Culture

« Ed’diplomassi zewed’ha » présentée au 17e FNTP: Une profonde réflexion sur la peur

La pièce de théâtre « Ed’diplomassi zewed’ha », une réflexion réaliste sur la peur qui engendre l’enfermement de l’être humain, a été présentée dimanche soir à Alger, en compétition officielle du 17e Festival national du théâtre professionnel (FNTP).

Cette pièce, qui s’inscrit dans la compétition officielle, propose une réflexion profonde sur la thématique universelle de la peur et ses effets sur l’enfermement de l’être humain. L’œuvre est le fruit d’une adaptation créative qui fusionne deux nouvelles du célèbre dramaturge russe Anton Tchekhov, « Un diplomate » et « Le drame », sous la direction artistique de Khaled Ouenougui. Le Théâtre régional de Djelfa, qui porte ce projet, démontre ainsi sa capacité à revisiter les classiques pour aborder des questionnements contemporains.

La mise en scène, d’une durée de 60 minutes, nous plonge dans l’univers de quatre jeunes comédiens en formation, incarnés avec brio par Mohamed Amar (El Houdhi), Kamel Ouenougui (Aristakh1), Kamel Djelfaoui (Mikhaél) et Khaled Benlahrèche (Aristakh 2). Leur histoire se construit autour de la préparation d’une pièce de théâtre, mais le récit dépasse rapidement le simple cadre de la création artistique pour explorer les tensions entre passé et futur, source d’appréhensions profondes chez les personnages. Face à ces peurs qui menacent de transformer leur existence en cauchemar, les protagonistes choisissent de transcender leurs contraintes pour embrasser une vision positive de la vie.

Le metteur en scène Khaled Ouenougui livre une réflexion pertinente sur la nature paralysante de la peur, qu’il considère comme un obstacle majeur à l’épanouissement et à la liberté de l’homme. Il propose comme antidotes l’humour, la parodie, la beauté et l’amour, faisant de l’art un vecteur de résistance contre les angoisses qui obscurcissent notre existence. La scénographie, conçue par Ahmed Rezzag, qui officie également comme conseiller artistique, enrichit considérablement la narration en articulant deux espaces distincts : un bureau de comptable des chemins de fer pour les scènes d’intérieur, et un décor extérieur marqué par la présence symbolique d’une charrue et d’un cheval invisible mais suggéré par une laisse. L’ambiance générale est renforcée par un travail minutieux sur l’éclairage qui souligne admirablement le climat d’anxiété, tandis que la bande sonore mêlant bruitages et musiques vient parfaire l’immersion du spectateur.

Il est intéressant de noter que cette production, créée en mai dernier, a déjà rayonné au-delà des frontières nationales en participant au 42e Festival international du théâtre « Melikhovskaya Vesna » en Russie. Cette reconnaissance internationale témoigne de la qualité du travail accompli et de l’universalité du propos. Le spectacle s’inscrit dans la programmation ambitieuse du 17e FNTP qui, depuis son ouverture vendredi, propose jusqu’au 30 décembre pas moins de 19 spectacles en compétition, auxquels s’ajoutent plusieurs représentations hors compétition réparties entre la salle Hadj-Omar du TNA, le Théâtre municipal d’Alger-centre et la Place Mohamed-Touri.

Mohand Seghir

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