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Un taux de participation plus important aux locales : Le renouveau parachevé

Le double scrutin pour l’élection de nouvelles Assemblées locales s’est déroulé hier dans de bonnes conditions.  Tenue dans le calme et la sérénité dans l’ensemble des wilayas du pays, cette consultation électorale a été marquée par une forte participation des jeunes, en sus d’un taux de participation largement plus important. 

C’est dire que les élections locales bénéficient de l’intérêt particulier que les électeurs accordent à la gestion de leurs collectivités. La hausse de la participation de l’électorat s’est faite sentir dès les premières heures de la journée, malgré un début de scrutin timide.  Un engouement plus important au fil des heures pour se confirmer l’après-midi et en fin de journée. L’Autorité nationale indépendante des élections a d’ailleurs dû prolonger le scrutin qui devait se clore à 19h00, d’une heure dans plusieurs wilayas pour permettre à tous les électeurs qui se sont présentés vers la fin du scrutin, d’accomplir leur devoir électoral.

La hausse de la participation se confirmait déjà au décompte de 16h00 avec un taux qui dépassait déjà celui des législatives à la fermeture des bureaux de vote. 

Ainsi, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, a souligné cette hausse sensible des taux de participation avec un taux de 24,27% pour les APC et 23,23% pour les APW à 16h00. Des taux nettement plus élevés par rapport aux législatives, souligne-t-il. Il justifie d’ailleurs le choix porté sur les législatives comme point de comparaison, au lieu des dernières locales, par le fait que les locales se sont tenues sous un autre régime électoral et un autre mode de fonctionnement de gestion des élections, dans une allusion à peine voilée au changement et avancées qui ont marqué la tenue des élections dans notre pays, avant de garantir leur crédibilité et leur transparence. 

Il est vrai qu’au début de la journée, le président de l’ANIE avait souligné cette hausse sensible du taux de participation estimant que celui-ci « traduit une prise de conscience des citoyens à l’importance de la gestion de leurs affaires ». Il a également estimé que la présence des observateurs dans les bureaux de vote était « un indicateur positif ».

S’exprimant lors d’une conférence de presse sur les résultats préliminaires des élections des membres des APC et APW, Mohamed Charfi a fait savoir que « la présence d’un nombre d’observateurs au niveau des bureaux de vote était très logique et est un indicateur positif ».  C’est un indicateur qui témoigne d’une volonté des candidats à s’assurer de l’intégrité du scrutin et préserver la voix des électeurs, a indiqué le président de l’ANIE. « Il s’agit pour l’ANIE d’un indicateur positif permettant aux cadres de l’autorité et aux observateurs de protéger la voix de l’électeur », a-t-il ajouté. Mohamed Charfi a cependant fait état d’un cas de dépassement enregistré dans lequel est impliqué un chef de bureau de vote qui a tenté « de faire sortir les procès-verbaux hors bureau », précisant que le concerné se trouvait entre les mains de la Justice. « Dans l’Algérie nouvelle, la loi est au dessus de tous et la Justice sera à l’affût de quiconque tente de transgresser la loi », soulignant que l’ANIE « intervient dans les cas de transgressions mineures, et dans les cas tel que celui du chef de bureau, l’ANIE soumet son rapport directement à la Justice ».

Acter le changement

Au-delà, le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions, mis à part quelques problèmes isolés de l’avis même des candidats. La seule problématique qui s’est posée concerne l’adaptation des électeurs aux dispositions du régime électoral qui a introduit la liste ouverte. Des difficultés auxquelles ont fait face notamment les personnes âgées qui ont peiné à comprendre le mécanisme de choix de leurs candidats favoris sur les listes. 

Il est vrai qu’après les législatives, les élections locales actent le changement. Le changement dans le mode de scrutin, mais aussi dans la représentation dominée cette fois-ci par les jeunes qui se sont présentés en nombre aux élections. Ainsi plus de 54% des candidats qui se sont présentés aux élections ont moins de 40 ans. Ce qui matérialise le passage du flambeau au niveau des institutions ainsi que le renouvellement des élites politiques au niveau de la base institutionnelle. Seul bémol, la représentation féminine est marginale, avec seulement 13 % des candidatures représentant la gent féminine. Un taux qui reflète d’ailleurs les efforts à faire pour promouvoir le militantisme et la représentation élective féminins, faussés d’ailleurs par la politique des quotas. Un changement assis aussi sur les nouvelles règles qui écartent l’argent du processus électoral et assurent la transparence du scrutin. Une transparence et une crédibilité que doit assurer l’ANIE, mais aussi le contrôle en aval de la Cour constitutionnelle qui vient d’être installée en remplacement du Conseil constitutionnel avec des prérogatives plus larges, et une composante dominée par les membres élus, notamment ceux issus du corps professoral. 

Un changement qui doit être acté enfin par la promulgation des nouveaux codes des communes et de wilayas qui doivent conférer de plus larges prérogatives aux élus locaux et conférer aux collectivités locales un rôle central dans le développement économique et social au niveau local et national. En attendant, un amendement du code des communes, adopté il y’a quelques semaines, introduit une modification des modes d’élection des P/APC pour donner plus d’efficience à ces assemblées et mettre fin à leur blocage, en raison de calculs politiques, qui ont porté atteinte jusque-là à la gestion des communes et des services publics locaux.

Chokri Hafed

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