Télécommunications: La 5G déployée en Algérie au second semestre 2025

Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a officiellement annoncé hier que le déploiement des réseaux mobiles de cinquième génération (5G) en Algérie est prévu pour le deuxième semestre de l’année 2025.

Lors d’une intervention sur les ondes de la Radio nationale, le ministre a indiqué que « les préparatifs pour le déploiement de la 5G en Algérie sont en cours et son lancement est prévu durant le 2e semestre de cette année », ajoutant que « des études approfondies » sont actuellement menées sur ce projet stratégique, couvrant tous les aspects techniques, financiers et réglementaires. Le ministre a tenu à rassurer sur le calendrier de déploiement : « Si tout se passe bien, le lancement de la 5G sera pour le deuxième semestre 2025 », affirmant par ailleurs que « l’Algérie n’est pas en retard par rapport au déploiement mondial de cette technologie ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre des orientations données par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui avait accordé lors du dernier Conseil des ministres le feu vert pour le déploiement de la 5G, tout en ordonnant « un approfondissement » des études relatives à cette technologie avancée. L’objectif principal, selon le communiqué du Conseil des ministres, est de garantir que l’opération soit « intégrée et efficace selon tous les critères technologiques et financiers ». M. Zerrouki a également souligné que le timing choisi par l’Algérie présente des avantages économiques certains : « Beaucoup de pays n’ont pas eu le retour d’investissement de cette technologie depuis son lancement il y a sept ans. Les opérateurs ont effectué déjà des tests, il y a quelques années déjà, avec leurs équipements qui ont été déployés dans la 4G, à lancer rapidement. Car les cas d’usage n’était pas variés. Maintenant avec l’avènement de l’intelligence artificielle, on profite pleinement de la 5G et on dépense moins pour profiter mieux ». Le ministre a par ailleurs tenu à préciser la nature et l’utilité véritable de la 5G, qui va bien au-delà d’un simple accroissement du débit pour les usages récréatifs : « La 5G a besoin de tout un environnement : une batterie de textes réglementaires, de bandes de fréquences, une expérience d’utilisateurs inédite », a-t-il expliqué, ajoutant que « la 5G répond à une problématique de latence, moindre que la 4G ». Il a également tenu à rappeler que « cette technologie n’est pas pour le streaming, YouTube ou les autres plateformes ». La vision pour cette technologie est beaucoup plus ambitieuse : « En fait elle est conçue pour le ‘machine to machine’, répondant au besoin de l’industrie moderne 4.0, la chirurgie ou l’éducation, entre autres domaines qui nécessitent un débit avec des latences moins importantes », a précisé le ministre.

Extension du réseau en fibre optique

Ce déploiement de la 5G s’inscrit dans une stratégie plus large de développement numérique de l’Algérie. En parallèle, le pays poursuit activement l’extension de son réseau de fibre optique, avec l’objectif ambitieux d’une couverture totale du territoire d’ici 2027. « L’État a mis le paquet pas uniquement pour la réalisation de cette infrastructure importante, mais aussi et surtout à rendre accessible l’internet de façon équitable à tous les Algériens là où ils se trouvent mêmes dans des régions les plus reculés sur le territoire national », a souligné M. Zerrouki. Le ministre a également annoncé que « dans deux ans (c’est-à-dire en 2027), nous sommes obligés d’éteindre le cuivre », faisant référence aux anciennes lignes téléphoniques. Il a révélé que son département a déjà déployé 265 mille kilomètres de fibres optiques, en plus des réseaux installés par Sonatrach et la SNTF. Des villes comme Annaba et Constantine sont déjà entièrement équipées en fibre optique, tandis qu’Alger affiche un taux de couverture de 92%. L’adoption de la 5G est considérée comme un levier essentiel pour positionner l’Algérie comme un hub régional dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Cette avancée technologique devrait stimuler l’économie nationale et l’innovation, notamment dans des secteurs stratégiques comme l’Internet des Objets (IoT) et l’Intelligence artificielle (IA). Le déploiement de la 5G créera également de nouvelles opportunités d’emploi, renforcera l’infrastructure numérique existante, améliorera la compétitivité industrielle et répondra à la demande croissante de connectivité, positionnant ainsi l’Algérie à l’avant-garde de la transformation numérique sur le continent africain.

Amar Malki