Une centaine d’ONG lancent un cri d’alarme : Une famine de masse à Ghaza !
La catastrophe humanitaire qui frappe la bande de Ghaza a franchi un nouveau seuil dramatique. Plus d’une centaine d’organisations humanitaires internationales ont alerté mercredi sur le début d’une « famine de masse » dans l’enclave palestinienne. Une alerte lancée après 292 jours d’agression génocidaire menée par l’occupation sioniste, qui a fait à ce jour 59.219 martyrs et 143.045 blessés parmi la population palestinienne.
Les organisations humanitaires, parmi lesquelles figurent Médecins sans frontières, plusieurs branches de Médecins du monde, Caritas, Amnesty International et Oxfam International, ont publié un communiqué dans lequel elles lancent un cri d’alarme : « nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent » face à cette famine qui se propage inexorablement. Cette tragédie humaine prend une dimension encore plus poignante quand on apprend qu’un hôpital de Ghaza a annoncé mardi que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim en seulement 72 heures, témoignage saisissant de l’ampleur du désastre en cours. Le Programme alimentaire mondial révèle des chiffres qui glacent le sang : un tiers de la population Ghazaouie n’a pas mangé depuis plusieurs jours consécutifs, tandis qu’un quart des habitants fait face à des conditions proches de la famine. Plus de 100.000 femmes et enfants souffrent de malnutrition aiguë, un chiffre qui illustre l’acharnement particulier de l’occupant contre les plus vulnérables. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine a d’ailleurs alerté sur le doublement de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans entre mars et juin.
Cette famine organisée résulte directement de la politique d’affamement délibérée menée par l’entité sioniste. Depuis le 2 mars dernier, tous les points de passage vers Ghaza ont été hermétiquement fermés, empêchant l’acheminement de nourriture, de médicaments et d’aide humanitaire. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU accuse l’armée d’occupation sioniste d’avoir tué depuis fin mai plus de 1.000 personnes qui tentaient d’obtenir de l’aide humanitaire, portant le bilan global de ces attaques ciblées à 1.060 martyrs et 7.207 blessés. Paradoxalement, comme le soulignent les organisations humanitaires, « des tonnes de nourriture, d’eau potable, de fournitures médicales, de matériel d’hébergement et de carburant restent inutilisées » dans des entrepôts situés juste à l’extérieur de Ghaza, les organisations étant empêchées d’accéder à ces ressources vitales ou de les distribuer. Cette situation révèle le caractère délibéré et systématique de la politique d’affamement mise en œuvre par l’occupant.
La journée de mercredi a été particulièrement meurtrière avec au moins 31 nouveaux martyrs palestiniens tombés sous les bombardements et tirs sionistes. Les forces d’occupation ont notamment ciblé un rassemblement de citoyens près d’un point de distribution d’aide dans la région de Wadi Ghaza, faisant quatre martyrs, ainsi qu’un groupe de civils à Bani Souhaila, causant trois morts supplémentaires. À Rafah, deux autres Palestiniens ont été tués près du centre humanitaire d’Al-Shakoush, confirmant la stratégie consistant à frapper délibérément les lieux de distribution d’aide.
Sur la scène internationale, la situation suscite une indignation croissante. Le roi Philippe de Belgique a dénoncé avec force cette politique d’affamement lors de son discours de la Fête nationale, qualifiant la situation à Ghaza de « honte pour l’humanité toute entière ». « Je joins ma voix à tous ceux qui dénoncent les graves dérives humanitaires à Ghaza, où des innocents meurent de faim et tombent sous les bombes, étouffés dans leur enclave », a-t-il déclaré, appelant l’Europe à « affirmer davantage son leadership » face à cette tragédie.
Près de 88% de la bande de Ghaza se trouve actuellement sous le coup d’ordres de déplacement ou dans des zones militarisées, contraignant 2,1 millions de Palestiniens à se réfugier dans seulement 12% de l’enclave.
Parallèlement, la situation en Cisjordanie occupée continue de se dégrader avec les tentatives d’annexion dénoncées par le ministère palestinien des Affaires étrangères, qui y voit « une consolidation du régime d’apartheid en Palestine occupée » et « une tentative de compromettre la mise en œuvre de la solution à deux États ». Ces manœuvres interviennent en violation flagrante de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice le 19 juillet 2024, qui avait déclaré illégale la présence de l’occupant en Palestine.
Face à cette tragédie humanitaire sans précédent, les organisations internationales appellent unanimement à un cessez-le-feu immédiat, à l’ouverture de tous les points de passage terrestres et à la libre circulation de l’aide humanitaire, seules mesures susceptibles d’empêcher que cette famine de masse ne se transforme en génocide achevé.
Lyes Saïdi