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Des conseils exécutifs pour les wilayas : Une nouvelle organisation territoriale en gestation

Une nouvelle organisation de collectivités locales devrait voir le jour à la faveur des nouvelles dispositions tendant à renforcer les missions de coordinations des walis, mais aussi la création de nouvelles structures, des conseils exécutifs dans chaque wilaya, avec pour mission la coordination entre les départements ministériels et les autorités locales. 

C’est lors d’une réunion du Conseil des ministres, tenue hier, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a donné des orientations pour améliorer la gestion locale afin de répondre aux préoccupations des citoyens. Une amélioration qui passe ainsi par la création de nouvelles structures locales destinées à rendre la coordination entre les structures centrales et les démembrements locaux de l’État. C’est dans ce contexte que le communiqué qui a sanctionné les travaux du Conseil des ministres la création, dans chaque wilaya, d’un conseil exécutif « en vue d’assurer une coordination de haut niveau entre les ministères et les autorités locales au service des intérêts du peuple ».  Et d’ajouter que le wali sera chargé de la coordination étant le premier responsable de la wilaya. Et c’est dans le même sillage que le président de la République a souligné le fait que « la gestion locale doit impérativement reposer sur la recherche de solutions aux problèmes quotidiens du citoyen liées principalement à l’investissement, et ce, dans le souci de créer des postes d’emploi et de la richesse ».

Il est utile de noter dans ce contexte que le renforcement des prérogatives des walis en matière de coordination de l’action des démembrements de l’État et de suivi des projets de développement au niveau local fait l’objet d’un nouveau décret. Il est cependant clair que ces dispositions laissent transparaître la mise en place d’une nouvelle organisation territoriale qui entend installer de véritables structures exécutives au niveau des wilayas. Cela intervient également au moment où la gestion des collectivités locales est au cours d’une vaste réforme qui doit également inclure la révision des codes des communes et de wilayas, ainsi que la refonte de la fiscalité locale.

Sur un autre registre, notons que le Conseil des ministres s’est penché sur le projet de loi relatif au découpage judiciaire. Dans ce sens, le Président Tebboune a donné des instructions afin de tenir en ligne de compte la dimension géographique entre toutes les régions du pays, de façon à permettre de tenir des audiences itinérantes en vue d’éviter aux citoyens les déplacements notamment dans les zones reculées et lointaines dans l’extrême sud du pays.

La réunion a également été l’opportunité de revenir sur les réformes à venir, notamment en ce qui concerne le droit syndical. En ce sens, le président de la République a donné des orientations afin d’entamer un large débat autour des propositions inhérentes aux modalités d’exercice du droit syndical, conformément à la teneur de la Constitution, des lois de la République et des lois internationales en vigueur, en prenant en considération que l’action syndicale est l’un des fondements de la démocratie, tel que stipulé dans la Constitution. Il a également souligné la nécessité de revenir aux bases de l’action syndicale appliquées à l’international, à savoir la défense des droits des travailleurs et la promotion du climat de travail et de s’éloigner définitivement -dans le cadre de la loi- des pratiques politiciennes, et du lien organique entre les syndicats et les partis.

Hausse des prix d’achat du blé

Les dossiers économiques ont également été menu de la réunion du Conseil des ministres, notamment les dossiers relatifs à l’investissement, mais aussi à l’agriculture. Ainsi, et en ce qui concerne la levée des obstacles auxquels font face les investissements, le Médiateur de la République a été invité à faire un exposé sur la situation des projets d’investissement en suspens dans divers domaines. Le Médiateur de la République a annoncé la levée d’obstacles sur 679 projets d’investissements sur un total de 877 projets en leur délivrant des autorisations d’exploitation et d’entrée en production. Ces projets sont répartis sur 40 wilayas et assurent 39.242 postes d’emploi. Ainsi, et à l’issue de l’exposé, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur la nécessité que la présentation à chaque Conseil des ministres, du recensement de ces investissements, devra inclure avec précision et en toute transparence, , la localisation, la nature des projets, les types d’obstacles et le nombre des postes réellement créés, et ce, pour mettre en exergue l’efficacité de l’opération d’élimination des obstacles administratifs se dressant devant tout projet d’investissement. Il a également souligné la nécessité de distinguer lors de l’opération de recensement, entre les projets en suspens générateurs de richesse à valeur ajoutée, de postes d’emploi effectifs et les projets en suspens pour de simples raisons techniques. Il a enfin ordonné d’inclure dans l’exposé du médiateur de la République, la valeur financière en monnaie nationale et en devise, des projets d’investissement objet de déblocage.

En ce qui concerne l’agriculture, le Conseil des ministres a décidé d’augmenter le prix d’achat du blé tendre et dur auprès des agriculteurs afin de les encourager à doubler la production afin de réaliser la sécurité alimentaire. Le prix du blé dur passe ainsi de 4500 Da à 6000 Da, le blé tendre de 3500 Da à 5000 Da, l’orge de 2500 Da à 3400 Da et enfin l’avoine de 1800 Da à 3400 Da. Le Président Tebboune a également souligné la nécessité d’ouvrir la voie aux investissements agricoles efficaces suivant les ressources et les capacités de notre pays.

La réunion a aussi été l’occasion de se pencher sur les cas de certaines infrastructures et équipements publics. C’est le cas du projet de la route port Djendjen-El Eulma. Ainsi, me Président Tebboune a ordonné l’élaboration d’une nouvelle expertise pour le projet avant la prise de toute mesure et de présenter des statistiques réelles et précises. Enfin et concernant la nouvelle ville de Boughezoul et les stades de football de Baraki et de Douéra, le Conseil des ministres a conclu à la nécessité de revoir la fonction et des modalités de réalisation de la nouvelle ville de Boughezoul, y compris l’association des investisseurs privés pour le parachèvement de ce projet avec une touche de développement civilisationnelle. Il s’agit aussi d’accélérer le rythme de parachèvement des travaux de réalisation des stades de Baraki et Douéra, alors que le Conseil a approuvé la réévaluation financière des deux stades.

Samira Ghrib

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