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Face à l’escalade des violences sionistes en Palestine occupée : L’urgence d’une action internationale

Alors que l’agression sioniste contre la bande de Ghaza entre dans son dixième mois, la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver, tandis que les violations du droit international se multiplient tant à Ghaza qu’en Cisjordanie occupée. Face à cette tragédie qui se déroule sous les yeux de la communauté internationale, les appels à une intervention urgente se font de plus en plus pressants.

Depuis le début de l’agression génocidaire le 7 octobre dernier, le bilan des victimes palestiniennes ne cesse de s’alourdir. Selon les dernières données du ministère palestinien de la Santé, on dénombre désormais 39 790 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants. À ce terrible décompte s’ajoutent plus de 91 700 blessés, sans compter les milliers de personnes encore ensevelies sous les décombres.

Le secteur de la santé, particulièrement visé, paie un lourd tribut. Environ 500 membres du personnel soignant sont tombés en martyrs et des centaines d’autres ont été blessés. L’occupant sioniste a également procédé à l’arrestation de 310 professionnels de santé et à la destruction de 130 ambulances dans la bande de Gaza. En Cisjordanie, les établissements de santé et leur personnel ont subi plus de 340 attaques.

Ces chiffres alarmants témoignent d’une stratégie délibérée visant à priver la population palestinienne de l’accès aux soins les plus élémentaires, en violation flagrante du droit international humanitaire.

Au-delà du secteur médical, l’ensemble des infrastructures civiles est pris pour cible par l’armée d’occupation. Les écoles, censées offrir un refuge aux populations déplacées, sont régulièrement bombardées. Samedi, une nouvelle attaque contre l’école Al-Tabaeen dans le quartier d’Al-Daraj à Ghaza a fait plus de 100 martyrs, principalement des femmes et des enfants. Ce type d’attaque n’est malheureusement pas isolé. Au cours des dix derniers jours, pas moins de sept écoles abritant des personnes déplacées ont été bombardées par l’armée sioniste à Gaza. Ces frappes délibérées contre des civils constituent des crimes de guerre caractérisés, comme le soulignent de nombreux experts en droit international.

Les conséquences de cette agression sont catastrophiques pour la population. Plus de 1,7 million de personnes ont été déplacées de force, contraintes de vivre dans des conditions sanitaires déplorables. Plus de 75 000 Palestiniens ont été déplacés dans le sud-ouest de la bande de Gaza au cours des derniers jours, a déclaré dimanche le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). « Au cours des décennies, les civils palestiniens ont été pris dans des guerres et des conflits, bien trop souvent », a déclaré Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA. Hier, des centaines de Palestiniens fuyaient des quartiers de Khan Younès, dans le sud de Gaza, où l’armée d’occupation prévoit de nouvelles attaques.  Le manque d’accès à l’eau potable et l’absence d’infrastructures d’assainissement adéquates font craindre une catastrophe de santé publique majeure.

La pénurie de médicaments, de matériel médical et de personnel soignant complique drastiquement la prise en charge des blessés et des malades. Le ministère palestinien de la Santé tire la sonnette d’alarme face à la recrudescence des maladies évitables et à l’augmentation des décès prématurés qui en résulte.

La situation en Cisjordanie occupée ne cesse de se dégrader. Les attaques de colons contre les Palestiniens et leurs biens se multiplient, faisant 620 martyrs et environ 5 400 blessés depuis octobre 2023.

Face à cette escalade, le ministère palestinien des Affaires étrangères a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle intervienne et mette fin aux crimes des colons. Il exige notamment que les associations d’implantations soient inscrites sur les listes d’organisations terroristes et que leurs membres soient poursuivis pour crimes de guerre.

L’un des aspects les plus préoccupants de cette crise est l’impunité dont jouit l’entité sioniste malgré ses violations répétées du droit international. Comme le souligne Madjid Bouden, président de l’Association des avocats en droit international de Paris, le droit international interdit formellement le ciblage des écoles, des hôpitaux et de toute infrastructure civile.

La Cour internationale de Justice (CIJ) a d’ailleurs rappelé, dans son avis consultatif du 19 juillet, que l’entité sioniste assume l’entière responsabilité de ce qui se passe en Palestine en vertu du droit international. Cependant, l’absence de mécanismes contraignants pour faire appliquer ces décisions permet à l’occupant de poursuivre ses exactions en toute impunité.

Face à cette situation dramatique, les appels à une intervention internationale se multiplient. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a déclaré que « les civils continuent de subir le poids de la guerre au milieu de la terreur, des déplacements et de souffrances sans fin », soulignant qu’il était « grand temps de mettre fin à ce cauchemar ».

L’UNICEF a également appelé à la protection immédiate des écoles et des refuges à Gaza, rappelant que « la violence contre les enfants doit cesser ».

Les experts en droit international, quant à eux, insistent sur la nécessité d’une action urgente du Conseil de sécurité de l’ONU en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Ils préconisent également l’arrêt immédiat de tout soutien militaire à l’entité sioniste et la mise en place de sanctions pour contraindre l’occupant à respecter le droit international.

L’incapacité de la communauté internationale à faire cesser ces crimes soulève de sérieuses questions quant à la crédibilité du système juridique international. Comme le souligne l’expert Ayman Salama, « la poursuite de l’impunité de l’entité sioniste pour ses crimes remet sérieusement en question la crédibilité du système juridique international ».

Il est donc impératif que la communauté internationale prenne ses responsabilités et agisse de manière décisive pour mettre un terme à cette tragédie. Cela passe non seulement par l’arrêt immédiat des hostilités et la levée du blocus de Ghaza, mais aussi par la mise en place de mécanismes efficaces pour garantir le respect du droit international et la protection des populations civiles.

L’heure n’est plus aux condamnations de façade, mais à une action concrète et coordonnée de la communauté internationale. Il en va de la crédibilité du droit international, mais surtout de la survie de millions de Palestiniens pris au piège d’un conflit qui n’a que trop duré.

Lyes Saïdi

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