Le Makhzen torture à mort un prisonnier sahraoui: La barbarie de l’occupant marocain
Le régime du Makhzen marocain a une nouvelle fois torturé à mort un militant sahraoui dans une prison à Laayoune occupée, dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc, ont rapporté hier des médias citant des sources proches de sa famille qui ont réclamé une enquête sur ce crime et appelé à traduire en justice ses auteurs.
La famille du citoyen sahraoui Omar Bahia Abdelmadjid a écrit dans un post sur les réseaux sociaux: « Omar Bahia Abdelmajid a été tué par les autorités d’occupation marocaines sous la torture après son arrestation sans aucune raison mentionnée ni aucune accusation portée contre lui ». L’accusation portée contre tout citoyen sahraoui par les autorités de l’occupation marocaine « est qu’il est citoyen sahraoui et doit être liquidé », a-t-elle ajouté. Et de souligner: « Tous les Marocains doivent se rappeler que leur Etat criminel tue des civils sahraouis sans défense soit par la torture soit en leur tirant dessus ». « Ils doivent bien se rappeler que les Sahraouis sont sur leur terre et ne sont pas allés à Kénitra ou Meknès (villes marocaines) pour y exiger quelque chose et que la résistance et le droit de légitime défense sont garantis par toutes les conventions et lois internationales ». Et dans une vidéo postée également sur les réseaux sociaux, la famille du militant sahraoui assassiné « porte l’entière responsabilité de ce crime à l’occupation marocaine et appelle à une enquête sur cette affaire, à dévoiler les résultats de l’autopsie et à poursuivre en justice les auteurs de ce crime ». Le site d’information espagnol el-independiente a publié un compte-rendu sur cette affaire. « Omar Bahia Abdelmajid, un militant sahraoui âgé de 57 ans, est décédé dans une prison à Laayone, dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc, après avoir subi des tortures, ont dénoncé des sources proches de sa famille… », écrit l’auteur de l’article, le journaliste Francisco Carri?n. Les sources susmentionnées ont rapporté à ce journal que le militant sahraoui était connu pour avoir dénoncé l’occupation, devant un poste de police dans la ville sahraouie de Laayoune, en scandant des slogans en faveur du Front Polisario et de l’indépendance du Sahara occidental. « Il y a une semaine, au milieu des célébrations de +ce qui est appelé la Marche verte+ avec laquelle le Maroc a occupé la colonie espagnole en 1976, Omar Bahia Abdelmajid « a eu une altercation avec quelqu’un et a ensuite été arrêté dans le centre ». Un témoin affirme qu’il a été battu et emmené directement à ce qu’ils appellent la « préfecture de sécurité ». Lundi dernier, il a été présenté au juge d’instruction et au procureur, puis transféré à la prison de Lakhal à Laayoune occupé, précisent ces sources citées par le média espagnol. Sa famille a alors perdu sa trace. Mercredi, sa sœur a remis de l’argent et des vêtements aux responsables de la prison. Après une longue attente, un employé lui a rendu l’argent et les vêtements et l’a informée que son frère avait été transporté à l’hôpital. Le corps est arrivé à la morgue de l’hôpital, d’après el independiente. Le centre médical a reconnu que le militant sahraoui était arrivé mort dans ses locaux, « sans que le service de la morgue ne reçoive un certificat de décès de l’extérieur de l’hôpital ». La famille accuse les autorités marocaines d’avoir torturé le militant à mort, précise la même source. Par ailleurs, le journaliste d’el independiente rappelle dans son article, le rapport annuel, publié en avril dernier, par Amnesty International dans lequel elle met en garde contre la répression (marocaine) dans les territoires occupés du Sahara occidental. Dans son compte rendu des incidents signalés au cours de l’année écoulée, Amnesty a souligné que l’appareil policier marocain empêchait le droit de se réunir pacifiquement dans l’ancienne colonie espagnole. « Entre le 4 mai et le 20 juin, la police de la ville occupée de Laayoune, dans le nord du Sahara occidental, a surveillé le domicile de la militante sahraouie Mahfouda Lefkir, qui s’était rendue à Dakhla (occupée), dans le sud du Sahara occidental, pour manifester sa solidarité avec les militants qui s’y trouvaient », a indiqué l’organisation. « Des agents des forces de l’ordre l’ont suivie à chaque fois qu’elle quittait son domicile, ont frappé les militants qui venaient lui rendre visite devant sa maison, et l’ont insultée ainsi que sa famille », a déclaré Amnesty. Le 4 septembre dernier, le premier jour de la première visite sur le territoire de Staffan De Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, des agents marocains ont dispersé par la force une manifestation pacifique à Laayoune. « Ils ont agressé physiquement et verbalement au moins 23 manifestants sahraouis, dont deux femmes – Salha Boutenkiza et Mahfouda Lefkir. Ils ont traîné les manifestants au sol et les ont frappés et menacés », avait relevé Amnesty dans son rapport. Trois jours plus tard, au moins quatre militants sahraouis, dont Hassan Zerouali et Rachid Sghayer, ont été arrêtés arbitrairement à Dakhla occupée par d’autres officiers marocains et détenus au poste de police d’Oum Bir pendant sept heures, ce qui les a empêchés de rencontrer Staffan De Mistura. Et le 21 octobre, l’appareil policier marocain a empêché l’organisation sahraouie de défense des droits de l’homme CODESA (Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme) de tenir son premier congrès national à Laayoune occupée. Les policiers ont fait usage de violence physique à l’encontre des participants.
APS