est propagé en cette période propice marquée par les dernières pluies ayant provoqué des eaux stagnantes et l’émergence de moustiques dans le désert. » Le paludisme, bien que non contagieux, n’en est pas moins meurtrier. Avec 421 cas recensés, dont 200 à In Guezzam, et 12 décès à déplorer, la situation est tout aussi alarmante. Face à cette menace, l’Algérie ne reste pas les bras croisés. « La commission médicale, dépêchée sur ordre du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Sud du pays, est à pied d’œuvre, » assure le Pr Sanhadji. Cette équipe d’élite, composée d’immunologues, d’épidémiologistes et de paramédicaux, a pour mission de renforcer le dispositif sanitaire existant. Il a précisé que cette commission, composée d’immunologues, épidémiologistes et paramédicaux, entre autres, « fera des recommandations pour la mise en place d’une annexe de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) au Sud du pays, et qui sera pourvue de l’équipement médical et de ressources humaines nécessaires pour analyser les prélèvements sur place et assurer la prise en charge thérapeutique des malades ». « Il sera question de renforcer les structures sanitaires existantes en moyens matériels et en personnel soignant, notamment au niveau des wilayas les plus éloignées comme In Guezzam et Bordj Badji Mokhtar où ces pathologies ont été signalées, » précise-t-il. Une attention particulière est portée à la formation du corps médical, cruciale pour faire face à ces défis sanitaires. Dans cette crise, l’Algérie réaffirme ses valeurs humanitaires. « Les patients issus des pays subsahariens limitrophes sont traités sur un pied d’égalité que les nationaux, » souligne fièrement le Pr Sanhadji. « C’est une démarche humanitaire qui fait honneur à notre pays depuis son indépendance. » Cette approche s’inscrit dans une tradition de santé publique saluée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « L’Algérie a toujours vacciné en masse, » rappelle Sanhadji, « ce qui a permis à notre population d’être sécurisée contre les grandes problématiques sanitaires. »

« Le problème se pose dans les nouvelles wilayas et plus lointaines qui ne sont encore dotées de grandes structures hospitalières. Leurs structures sont prises d’assaut et sont saturées, » admet Sanhadji. Pour y remédier, des solutions innovantes sont envisagées. « L’État fera tout pour qu’un centre de dépistage adapté, ou encore une annexe, pour faire à la fois et le diagnostic et la prise en charge médicale sur place, mais aussi le traitement approprié, » promet-il.

Le président de l’ANSS rassure toutefois. « Il y a une forte baisse des cas depuis les trois derniers jours grâce à l’acheminement des vaccins et des médicaments ». La démoustication, prise en charge par le ministère de l’Intérieur, vise à « éradiquer les foyers de moustiques, vecteurs de la transmission de la pathologie, et empêcher le paludisme de se propager. » Quant aux craintes de propagation vers le Nord, Sanhadji se veut rassurant : « Aucun risque de contamination dans les aéroports, » affirme-t-il. Si la crise actuelle pose de sérieux défis, elle offre aussi l’opportunité de repenser et de renforcer le système de santé dans les régions les plus reculées du pays. « Avec l’évolution des populations et des déplacements, ces localités doivent être dotées de grandes structures hospitalières, » conclut le Pr Sanhadji, esquissant ainsi les contours d’un avenir où le désert algérien sera mieux armé face aux défis sanitaires.

Dans cette lutte contre la diphtérie et le paludisme, l’Algérie démontre une fois de plus sa résilience et sa capacité à mobiliser ses ressources pour protéger sa population, quelles que soient les difficultés. Une bataille qui, si elle n’est pas encore gagnée, montre déjà des signes prometteurs de victoire.

Samir Benisid

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