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Crise en Libye : L’Algérie appelle à la retenue

C’est dans un contexte particulier marqué par affrontements armés dans la capitale libyenne, Tripoli, que l’Algérie est, par le biais du communiqué du Porte-parole du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a appelé à la retenue. L’Algérie « suit avec une grande inquiétude les derniers développements survenus en Libye, suite au déclenchement d’affrontements armés dans la capitale Tripoli», indique le communiqué. Appelant toutes les partie libyennes à faire preuve de retenue et à éviter l’escalade, en plaçant l’intérêt suprême du pays au dessus de toute considération», l’Algérie, ajoute ledit document, invite «toutes les parties libyennes à unifier leurs efforts pour réunir les conditions nécessaires à l’aboutissement du processus d’organisation d’élections libres et transparentes en tant que meilleur moyen permettant de consacrer la souveraineté du peuple libyen dans le choix de ses représentants et la réalisation de ses aspirations légitimes, de mettre fin à la crise et d’asseoir les fondements d’un Etat démocratique et moderne». 

La situation se complique en Libye depuis le report, sine die, des élections prévues initialement a mois de décembre dernier. Le refus de certains acteurs de s’inscrire dans le cadre d’un processus consensuel de règlement de la crise fait obstacle à une solution pacifique en Libye. Il est utile de rappeler dans ce contexte que la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Un chaos perpétué par des rivalités entre les autorités de Tripoli et le clan de l’Est sous la coupe de Maréchal Haftar, donnant ainsi lieu à une crise multidimensionnelle aggravée par les interventions étrangères, la présence de mercenaires et le non respecte de l’embargo sur les armes en Libye. Une situation qui représente une véritable menace sur la sécurité et stabilité de toute la région. Ainsi et après plus d’une décennie de chaos, la conférence de Berlin a permis d’initier un cycle de dialogue inter libyen sous l’égide de l’ONU avait été initié et qui a abouti à l’élection d’un gouvernement de transition conduit par Abdelhamid Dbeibah qui avait pour charge d’organiser les élections générales prévues initialement au mois de décembre dernier. Or, depuis le report de ces élections la situation se complique, notamment avec la décision du parlement de Tobrouk (Est) allié du Maréchal Khalifa Haftar d’annoncer un retrait de confiance au gouvernement Dbeibah reconnu par l’ONU et de désigner un gouvernement parallèle conduit par Fathi Bachagha. Haftar a également décidé de retirer ses éléments du dialogue 5+5 sous l’égide de l’ONU, rejetant ainsi la seule voie susceptible de trouver une solution à la crise. La crise a atteint une nouvelle phase critique avec les combats qui ont éclaté lundi dans la capitale libyenne, dans le sillage du plan du clan de l’Est destiné à s’emparer du pouvoir par les armes à Tripoli. Une action qui s’est soldée par un échec Fathi Bachagha ayant annoncé mardi s’être retiré de Tripoli. Une évolution qui risque de compromettre les efforts de la communauté internationale  pour un règlement de la crise en Libye.  La conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a appelé sur Twitter à la retenue, en insistant «sur la nécessité absolue de s’abstenir de toute action provocatrice». «Les États-Unis sont très préoccupés par les informations faisant état d’affrontements armés à Tripoli. Nous demandons instamment à tous les groupes armés de s’abstenir de recourir à la violence et aux dirigeants politiques de reconnaître que prendre ou conserver le pouvoir par la violence ne fera que nuire au peuple libyen», a déclaré de son côté l’ambassade américaine à Tripoli. 

Rappelons que l’Algérie a réaffirmé que le règlement de la crise en Libye passe par un processus de dialogue et de réconciliation interlibyens et l’organisation d’élections à même de doter la Libye d’institutions légitimes. 

Amar Malki

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