Vladimir Petkovic à propos de la CAN: « Ce ne sera pas facile pour nous »

Au lendemain du tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, qui s’est déroulé dans la soirée de lundi à Rabat, le sélectionneur de l’équipe nationale Vladimir Petkovic a livré une analyse lucide de la situation des Verts. Alors que le sort a placé l’Algérie dans le groupe E aux côtés du Burkina Faso, de la Guinée-équatoriale et du Soudan, le technicien bosnien n’a pas cherché à fuir les responsabilités qui incombent à son équipe.

Dans un contexte où d’autres favoris, comme le pays hôte, devront se mesurer au Mali et aux Comores, ou encore la Côte d’Ivoire, tenante du titre, qui affrontera le Cameroun et le Gabon, l’Algérie semble avoir hérité d’un groupe plus abordable. Une situation que Petkovic aborde avec un savant mélange de confiance et de prudence : « C’est un tirage assez intéressant, mais qui n’est pas facile pour nous », a-t-il déclaré dans des propos relayés par la Fédération algérienne de football. Le sélectionneur des Fennecs, qui a su insuffler un nouveau dynamisme à son équipe comme en témoignent leurs six victoires lors de leurs sept derniers matchs officiels, refuse cependant tout triomphalisme prématuré. « Il n’y a pas de petites équipes dans cette CAN. Toutes les sélections présentes à ce rendez-vous ont mérité leur qualification », rappelle-t-il, avant d’assumer pleinement le statut qui est celui de son équipe : « Il est évident que nous sommes les favoris du groupe et nous devons assumer ce rang. » Cette posture équilibrée entre ambition et humilité s’explique notamment par l’histoire récente des Verts dans la compétition. Les deux dernières participations de l’Algérie à la CAN se sont soldées par des éliminations au premier tour sous la direction de Djamel Belmadi, son prédécesseur. Des échecs qui incitent naturellement à la prudence, même si l’équipe actuelle affiche un tout autre visage. Petkovic se projette d’ailleurs avec mesure sur les objectifs à court terme : « Notre premier objectif sera de nous qualifier pour le deuxième tour, après on verra », explique-t-il, privilégiant une approche étape par étape. Cette prudence s’accompagne d’une connaissance approfondie des futurs adversaires, particulièrement la Guinée-équatoriale, que l’Algérie a récemment affrontée lors des éliminatoires avec un bilan positif (victoire 2-0 et match nul 0-0).

Priorité à la qualification au Mondial

Mais le technicien suisso-bosnien voit plus loin que la CAN, rappelant que d’autres défis attendent les Verts dans un avenir proche. « Actuellement, le plus important ce n’est pas cette CAN, mais plutôt la qualification au Mondial 2026 que nous devons aller chercher », souligne-t-il, avant d’ajouter : « Il sera plus facile pour nous d’aborder cette CAN en ayant validé notre qualification en Coupe du monde. » Cette projection vers le Mondial n’est pas anodine, car malgré leur position de leader dans leur groupe de qualification, les Algériens se trouvent dans une situation délicate. À égalité de points avec le Mozambique et seulement trois points d’avance sur un trio composé du Botswana, de la Guinée et de l’Ouganda, les Fennecs devront consolider leur position lors des six dernières journées qui se dérouleront d’ici octobre. La déclaration de Petkovic reflète ainsi une vision claire des priorités et une gestion avisée des attentes. Si l’Algérie part favorite de son groupe en CAN, l’expérience des dernières éditions incite à la modestie. Le sélectionneur semble avoir trouvé le ton juste : conscient de la force de son équipe mais lucide sur les écueils qui pourraient se dresser sur sa route. Une approche qui pourrait bien être la clé pour éviter les désillusions du passé et permettre aux Verts de retrouver leur rang parmi l’élite du football africain.

M. Dahleb