Coopération algéro-tchèque: Porter les échanges à la hauteur de leur potentiel réel
Le renforcement de la coopération entre l’Algérie et la République tchèque prend un nouvel élan à la faveur du Forum d’affaires algéro-tchèque, organisé hier à Alger. Cet événement, co-présidé par la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, et son homologue tchèque, Petr Hladik, marque une avancée significative dans les relations économiques entre les deux pays, notamment dans les domaines liés à la protection de l’environnement et à l’économie verte. Il s’est tenu à l’occasion de la visite de M. Hladik en Algérie, accompagné d’une délégation d’une vingtaine d’hommes d’affaires tchèques actifs dans divers secteurs, tels que les énergies renouvelables, le matériel agricole, la gestion de l’eau et les solutions technologiques, ainsi que des parlementaires.
Dans son allocution d’ouverture, Mme Djilali a souligné que ce Forum représente une opportunité précieuse pour approfondir les échanges entre les deux pays et renforcer la coopération institutionnelle et économique. Elle a mis en avant « l’exploration des moyens, des mécanismes et des outils à mettre en place pour unifier les efforts des deux pays au service d’un avenir plus respectueux de l’environnement », rappelant que l’Algérie a adhéré et ratifié toutes les conventions internationales majeures sur l’environnement et le développement durable. Mme Djilali a également souligné que ce Forum constitue « un point de départ pour une coopération plus ambitieuse », en insistant sur les valeurs communes entre l’Algérie et la République tchèque, telles que « la solidarité, le développement durable et l’innovation ». Elle a invité les opérateurs économiques des deux pays à « échanger les expertises pour bâtir un avenir plus écologique dans le cadre de l’économie circulaire ». De son côté, M. Hladik a estimé que les échanges économiques entre l’Algérie et la République tchèque ne sont pas encore à la hauteur de leur potentiel. Il a affirmé que ce Forum permettra d’encourager la coopération dans plusieurs domaines, notamment « l’énergie verte, le traitement et la gestion de l’eau, les technologies de pointe et l’économie circulaire ».
Le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a mis en exergue les efforts entrepris par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires et le cadre législatif de l’investissement. Selon lui, la coopération entre les deux pays doit aller au-delà des simples échanges commerciaux et inclure la mise en place de partenariats solides entre les opérateurs économiques. Il a également rappelé le rôle stratégique de l’Algérie comme porte d’entrée vers l’Afrique et l’Europe, offrant ainsi des opportunités d’investissement attractives.
Le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), Kamel Hamenni, a quant à lui regretté que le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays demeure « modeste » et ne reflète pas les capacités économiques dont disposent l’Algérie et la République tchèque. Il a invité les hommes d’affaires tchèques à investir en Algérie en mettant en avant les nombreux avantages du pays, notamment sa stabilité politique, facteur clé pour la promotion et l’encouragement de l’investissement.
La vice-présidente de la Chambre de commerce de la République tchèque, Jana Hardova, a souligné que cette visite d’une délégation d’hommes d’affaires tchèques en Algérie est une occasion unique pour « établir une coopération fructueuse et renforcer les liens entre les deux pays ». Elle a insisté sur l’importance d’établir des relations directes entre les entreprises des deux nations et d’ouvrir la voie à des partenariats bilatéraux.
Lors du Forum, plusieurs accords ont été conclus, illustrant la volonté des deux pays de concrétiser leur coopération. Un mémorandum a ainsi été signé entre la société tchèque spécialisée dans la fabrication de tracteurs, ZETOR TRACTORS, et l’unité de fabrication et de montage UNIA DZ, en vue de produire ces équipements en Algérie. Un autre mémorandum a été conclu entre la société tchèque SVCS Process Innovation et le Centre de développement des technologies avancées (CDTA) pour encourager la recherche scientifique et la collecte de données.
Chokri Hafed
