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Maroc/Covid19 : le retard dans le dépistage fait craindre « une hausse de cas graves »

Le retard dans le dépistage du coronavirus au Maroc fait craindre aux spécialistes « une hausse des cas graves », a souligné le journal le Monde dans son édition du mercredi.

Avec 137 248 cas d’infection au coronavirus et plus de 2 400 décès au 7 octobre, le Maroc qui avait amorcé une sortie de confinement « très prudente », a vu les contaminations exploser au lendemain de la fête de l’Aïd et pendant les vacances d’été, a ajouté le même journal, relevant que le retard de dépistage fait craindre aux spécialistes « une hausse des cas graves ».

« Sur le terrain, nous voyons des patients arriver avec huit, dix jours de retard. Résultat, nous nous sommes retrouvés avec près de 20 000 malades sous observation. Nous risquons une surcharge des hôpitaux. En ce moment, les patients circulent entre les établissements de santé pour trouver une place », a affirmé l’épidémiologiste Jaafar Heikel, spécialiste des maladies infectieuses, cité par le même journal.

Pour le quotidien Le Monde, les raisons qui freinent les dépistages sont nombreuses, précisant que c’est surtout « l’angoisse » de l’hôpital public qui dissuade les malades de faire appel aux professionnels de santé.

« Les patients ont peur de se retrouver dans les structures publiques. Or, plus nous tardons à dépister, plus la maladie progresse et plus nous aurons des difficultés à soigner les patients », a fait remarquer le docteur Heikel.

Au Maroc, 90 % des patients inscrits à la caisse d’assurance maladie préfèrent se faire soigner dans le privé. Pourtant, hormis une poignée de cliniques privées dans les grandes villes, les cas de coronavirus sont principalement admis dans les établissements publics: centres hospitaliers universitaires (CHU), centres de santé et hôpitaux de campagne, a expliqué le quotidien français.

Perçu « très négativement » par la population, le système de santé public est « vieillissant » et ses structures, « rudement mises à l’épreuve par la crise » liée au coronavirus, sont « défaillantes ».

Avec 12 000 médecins dans le secteur public pour 36,5 millions d’habitants et seulement 1 642 lits en réanimation, le système tout entier est sous tension, a-t-on encore relevé.

Fin août, la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant « le chaos » dans un hôpital de Marrakech « a fini d’achever la réputation du secteur public. On y voit des patients atteints du coronavirus dormir à même le sol, dans des conditions insalubres, privés de soins faute de matériel médical », a rappelé le même journal. APS

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