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Maroc : Le trafic d’êtres humains « explose « 

Le nombre de victimes du trafic d’êtres humains au Maroc a connu une augmentation significative au cours des trois dernières années avec un total de 719 victimes, a révélé la Commission marocaine de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains.

« Le nombre de victimes de la traite des êtres humains au Maroc a connu une augmentation significative au cours des trois dernières années avec un total de 719 victimes, en majorité des adultes, le pourcentage des victimes mineures, hommes ou femmes, ayant atteint 47,41% », selon le premier rapport annuel de ladite commission présenté mardi. De même, le nombre de victimes de sexe masculin a atteint 414, alors que les victimes de sexe féminin sont de l’ordre de 305 (192 mineurs et 213 adultes), répartis entre 536 Marocains et 183 étrangers, selon la même source. Le rapport souligne également que l’exploitation sexuelle est la forme la plus courante de la traite des êtres humains, avec 283 cas, suivie de l’exploitation dans la mendicité (56 cas) et le travail forcé (35 cas), outre les autres formes de traite et de trafic des êtres humains.

Il est utile de rappeler dans ce contexte que le Maroc souffre de nombreux fléaux sociaux induits par une crise économique et sociale qui alimente le bouillonnement du front social. Des citoyens marocains ont d’ailleurs ont réclamé sur le net le départ du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, critiqué pour son inertie face à la hausse des prix des denrées de première nécessité. Le hashtag de colère « Akhannouch dégage », sur les réseaux sociaux, a atteint plus de 7.000 retweets. Il a également fait son entrée sur Facebook. Ses utilisateurs demandent le départ du chef du gouvernement à qui on reproche la hausse des prix des denrées de première nécessité et l’augmentation de ceux des carburants. Sa gestion du secteur agricole, au vu de son poste d’ancien ministre de l’Agriculture, et ses penchants libéraux ont également été pointés du doigt, a-t-on indiqué. Hicham Attouch, professeur d’économie à l’Université Mohammed-V de Rabat, estime que « peu importe la personne ou la partie qui soit derrière ce hashtag, il y a un contexte favorable qui alimente toute sorte de mécontentement contre le gouvernement ». « Les prémices d’une telle colère se sont manifestées bien plus avant la diffusion dudit hashtag », souligne-t-il. De son côté, Mohammed Zaoui, chercheur en sciences politiques, soutient que le hashtag « Akhannouch dégage », « traduit le malaise et le mécontentement de certains concitoyens face à un contexte économique et social morose, imputé à la mauvaise gestion gouvernementale ». Les initiateurs de la campagne « Akhannouch dégage » dénoncent aussi le silence du chef du gouvernement et son échec dans la gestion de ce qu’ils qualifient de « crise ». Ils appellent ainsi tous les citoyens, syndicats et acteurs de la société civile à se joindre à cette campagne et à boycotter certains produits, si nécessaire, demandant au gouvernement marocain d’agir et de régler cette « crise ».

Notons enfin que plus de 10.000 entreprises au royaume du Maroc ont cessé leurs activités l’année dernière après que le Makhzen a mis fin en 2021 à sa politique de soutien aux entreprises impactées par la Covid-19, enregistrant ainsi un record historique en la matière, selon une étude d’un cabinet d’information légale et financière. « Un total de 10.556 entreprises ont dû mettre la clé sous la porte l’année précédente, ce qui correspond à un nouveau record historique dans le royaume. La hausse est de 59% par rapport à 2020, et de 25% par rapport à 2019 », précise-t-on dans la toute dernière étude du cabinet Inforisk, spécialiste de l’information légale et financière des sociétés marocaines. Cette recrudescence des faillites des entreprise était « attendue », selon les analystes d’Inforisk, puisque le Makhzen « avait mis fin en 2021 à sa politique de soutien aux entreprises ».

R.I. avec APS

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