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Situation épidémiologique à Annaba : Le personnel soignant au bout du rouleau

Rien ne va plus à Annaba. Épuisement, manque de moyens pour la prise en charge des cas de Covid-19 et l’insécurité à l’intérieur des hôpitaux, sont le lot du corps médical et paramédical à Annaba. Une situation retenue à l’actif d’une « mauvaise gestion » dénoncée hier, par les professionnels de la santé de l’hôpital Dorban, du Pont-Blanc. Dans un sit-in observé sur le lieu de travail, les soignants du service Covid-19 ont dénoncé lagestion des autorités sanitaires locales de la crise. Les protestataires ont soulevé plusieurs revendications. Nos interlocuteursont mis en avant l’insécurité à l’intérieur des différents services de l’établissement. « Nous sommes chaque jour sujets à des agressions verbales et parfois même physiques, perpétrées à notre encontre par les parents des malades » . Face au manque de lits du service des maladies infectieuses qui manque déjà de moyens, certains patients sont renvoyés pour se faire soigner chez-eux. Au moment où, le nombre de malades  a explosé avec cette troisième vague, les dégâts sont de plus en plus conséquents et le nombre des services de prise en charge de patients n’a pas évolué. Outre  le service  de réanimation et le pavillon des urgences médicales, quatre services seulement prennent en charge les cas du coronavirus, le service des maladies infectieuses, pneumologie, médecine interne et le service pédiatrie, au niveau des hôpitaux de la wilaya.  La capacité d’accueil de ces services étant saturée, le Directeur de la santé publique d’Annaba a annoncé, dans une note affichée le 1er du mois courant, l’ouverture de cinq autre services, pour alléger la pression sur ceux déjà opérationnels, et pour une meilleure prise en charge des malade du Covid-19. Il s’agit, nous dit-on et selon la même note,  du service de rhumatologie, gastro-entérologie, grands brûlés, dermatologie et ORL. La mobilisation de ses services devait assurer 80 lits supplémentaires. Or, à ce jour, aucun service cité sis-dessus n’a été réquisitionné. Autre lieu même constat celui de l’hôpital Ibn Sina  où le manque d’oxygène rend la tâche du personnel médical et paramédical très difficile. Dans cet établissement, la pression exercée par les parents de malades met à rude épreuve le personnel soignant, dont les nerfs sont déjà à vif. Incapable de faire quoi que se soit, les blouses blanches assistent, avec l’âme  meurtrie, à  des dizaines de malades de Covid-19, suffoquer et mourir par manque d’oxygène.  Et pourtant, la question de l’oxygène dans la wilaya d’Annaba, semble avoir été totalement résolue. Le complexe Sider El Hadjar s’et engagé à ravitailler les six hôpitaux de la wilaya à hauteur de 5.000l/j en oxygène médicale, l’unité Attia quant à elle s’est également lancée sur le même tracé, pour fournir entre 1.000 et 2.000 l/j d’oxygène. Au-delà, le pôle régional de production d’oxygène médical, par l’unité du complexe  Algerian-Qatari Steel de Bellara (Jijel) est censé fournir ce produit vital à 15 wilayas de la région est, dont Annaba, avec une moyenne de 5.000l/j.

Sofia Chahine

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