Culture

Le patrimoine palestinien menacé: L’UNESCO tire la sonnette d’alarme

L’UNESCO réaffirme l’urgence de protéger le patrimoine culturel palestinien gravement menacé. Lors de sa 46e session à New Delhi, le Comité du patrimoine mondial a adopté à l’unanimité des résolutions cruciales visant à préserver les sites palestiniens inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril.

Parmi les sites les plus vulnérables figurent la vieille ville d’El-Qods et ses remparts, la vieille ville d’Hébron, ainsi que le paysage culturel des oliveraies et vignobles au sud d’El-Qods. Ces lieux, témoins millénaires de l’histoire et de l’identité palestiniennes, subissent les affres de l’occupation et des agressions sionistes. Selon le quotidien égyptien Al-Ahram, l’UNESCO, qui a reconnu l’adhésion pleine et entière de la Palestine en 2011, s’inquiète particulièrement du sort de Ghaza. Selon une évaluation préliminaire menée en juin, pas moins de 50 sites culturels ont déjà subi des dommages dans la ville, dont 11 sites religieux, 28 bâtiments historiques, 4 monuments et 4 sites archéologiques. « Si la priorité reste humanitaire, nous ne pouvons ignorer l’importance vitale de protéger le patrimoine culturel », souligne l’organisation. « Ces biens sont considérés comme des infrastructures civiles et ne doivent en aucun cas être ciblés  (…) »

Face à cette situation alarmante, l’UNESCO rappelle que la destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. « Chaque site détruit ou endommagé représente une perte irréparable pour l’humanité tout entière », déclare un porte-parole de l’UNESCO. « Au-delà de leur valeur historique et artistique, ces lieux incarnent l’âme et l’identité du peuple palestinien. Les préserver est crucial pour maintenir le dialogue interculturel et préparer un avenir de paix dans la région. »

La tâche s’avère titanesque pour les experts et conservateurs palestiniens, qui doivent composer avec des restrictions d’accès, le manque de ressources et la réalité de l’occupation. Les fouilles archéologiques sont souvent entravées, tandis que la restauration des monuments historiques se heurte à de nombreux obstacles imposés par l’occupant qui cherche à effacer l’existence du peuple palestinien.

Alors que le conflit perdure et que la situation humanitaire à Gaza reste critique, l’avenir du patrimoine culturel palestinien demeure incertain. L’UNESCO appelle à une mobilisation internationale accrue pour protéger ces trésors irremplaçables, témoins d’une histoire millénaire et vecteurs essentiels de paix et de dialogue interculturel.

« Préserver le patrimoine palestinien n’est pas seulement une question de conservation, c’est aussi un acte de résistance pacifique et un investissement pour l’avenir », conclut l’UNESCO. « C’est à travers ces pierres, ces traditions et ces paysages que se perpétue l’identité d’un peuple ».

R.C.

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