Le secteur se prépare à un réel redéploiement / Automobile : Ce qui va changer en 2023
Le ministère de l’Industrie n’a jamais cessé de réaffirmer que le premier véhicule neuf importé sera disponible avant la fin du mois de mars et que la première voiture sortie des chaînes de production verra le jour avant la fin de l’année, il est évident que les choix stratégiques du pays sont d’ores et déjà définis dans une feuille de route, avec un contrat de performance et une obligation de résultats, pour que le client soit au cœur des métiers de l’automobile. A commencer par des prix étudiés et non galvaudés et un service après-vente digne de ce nom.
La publication des décrets exécutif N° 22-383 et N° 22-384 du 17 novembre 2022 fixant respectivement les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs et d’exercice de l’activité de construction de véhicules a provoqué un véritable déclic chez les opérateurs, très nombreux à souscrire à ces deux filières via la plateforme numérique dédiée par le ministère de l’Industrie. Plus de 200 dossiers ont été déposés, outre la signature par Fiat d’un accord de grand envergure pour fabriquer et vendre sa première voiture avant la fin 2023. L’annonce par le gouvernement du retour, dès l’année 2023 de l’importation, par les particuliers et à leurs propres frais, des voitures de moins de trois ans a également suscité un engouement au sein des consommateurs qui, depuis plusieurs années, ont été pris en otage par le marché informel et ses spéculateurs qui proposaient des voitures à des prix défiant tout entendement, allant de 200 millions de centimes pour une citadine jusqu’à 900 millions de centimes pour une berline, dont l’état de la carrosserie et de la motorisation laissaient, souvent, à désirer. Cette mesure consignée dans la loi de Finances 2023, signée par le président de la République la semaine écoulée, vient conforter un redémarrage très attendu de ce secteur à forte valeur-ajoutée pour l’économie nationale. Créatrice de richesses et d’emploi, la filière automobile constitue, aux yeux du Gouvernement et des consommateurs algériens, l’une des priorités qu’il faudra relancer en 2023. Et si le ministère de l’Industrie n’a jamais cessé de réaffirmer que la première voiture importée sera disponible avant la fin du mois de mars et que la première voiture sortie des chaînes de production verra le jour avant la fin de l’année, il est évident que les choix stratégiques du pays sont d’ores et déjà définis dans une feuille de route, avec un contrat de performance et une obligation des résultats, pour que le client soit au cœur des métiers de l’automobile. Le boulonnage et les importations déguisées sont passées par là, le Gouvernement, comme le consommateur, ne voudraient plus subir le diktat de ces opérateurs qui faisaient la pluie et le beau temps au grand dam du Trésor public siphonné à coup de milliers de milliards de dinars pour un résultat aussi cataclysmique. L’année 2023 se présentera-t-elle sous de bonnes auspices ? Aux yeux des professionnels du secteur, l’automobile reprendra bel et bien du poil de la bête et pourra retrouver ses grands jours tant dans l’industrie mécanique que dans l’importation. Reste à savoir à quel rythme cette reprise, tant attendue, sera effective, d’autant que tous les espoirs reposent sur une visibilité, un engagement franc et offensif des opérateurs et une productivité à même de répondre à la forte demande du marché dont le déficit est édifiant depuis 2017.
Riad Lamara