Sahara Occidental, crise sociale et politique, isolement diplomatique : Le Makhzen panique !
Le roi du Maroc a été dupé par Trump. Il n’a absolument rien obtenu en échange de sa normalisation avec l’entité sioniste. Pire encore, M6 s’est complètement discrédité aux yeux de sa propre population et des Palestiniens.
Malgré les importantes opérations de marketing, lancées à coups de millions de dollars, pour vendre à l’étranger l’image d’un Maroc où tout va bien, le Makhzen est bien au bord de la crise de nerfs. Et ce ne sont certainement pas les nombreux documentaires diffusés en boucle par la chaîne pro-israélienne i24 news sur la beauté des paysages marocains ou le raffinement de la gastronomie de Rabat qui y changera quelque chose à cet état de fait. Depuis plusieurs mois, Mohammed VI et sa cour font face à une importante fronde sociale qui risque à tout moment d’emporter le Makhzen. Étouffée durant ces deux dernières années à cause de la pandémie de Covid-19, la protestation sociale a refait son apparition et gagne chaque jour en intensité.
Comme lors des événements du Rif en octobre 2016 qui a vu la population de cette région se lever comme un seul homme pour dénoncer sa marginalisation, la gabegie du Makhzen et la corruption endémique qui gangrène l’administration marocaine, la colère qui couve actuellement dans les villes et le Maroc profond est une lame de fond. Traditionnellement complaisants à l’égard de cette monarchie moyenâgeuse, les médias occidentaux n’en parlent évidemment pas. Il ne se passe pratiquement plus une journée sans que ne soient signalées sur les réseaux sociaux des grèves et des marches de protestations pour dénoncer les conditions de vie indignes dans lesquelles vivent les marocains et la répression féroce qui s’abat sur les journalistes, les militants politiques et les journalistes. Pour faire taire les voix discordantes, le Makhzen fait tourner à plein régime la machine répressive. Il emprisonne à tour de bras. Vivant dans la hantise d’une révolte généralisée, Mohammed VI a appelé même en renfort les Israéliens pour former sa police politique aux techniques de répression des foules.
La paupérisation de la société marocaine est aggravée par la hausse, sur le marché international, des prix du pétrole et du gaz. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Privé du gaz algérien, le Maroc est au bord de l’asphyxie. C’est ce qui peut d’ailleurs expliquer la soi-disant main tendue de Mohammed VI à l’Algérie lors du discours de la fête du trône. Sans un approvisionnement régulier et peu coûteux en gaz, le Maroc risque de basculer dans une révolte à grande échelle, surtout que l’actuel gouvernement n’a entrepris aucune mesure pour atténuer les effets de la crise. Les Marocains sont à bout et n’ont plus peur de le faire savoir.
Sur le plan diplomatique, la situation ne va guère mieux pour Mohammed VI. Les ignobles accords Abraham sur lesquels il comptait pour augmenter son emprise sur le Sahara Occidental n’ont rien donné. A l’exception du retournement de veste du Pérou dont le président est empêtré dans des affaires de scandales à répétitions, aucune nation d’importance ne reconnaît la souveraineté du Makhzen sur le territoire. En clair, le roi du Maroc a été dupé par Trump. Il n’a absolument rien obtenu en échange de sa normalisation avec l’entité sioniste. Pire encore, M6 s’est complètement discrédité aux yeux de sa propre population et des Palestiniens. Il s’agit en effet d’un reniement historique que le Monde arabe n’est pas près d’oublier surtout lorsque l’on sait que Mohammed VI est le président du comité El Qods supposé défendre les droits religieux des Palestiniens. Et suprême des humiliations, l’Africom a récemment décidé de ne plus organiser de manœuvres militaires au Maroc.
Tous ces éléments ont eu pour effet de plonger dans un profond doute les décideurs marocains aujourd’hui à la solde des sionistes à commencer par Nacer Bourita. Ce doute et cette crainte d’un avenir incertain transparait clairement dans le message de samedi de Mohammed VI, dont la santé est chancelante. Dans ce message à la fois curieux et insolite, il appelle les partenaires du Maroc à « clarifier » leur position sur la question du Sahara occidental et à le soutenir « sans aucune équivoque ». « Je voudrais adresser un message clair à tout le monde: le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », a-t-il déclaré. « C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit », a-t-il souligné. Mohammed VI est-il naïf vraiment au point de penser que quelqu’un va voler à son secours dans un contexte mondial devenu une jungle et dont le devise est plus que jamais « chacun pour soi… » ? Quoiqu’il en soit, il s’agit là d’un signe de panique évident. Il est évident qu’aucun pays ne va accepter de sacrifier ses intérêts nationaux pour faire plaisir à un roi dont la cause est perdue depuis longtemps.
Khider Larbi