Mohamed Omar Rafik dit « Non » aux Fennecs: La FAF prend acte, le PAC se défend
La décision de Mohamed Omar Rafik de renoncer à porter le maillot de l’équipe nationale a provoqué une onde de choc, déclenchant une série de réactions officielles et suscitant une controverse inattendue impliquant son ancien club formateur.
Le jeune talent de 22 ans, actuellement sous contrat avec Al Shamal Sports Club au Qatar, était pressenti pour rejoindre les Fennecs lors du prochain rassemblement de mars, après avoir été inclus dans une liste élargie par le sélectionneur national Vladimir Petkovic. Sa décision de décliner cette convocation, officialisée par un courrier adressé à la Fédération Algérienne de Football (FAF), a été accueillie avec stupeur par les instances du football national. Dans un communiqué publié samedi, la FAF a indiqué avoir « reçu ce jour une correspondance du club qatari Al Shamal Sports Club l’informant que son joueur, l’Algérien Mohamed Omar Rafik, a pris la décision de renoncer à représenter l’équipe nationale et de mettre un terme définitif à sa carrière internationale. Cette décision a été officialisée par un courrier signé par le joueur lui-même, joint à la lettre du club. » L’instance dirigeante du football algérien n’a pas caché son étonnement face à ce refus, précisant qu’elle « prend acte de cette annonce avec surprise et regrette le choix de Mohamed Omar Rafik, qui a été formé au sein de l’Académie de la Fédération et a porté le maillot national au sein des sélections de jeunes. » Malgré cette déception, la FAF a tenu à rappeler que « la sélection nationale restera toujours un honneur ouvert à ceux qui aspirent à défendre avec engagement et fierté les couleurs de l’Algérie. » Cette affaire prend une dimension particulière quand on considère le parcours du joueur. Formé initialement à l’Académie de la FAF avant de rejoindre le Paradou AC (PAC), Rafik a depuis fait son chemin au Qatar où il s’est imposé comme un élément clé d’Al Shamal. Évoluant aux côtés de l’international algérien Baghdad Bounedjah, il réalise une saison remarquable avec 6 buts et 3 passes décisives à son actif, des performances qui avaient justement attiré l’attention du staff technique national. Face aux spéculations et aux accusations qui ont émergé suite à cette décision, l’agent du joueur, Ayman Dahmani, affilié à l’agence allemande ROGON, s’est empressé de clarifier la situation. Selon lui, il ne s’agit nullement d’un rejet de l’Algérie mais plutôt d’un choix stratégique pour la carrière du joueur: « Il ne s’est réellement imposé que cette saison et veut continuer sur cette dynamique. Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve, » a-t-il déclaré au média spécialisé DZFoot, une explication qui reste néanmoins assez évasive et n’a pas manqué d’alimenter les interrogations. Dans ce contexte tendu, le Paradou AC, club par lequel Rafik est passé après l’Académie de la FAF, s’est retrouvé au cœur d’une polémique inattendue. Face aux accusations de certains observateurs suggérant une possible influence du club dans la décision du joueur, voire des manœuvres liées à une éventuelle naturalisation, la direction du PAC a publié un communiqué virulent pour défendre son honneur et son intégrité. Le club s’est présenté comme « un club formateur reconnu, doté d’un véritable savoir-faire et un label éprouvé à l’échelle internationale » et a affirmé être « pleinement investi dans ce projet par amour du football et avec la volonté de servir seule l’Algérie. » Soulignant sa contribution au football national, le PAC a rappelé avec fierté qu’il alimente « toutes les sélections nationales, avec notamment des joueurs formés chez nous qui évoluent en équipe A, tels que Bensebaini, Atal, Boudaoui et Zorgane, Kadri en fait également partie, et d’autres talents comme Titraoui et Boulbina suivront incha’Allah. » Concernant les accusations spécifiques, le PAC a fermement démenti toute influence sur les choix de carrière internationale de ses anciens joueurs: « Nous tenons à préciser que le Paradou n’a jamais influencé le choix d’un joueur quant à sa sélection nationale. Bien au contraire, le souhait du Paradou AC est de voir tous les joueurs passés notamment par son Académie porter haut et fort les couleurs nationales. » Pour illustrer son propos, le club a cité le cas de « Mohamed Zougrana, un joueur africain aujourd’hui au MC Alger qui, après avoir représenté la Côte d’Ivoire chez les jeunes, il y a si peu, a récemment opté pour le Burkina Faso, » soulignant que ce « choix est personnel et indépendant du club. » Le club algérois s’est également insurgé contre ce qu’il considère comme des attaques injustifiées: « Nous sommes d’ailleurs surpris et surtout très déçus de voir certains individus tenter de nuire à la réputation de notre club et à l’honorabilité de ses dirigeants à travers des attaques mensongères, injustes et malhonnêtes en plein mois de Jeûne et de piété avec comme seul objectif, celui de nuire. »
Moncef Dahleb