À la UneMonde

Tentative de coup d’État conservateur au Brésil : La communauté internationale scandalisée

Les condamnations de dirigeants du monde entier n’ont pas tardé, dimanche 8 janvier au soir, dans la foulée de l’invasion par des centaines de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro du Congrès, du palais présidentiel et de la Cour suprême à Brasília.

Les premières condamnations ont émané d’Amérique Latine. Le président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) a dénoncé un «coup d’État conservateur au Brésil». «Lula n’est pas seul, il a le soutien des forces progressistes de son pays, du Mexique, du continent américain et du monde», a-t-il tweeté. Pour sa part, le dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro a condamné «de manière catégorique la violence générée par les groupes néofascistes de Bolsonaro» qui cherchent à destituer le président Lula. «Le gouvernement brésilien a tout notre soutien face à cette attaque lâche et vile contre la démocratie», a commenté sur Twitter le président chilien Gabriel Boric, dont le gouvernement a demandé la convocation d’une session extraordinaire du Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA).Le président cubain Miguel Diaz-Canel a estimé quant à lui que ces actes sont destinés à «générer le chaos et à bafouer la volonté populaire», estimant sur Twitter que les «Bolsonaristes imitent les Trumpistes» lorsque ceux-ci avaient pris d’assaut le Capitole. Même son de cloche à Pékin. «La Chine suit avec attention et s’oppose fermement à l’attaque violente contre les autorités fédérales au Brésil le 8 janvier», a déclaré le porte-parole chinois Wang Wenbin lors d’un point de presse le 9 janvier, ajoutant que Pékin «soutient les mesures prises par le gouvernement brésilien pour calmer la situation, rétablir l’ordre social et préserver la stabilité nationale». La Russie a aussi condamné la tentative de renversement du président Lula. «Nous condamnons de la manière la plus ferme les actions des instigateurs des troubles et soutenons pleinement le président brésilien Lula da Silva», a de son côté déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Sur le Vieux Continent, le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé sa «condamnation absolue». «Soutien total au président Lula da Silva, démocratiquement élu par des millions de Brésiliens à l’issue d’élections équitables et libres», a tweeté le responsable européen. Même soutien exprimé par le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, qui s’est dit quant à lui «consterné» par les actes d’«extrémistes violents». «La démocratie brésilienne l’emportera sur la violence et l’extrémisme», a-t-il tweeté. De son côté, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola s’est dite «profondément préoccupée». «La démocratie doit toujours être respectée», a-t-elle tweeté en portugais, ajoutant que le Parlement européen était «aux côtés» de Lula da Silva «et de toutes les institutions légitimes et démocratiquement élues».Alors que le président américain Joe Biden suivait de près la situation, le secrétaire d’État Antony Blinken a condamné ces attaques «inacceptables» contre la présidence brésilienne et appelé à «y mettre fin». «Les États-Unis condamnent toute tentative d’ébranler la démocratie au Brésil. Le président Biden (depuis le sud des États-Unis où il se trouvait dimanche, avant une visite au Mexique) suit la situation de près et notre soutien aux institutions démocratiques du Brésil est inébranlable», a tweeté Jake Sullivan, conseiller de la Maison Blanche. Le président américain a jugé «scandaleuses» les violences des bolsonaristes au Brésil. «Les institutions démocratiques du Brésil bénéficient de notre plein appui et la volonté du peuple brésilien ne doit pas être sapée», a tweeté Joe Biden. L’élue démocrate de New York au Congrès Américain, Alexandria Ocasio-Cortez, a appelé les États-Unis à cesser d’accorder le refuge à l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, qui a été aperçu vendredi pour la dernière fois dans un restaurant de la chaîne de fast-food KFC en Floride. Il est à rappeler que le centre du pouvoir à Brasilia a été plongé dans le chaos dimanche soir. La police brésilienne a évacué le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel, plus de quatre heures après l’assaut donné par des centaines de partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro, rappelant l’invasion du Capitole à Washington en janvier 2021.

Khider Larbi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *