Culture

Festival de l’Inchad de Bou-Saâda : Faire rayonner un art ancestral

C’est dans une ambiance empreinte de spiritualité et de ferveur que s’est ouverte, vendredi soir, la 11ème édition du festival culturel local de l’Inchad à Bou-Saâda, dans la wilaya de M’sila. La salle Mohamed-Boudchicha, comble pour l’occasion, a accueilli un public nombreux, composé notamment de familles venues célébrer cet art vocal profondément ancré dans la tradition locale. Placée sous le slogan évocateur « Les valeurs de l’Inchad créent l’esprit glorieux », cette édition marque un temps fort dans le calendrier culturel de la région pendant le mois sacré de Ramadhan. La soirée inaugurale a débuté par la prestation remarquée du groupe « Nour El-Moustapha » de Tiaret, suivie d’un récital captivant d’Ali Merkat. L’interprète a particulièrement ému l’assistance avec ses ounchoudate « Allah Moulana », « Ya Qods inna qadimoun » (O Qods nous arrivons) et « Kheir El Khalaïk » (La meilleure des créatures), suscitant les « applaudissements nourris du public », témoignant de la communion entre l’artiste et les spectateurs. La cérémonie, présidée par le wali délégué de Boussaâda, Riad Benahmed, a également été l’occasion de rendre hommage à des figures emblématiques de l’art de l’Inchad. Ahmed Kahiouche, considéré comme l’un des plus anciens mounchidine de la région, ainsi qu’Aicha Maamouri et Salima Nouibat ont été honorés pour leur contribution significative à la scène artistique locale. Un moment symbolique qui souligne l’importance de la transmission de ce patrimoine immatériel aux nouvelles générations. Le festival a également mis en lumière la professionnalisation du secteur artistique avec la remise de quatre cartes professionnelles d’artiste à Mohamed Bouhali, Abderrezak Baali, Redouane Saidani et au photographe Aissa Salhi, consacrant ainsi leur statut et leur engagement dans la promotion de l’art et de la culture.

Mohamed Bouhali, commissaire du festival, s’est réjoui de « l’affluence remarquable du public, dont de nombreuses familles », qui selon lui « traduit l’intérêt que portent les habitants de Bou Saâda à cet art subtil ». Il a tenu à rappeler que la région est « le berceau de mounchidine de renommée internationale tels que Nadjib Ayache, et de troupes ayant émergé sur la scène internationale, à l’instar du groupe El Baha », soulignant ainsi l’héritage prestigieux que perpétue ce festival. Pour Mourad Benaïssa, directeur de wilaya de la culture et des arts, le festival de l’Inchad constitue « une occasion de promouvoir cet art et de dynamiser la scène culturelle pendant le mois de Ramadhan ». Une vision qui s’inscrit dans une politique culturelle visant à valoriser les expressions artistiques traditionnelles tout en les inscrivant dans la contemporanéité. Cette 11ème édition, qui se poursuivra jusqu’à mardi prochain, promet encore de beaux moments avec la participation d’artistes de renom tels qu’Ali Sahraoui et Abdelkahar Lebchiri, accompagnés de troupes d’Inchad venues de plusieurs wilayas du pays, notamment de Biskra et Sétif. Un programme riche qui témoigne de la vitalité de cet art vocal dans différentes régions d’Algérie et qui permet aux habitants de Bou-Saâda de vivre des soirées ramadanesques alliant tradition spirituelle et excellence artistique. Le festival de l’Inchad de Bou-Saâda s’affirme ainsi, année après année, comme un rendez-vous incontournable de la scène culturelle algérienne, contribuant à préserver et à faire rayonner un patrimoine artistique millénaire dans une région qui a donné naissance à certains des plus grands talents du genre.

M.S.

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