Hausse des prix de la banane: L’UGCAA accuse le lobby des importateurs
Face à la flambée significative du prix de la banane sur les marchés, l’Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens (UGCAA) vient de publier un communiqué détaillé pour clarifier sa position et expliquer les véritables mécanismes derrière cette hausse inquiétante. L’organisation tient à préciser que ni les grossistes, ni les détaillants, ni les mandataires ne peuvent être tenus responsables de cette situation qui pénalise fortement le consommateur algérien. Selon l’UGCAA, le problème fondamental réside dans les pratiques opaques adoptées par certains importateurs. « D’après les mandataires grossistes de fruits et légumes affiliés à notre organisation, la problématique réelle se situe au niveau de la politique menée par certains importateurs qui vendent la banane à un prix élevé tout en imposant aux mandataires et commerçants une facturation à un prix inférieur », explique l’Union dans son communiqué. Cette double tarification entraîne une inflation artificielle des prix et affecte négativement tant le marché que le consommateur, tout en exposant les commerçants à d’éventuelles poursuites pour des pratiques dont ils ne sont pas responsables. L’UGCAA souligne avoir déjà alerté à plusieurs reprises les autorités compétentes depuis plus d’un an concernant ces pratiques frauduleuses qui provoquent des hausses de prix injustifiées. « Nous affirmons que les commerçants et mandataires ne sont pas responsables de cette augmentation, ils ne représentent qu’un maillon faible dans la chaîne de distribution qui commence par l’importation », insiste l’organisation professionnelle. Face à cette situation, l’Union appelle les services de contrôle à ne pas tenir les commerçants pour responsables de ces augmentations, à s’abstenir de dresser des contraventions à leur encontre ou de saisir leurs marchandises, mais plutôt à orienter leurs investigations vers les véritables responsables. L’UGCAA dénonce particulièrement un système où certains importateurs « gonflent les prix par des méthodes détournées, imposent leur logique aux commerçants et fixent quotidiennement les prix par téléphone via un simple message à leurs agents ». Pour remédier à cette situation, l’UGCAA a déjà soumis plusieurs propositions aux autorités compétentes et au ministère du Commerce, notamment : l’imposition d’une plus grande transparence dans les factures d’achat et de dédouanement, ce qui faciliterait l’identification des responsabilités et la détection des parties qui gonflent artificiellement les prix ; le plafonnement des marges bénéficiaires pour la banane, comme c’est déjà le cas pour la viande, les légumes secs et le café ; et l’attribution de l’exclusivité de l’importation de bananes à l’État via les offices relevant du ministère de l’Agriculture, ce qui créerait un équilibre sur le marché et empêcherait les monopoles et la spéculation. L’UGCAA réaffirme son engagement, en tant que syndicat défendant les droits des commerçants tout en veillant aux intérêts des consommateurs, à poursuivre ses efforts pour limiter ces pratiques non éthiques. Elle se dit « pleinement disposée à mobiliser tous les mandataires, grossistes et détaillants sous sa bannière pour la vente directe de bananes aux citoyens à des prix réduits, si cette denrée leur est fournie à son prix réel ». En conclusion, l’Union insiste sur l’innocence des commerçants et mandataires face à ces augmentations et appelle les autorités de tutelle à intervenir rapidement pour réguler le marché et sanctionner les véritables responsables de ces hausses injustifiées, notamment en appliquant rigoureusement la loi contre la spéculation.
Amar Malki