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Pr . Brahim Mouhouche, enseignant à l’École supérieure d’agronomie : « L’Algérie doit apprendre à gérer les pénuries d’eau »

Les dernières pluies qui se sont abattues sur le pays ont permis de rehausser le taux de remplissage des barrages qui reviennent à des niveaux normaux pour la période actuelle. En effet, Brahim Mouhouche, enseignant à l’École supérieure d’agronomiea affirmé, hier sur les ondes de la Radio algérienne, que « l’on a déjà dépassé le taux de remplissage normal durant cette période qui est de 25% grâce aux dernières précipitations ».

Pr Mouhouche avertira toutefois que l’expérience vécue avec le manque drastique en eau devra nous inciter à plus de prospective notamment en la nécessaire mise sur pied d’un plan de sécurité hydrique » expliquant ainsi que « ce n’est pas un épisode de pluie qui va faire le paradis car il faudra encore d’autres épisodes étant donné que la qualité de l’année est calculé sur le long de toutes les saisons à forte pluviométrie ».  « L’Algérie doit savoir gérer les pénuries d’eau » préconise-t-il expliquant que contrairement aux pays qui ont beaucoup d’eau comme le Bangladesh qui a appris à gérer le flux d’eau, l’Algérie n’est pas seulement un pays semi-aride mais plutôt saharien avec 87% de son territoire composé d’étendues désertiques ».   Aussi, afin de pouvoir s’adapter à ces situations naturelles dans notre pays, le professeur à l’École supérieure d’agronomie préconise entre autres la mobilisation des trois ressources dont dispose l’Algérie à savoir d’abord, les eaux conventionnelles et les eaux non conventionnelles représentées notamment par les eaux des rejets qui atteignent le 1, 5 milliards de mètres cubes  jetés à la mer. Pr Mouhouche citera également la nécessité de renforcer les projets de désalinisation des eaux de mer ainsi que la nécessité de  transférer  à l’avenir l’eau non salée contenue dans les réserves  du Sud-ouest vers le Nord.

A cet effet, l’intervenant expliquera que la région Est peut être alimentée via le transfert d’eau depuis les wilayas qui en possèdent à longueur d’année comme celles situées sur l’axe Annaba-El Tarf à titre d’exemple ainsi que l’Ouest du pays, moins doté, qui peut être alimenté via des transferts depuis la région de Ménéa dans le Sud-ouest. Abordant le volet des données chiffrées, Pr Mouhouche a indiqué que « l’Algérien a besoin d’un mètre cube d’eau potable par année  et 50 mètres cubes pour les besoins domestiques et ménagers » précisant toutefois qu’il a besoin de 1 400 mètres cubes comme eau virtuelle dont celle qui est importée comme agriculture et agroalimentaire et industrie et qu’on ne voit pas concrètement ». Mais, hélas, précise-t-il, l’Algérien ne dispose aujourd’hui que de 300 mètres cubes en eau virtuelle.« Il ne faut pas oublier que les cultures pérennes consomment beaucoup d’eau » alerte M. Mouhouche qui alerte à cet effet que «si l’on continue sur ce rythme et ces méthodes, ce sera la catastrophe dans ce genre de cultures si on vit une seconde année de sécheresse ». Le goutte-à-goutte, explique-t-il, peut être profitable car il permet de préserver beaucoup d’eau perdue dans l’irrigation traditionnelle. La collecte des eaux pluviales, ajoute-t-il, est un moyen efficace pour renforcer les capacités du pays en eau.

Kamel Nait Ameur

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