Génocide à Ghaza: Près de 42.000 morts en une année
L’agression génocidaire menée par l’entité sioniste contre la bande de Ghaza entre dans sa deuxième année, laissant derrière elle un bilan humain et matériel catastrophique. Selon les dernières données des autorités palestiniennes de santé, le nombre de martyrs s’élève désormais à 41 965, auxquels s’ajoutent 97 590 blessés depuis le début de l’offensive le 7 octobre 2023. Au cours des dernières 24 heures, huit nouveaux massacres ont été perpétrés, faisant 56 martyrs et 278 blessés supplémentaires. La situation demeure critique, avec de nombreuses victimes encore piégées sous les décombres ou gisant sur les routes, les forces d’occupation empêchant les secours d’intervenir. L’Organisation des Nations Unies (ONU) exprime sa vive préoccupation face à l’aggravation de la situation humanitaire, en particulier dans le nord de Ghaza. Plus de 400 000 Palestiniens ont reçu l’ordre de l’occupant sioniste de se déplacer vers le sud, à Al-Mawassi, une zone décrite comme « surpeuplée et polluée, ne disposant pas des services de base nécessaires ». Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, souligne que le sud de Ghaza est déjà saturé et ne peut accueillir davantage de personnes. Plus de 50 000 hommes, femmes et enfants ont été déplacés à l’intérieur du nord de Ghaza, tandis que de nombreux autres, notamment dans le camp de Jabalia, se retrouvent piégés sans possibilité de fuir en sécurité. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dresse un tableau alarmant : les zones résidentielles sont attaquées, les hôpitaux reçoivent l’ordre d’évacuer, et l’électricité demeure coupée. Les installations médicales et autres services essentiels risquent de fermer leurs portes, les travailleurs ayant été contraints de fuir avec leurs familles. L’acheminement de carburant et de marchandises commerciales reste interdit, aggravant la pénurie de ressources vitales. La situation sanitaire est particulièrement préoccupante. La Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a payé un lourd tribut, avec 34 de ses membres tombés en martyrs depuis le début de l’agression. Nebal Farsakh, porte-parole de l’organisation, dénonce le ciblage délibéré des hôpitaux, des établissements médicaux et des professionnels de santé par l’armée sioniste. Malgré la remise en service des hôpitaux Al-Qods et Al-Amal, la menace d’une nouvelle fermeture plane en raison du refus de l’occupant d’autoriser la livraison de pièces de rechange pour les générateurs. Face à cette situation dramatique, l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) poursuit ses efforts pour fournir une aide vitale aux Palestiniens de Ghaza. Depuis octobre 2023, l’agence a assuré 5,6 millions de consultations médicales et distribué de la farine à près de 1,9 million de personnes à deux reprises.
Terrorisme psychologique
Au-delà des dégâts matériels et des pertes humaines, l’impact psychologique de cette guerre sur la population Ghazaouie, en particulier sur les enfants, atteint des niveaux alarmants. Tlaleng Mofokeng, rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à la santé, qualifie la situation de « terrorisme psychologique », s’inscrivant selon elle dans le « plan génocidaire » de l’entité sioniste. Elle souligne que 50% des habitants de Ghaza souffraient déjà de stress post-traumatique avant même l’escalade actuelle des violences. Les conséquences de ce conflit prolongé sur la santé mentale des Ghazaouis sont dévastatrices. Anxiété, cauchemars, dépression et pertes de mémoire se manifestent, exacerbés par le manque de ressources en matière de santé mentale. La menace constante de violence constitue un facteur majeur de détresse psychologique, particulièrement chez les enfants ayant perdu leur famille. L’absence de deuil approprié et de funérailles dignes aggrave encore ces traumatismes, privant les familles et les communautés de la possibilité de guérir. Mofokeng met en garde contre les conséquences à long terme de cette situation sur toute une génération d’enfants à Ghaza, dont la capacité à fonctionner en tant qu’adultes risque d’être gravement compromise. Elle appelle à un cessez-le-feu immédiat, condition sine qua non pour entamer tout processus de rétablissement et de reconstruction.
Dans ce contexte, le mouvement de résistance palestinien Hamas affirme sa détermination à poursuivre la lutte. Khaled Mechaal, chef du Hamas en exil, a déclaré dans une interview avec l’agence de presse britannique Reuters que le mouvement se relèvera « comme un phénix ». Il souligne que l’histoire palestinienne est faite de cycles, alternant entre périodes de pertes et de résurgence. Pour Mechaal, aucune perspective de paix n’est envisageable tant que le gouvernement de Benjamin Netanyahu restera au pouvoir, avertissant que « tant que l’occupation existera, la région restera une bombe à retardement ».
Salim Mokrane