DébatsL'éditorial

La réforme a vaincu

La réforme des subventions est validée. Elle n’a pas été passée à la trappe comme le souhaitaient les groupes de pression. C’est un pas positif. Mais c’est surtout un signal fort. Car il n’est plus question d’instrumentaliser les questions sociales et la détresse des ménages vulnérables pour servir la cause de l’enrichissement personnel. Car, le débat que l’on a tout fait pour occulter est bien celui-ci.

Les questions sociales sont aujourd’hui au cœur du débat. Et ce n’est pas une spécificité algérienne. Dans de nombreux pays, et notamment au sein du monde libre et développé, les préoccupations sociales sont au cœur de la revendication. Une revendication qui mène d’ailleurs au débat sur la refonte du capitalisme et la recherche d’un nouveau contrat social qui prenne en compte la lutte contre les inégalités. Une revendication qui est d’ailleurs étouffée par les médias mainstream et les systèmes politiques occidentaux. Or, l’Algérie ne se trouve pas du tout dans cette configuration. La lutte contre les inégalités et la prise en charge des préoccupations sociales a toujours été au cœur des politiques publiques, avec des transferts sociaux et des subventions directes et indirectes qui s’accaparent  près du tiers du PIB. C’est dire l’importance de la question sociale qui fait partie de l’ADN de l’État en Algérie. Cependant, ces politiques qui poursuivent l’objectif noble de lutter contre les injustices et les inégalités, de protéger le pouvoir d’achat des ménages, et d’assurer un accès gratuit aux services publics de base, au logement et à l’éducation, a eu certains effets pervers par quelques-unes de ses facettes. Il s’agit notamment du soutien généralisé aux prix des produits de base, lequel profite et il faut le dire, bien plus aux riches qu’aux pauvres, mais alimente les niches d’enrichissement illicite via des réseaux de contrebande, de détournement des produits de subventions et de surfacturation sur ces produits qui bénéficient d’exonérations fiscales et douanières. Et c’est cela qui motive la levée de bouclier et l’opposition à toute velléité de réforme.

Car la révision des subventions n’est en rien un renoncement aux politiques sociales de l’État. Bien au contraire, il s’agit de mieux lutter contre les inégalités et mieux protéger le pouvoir d’achat des ménages du quintile le plus vulnérable et de la classe moyenne, lesquels bénéficieront d’une aide directe de l’État.

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