Enseignement supérieur: Un plan pour améliorer le classement des universités
L’Algérie déploie une stratégie nationale ambitieuse pour propulser ses universités vers l’excellence internationale. Cette démarche systématique vise à transformer le paysage académique national en s’appuyant sur des réformes structurelles et des objectifs précis pour améliorer le positionnement des établissements d’enseignement supérieur dans les classements mondiaux. Cette stratégie intervient dans un contexte où l’économie de la connaissance devient un enjeu majeur pour la compétitivité nationale et le développement durable.
Le professeur Hakim Harik, président de la Commission nationale pour la promotion de la visibilité et du classement des institutions d’enseignement supérieur, a dévoilé hier les grandes lignes de cette feuille de route lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne. Cette stratégie s’articule autour de plusieurs axes prioritaires : l’encouragement des chercheurs à publier dans des revues indexées internationalement, la stimulation de la publication dans des revues d’excellence, l’ouverture sur la coopération internationale et les projets de recherche conjoints, le soutien à la numérisation et l’introduction de l’intelligence artificielle dans le travail universitaire et de recherche, ainsi que l’amélioration de la valeur ajoutée pour les étudiants et chercheurs.
L’expert universitaire insiste particulièrement sur l’importance du classement des revues scientifiques dans les bases de données internationales telles que SCOPUS et ERIH PLUS, expliquant que la présence des revues algériennes dans ces bases renforce la visibilité mondiale des recherches nationales et leur confère une crédibilité plus large. Cette approche méthodique s’accompagne de mesures pratiques pour améliorer ce classement, notamment par la publication dans des revues à comité de lecture et de haute qualité.
Les défis identifiés nécessitent une approche pragmatique et une vision prospective. Le responsable souligne la nécessité d’augmenter les liens entre l’université et l’environnement économique, ainsi que le besoin de davantage d’ouverture sur l’environnement international. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s’engage dans cette voie en soutenant la recherche orientée vers la résolution des problèmes de développement durable, le développement des incubateurs et centres de recherche, particulièrement dans des domaines comme les énergies renouvelables, l’environnement et l’intelligence artificielle.
Cette stratégie trouve sa justification dans les résultats encourageants obtenus récemment. Six institutions universitaires algériennes ont été classées parmi les meilleures universités mondiales selon le classement US News Best Global Universities, considéré comme l’un des classements académiques les plus prestigieux au niveau mondial. L’université de Sidi Bel Abbès illustre parfaitement cette dynamique positive en sortant de l’ombre grâce à ce classement et en occupant la première place au niveau national et maghrébin, se positionnant au 760e rang mondial parmi plus de 2200 universités internationales classées.
Le professeur Harik exprime sa grande fierté concernant ces résultats, déclarant : « Cet accomplissement prometteur reflète les fruits des réformes et des efforts de développement menés par le secteur de l’enseignement supérieur, sous la supervision directe des hautes autorités du pays, qui se concentre sur le soutien à la recherche scientifique, la stimulation de l’innovation et l’amélioration de la qualité de la formation, contribuant ainsi à la transition vers l’économie de la connaissance. Cette progression dans le classement des universités algériennes n’est qu’une première étape vers un avenir académique plus brillant. Ce qui est requis maintenant, c’est de maintenir cet élan et de travailler continuellement à l’amélioration des performances académiques et scientifiques, de manière à rendre l’université algérienne capable de concurrencer mondialement et de jouer son rôle comme moteur du développement national et de leadership de la révolution technologique et de la culture de créativité et d’innovation au sein des institutions et des sociétés. »
Cette reconnaissance internationale dépasse le simple aspect honorifique pour devenir un outil efficace d’aide à la décision pour les responsables algériens, particulièrement dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, dans le domaine du développement des politiques éducatives et de l’amélioration de l’efficacité des universités. Selon le responsable, ces classements contribuent à renforcer la réputation des universités et à élever leur visibilité aux niveaux national, régional et international, leur permettant également d’attirer des partenariats et des financements supplémentaires, d’attirer des étudiants et chercheurs de l’intérieur et de l’extérieur du pays, et de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et des programmes académiques.
Lyna Larbi
