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Conflit au Soudan : L’UA appelle à la fin « immédiate » des combats à El-Facher

L’Union africaine (UA) a appelé mardi à la « cessation immédiate » des combats dans la grande ville soudanaise d’El-Facher (sud-ouest), dénonçant une « escalade » des violences après un assaut ce week-end des Forces de soutien rapide (FSR).

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat « appelle à une cessation immédiate des combats à l’intérieur et à l’extérieur d’El-Facher », note un communiqué de l’instance africaine. Depuis des mois, le sort d’El-Facher inquiète la communauté internationale. Dans cette métropole de deux millions d’habitants, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, des « centaines de milliers de civils » sont menacés par des violences « de masse », a alerté la semaine dernière l’ONU. Les FSR ont lancé ce week-end une offensive après des mois de siège. Moussa Faki Mahamat condamne « fermement l’escalade actuelle de la crise et la propagation de la violence » dans la ville. Il fait plus généralement part de sa « préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans toutes les provinces du Soudan ». Selon M. Faki Mahamat, « il ne peut y avoir de solution militaire à la crise au Soudan », et les combats « ne font que prolonger les souffrances du peuple soudanais ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit « gravement préoccupé » par les informations faisant état d’une offensive « à large échelle » des FSR, enjoignant le général Daglo à « agir de manière responsable et à immédiatement donner l’ordre de stopper l’attaque ». Le conflit oppose depuis avril 2023 l’armée gouvernementale, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.En septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé un bilan d’au moins 20.000 morts depuis le début du conflit. Plus de dix millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l’étranger — soit un Soudanais sur cinq.

Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial a annoncé mardi qu’environ 800.000 personnes ont fui vers Ondo, au Tchad voisin, après avoir subi des « violences inimaginables ». Selon les témoignages recueillis par Leni Kinzli, chargée de communication du PAM à Genève, des réfugiés venus des zones menacées par la famine ont raconté qu’ils avaient dû partir « parce qu’il ne restait plus rien à manger et que toutes leurs cultures avaient été détruites par les inondations ». D’autres ont confié qu’ils ne pouvaient même pas travailler parce qu’il était trop dangereux d’aller dans leurs champs en raison des combats. Depuis la réouverture du poste-frontière d’Adré entre le Tchad et le Soudan il y a un mois, le PAM a transporté 2.800 tonnes de denrées alimentaires et de produits alimentaires vers la région soudanaise du Darfour, assurant ainsi une aide suffisante pour 250.000 personnes. Sur ce nombre, 100.000 sont menacés de famine, a déclaré l’agence onusienne, avertissant que la guerre a exposé quelque 36 millions de personnes à la faim au Soudan et dans la région.

R.I.

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