L’Arabie saoudite s’aligne sur la position algérienne : Par de normalisation sans un État palestinien
La question de la normalisation des relations avec l’entité sioniste demeure un sujet de profonde contestation nationale et arabe. L’Algérie, fidèle à ses principes de solidarité avec le peuple palestinien, maintient une position de fermeté historique, aujourd’hui soutenue par l’Arabie saoudite qui conditionne toute normalisation à la création effective de l’État palestinien.
Après l’Algérie, c’est donc autour de l’Arabie saoudite de maintenir une position claire et intransigeante sur ce dossier sensible et conditionne à son tour la normalisation par la création de l’Etat palestinien. Le royaume a réaffirmé avec force sa condition préalable à toute reconnaissance par la création d’un État palestinien indépendant. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a publié hier un communiqué sans ambiguïté énonçant les principes fondamentaux de la politique étrangère du royaume. La position saoudienne est sans équivoque. Aucune normalisation ne sera envisagée tant que les droits fondamentaux du peuple palestinien ne seront pas reconnus. Cette ligne directrice a été clairement exposée par le Prince héritier Mohammed ben Salman lors de son discours à l’ouverture de la première session de la neuvième législature du Conseil de la Choura le 18 septembre 2024. Les paramètres de cette position sont précis. L’État palestinien doit être établi sur les frontières de 1967, avec El Qods-Est comme capitale. Ce principe a été réitéré lors du sommet arabo-islamique de Riyadh le 11 novembre 2024, où le royaume a souligné la nécessité impérieuse de mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens.
Les derniers développements ont d’ailleurs souligné la pertinence de l’approche algérienne pour ce qui est de la résolution du conflit en Palestine occupée. Les déclarations du président américain Donald Trump lors de sa rencontre avec Benjamin Netanyahu mardi concernant le déplacement de la population palestinienne de Ghaza ont contribué à complexifier le conflit et souligne le danger qui guette la question palestinienne menacée de liquidation à moins de s’en tenir aux principes fondamentaux de l’initiative arabe de paix, soit la paix contre la terre pour les Palestiniens. Les accords d’Abraham signés et promus par Donald Trump pendant son premier mandat avaient déjà modifié les dynamiques régionales, facilitant la normalisation entre l’entité sioniste et plusieurs pays arabes, mais ignorant ce principe fondamental. Les derniers développements démontrent, si besoin est, que ces accords, qualifiés par Trump qui s’illustre par son soutien aux thèses sionistes, sont non seulement une erreur de la part de régimes qui ont choisi de tourner le dos à la cause palestinienne, mais n’ont fait qu’encourager les visées expansionnistes de l’entité sioniste, qui se met à rêver du projet messianique du « Grand Israël » et travaille pour.
L’Histoire donne ainsi raison à l’Algérie et au Président de la République Abdelmadjid Tebboune qui a dénoncé dès les premières semaines l’empressement vers la normalisation et qui a réaffirmé l’attachement de la diplomatie algérienne aux principes de l’initiative arabe de paix. L’Algérie a toujours été à l’avant-garde du combat pour la cause palestinienne et aucune concession ne sera faite sur les droits inaliénables du peuple palestinien, réaffirmant que la normalisation ne saurait être envisagée avant la reconnaissance pleine et entière des droits palestiniens. Une position récemment réaffirmée par le président de la République dans son entretien avec le journal français L’Opinion. Les paramètres de cette position sont clairs et immuables : un État palestinien sur les frontières de 1967, avec El Qods-Est comme capitale. C’est là une ligne rouge que ni l’Algérie ni ses alliés arabes ne franchiront, rejetant catégoriquement toute tentative de contournement ou de compromission de ces principes fondamentaux. Les accords d’Abraham, orchestrés par l’administration Trump, n’ont été qu’une manœuvre visant à fragmenter le front arabe et à légitimer l’occupation. L’Algérie a fermement condamné ces accords, les considérant comme une trahison des aspirations palestiniennes. L’Algérie a toujours prôné une approche de résistance diplomatique, refusant de céder aux pressions internationales qui cherchent à normaliser l’occupation. Le Président Abdelmadjid Tebboune a maintes fois réaffirmé l’engagement indéfectible de l’Algérie : pas de normalisation sans reconnaissance totale des droits palestiniens. Les initiatives diplomatiques algériennes visent à consolider l’unité arabe face à l’oppression, à promouvoir une solution pacifique basée sur le droit international et à maintenir la solidarité avec un peuple victime d’une injustice historique.
Cette position n’est pas simplement diplomatique, elle est profondément ancrée dans l’histoire nationale, qui comprend intimement la lutte pour la libération et la dignité nationale.
Salim Amokrane