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Répression marocaine au Sahara occidental : L’ONU doit assumer ses responsabilités

Le Collectif des Associations de la communauté sahraouie de France a appelé l’ONU à assumer ses responsabilités face à la répression croissante menée par les autorités de l’occupation marocaines au Sahara occidental, et exhorté l’Union européenne (UE) à « joindre ses efforts à ceux de l’Union africaine (UA) » pour trouver une solution juste et pacifique au conflit sahraoui.

« L’ONU est appelée, plus que jamais, à assumer ses responsabilités dans la protection des populations civiles sahraouies sans défense, soumises au bon vouloir d’un pouvoir marocain occupant qui opprime et réprime sans répit », souligne dans un communiqué le Collectif, à l’occasion de la célébration, le 27 février, du 46e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Dans le même contexte, le Collectif des Associations de la communauté sahraouie de France « demande au gouvernement français, à la faveur de sa présidence de l’Union européenne, comme aux Etats membres de l’UE, de joindre leurs efforts à ceux de I’UA, de manière effective et sérieuse pour soutenir l’avènement d’une solution juste, pacifique et définitive qui repose sur le respect de la légalité internationale, et sur les principes de décolonisation et d’autodétermination des peuples », selon le communiqué. Il a, par ailleurs, salué les luttes, sacrifices et combats du peuple sahraoui dans les territoires occupés du Sahara occidental. « Nous rendons hommage à la résistance de nos populations partout dans les territoires libérés, dans les campements de refugiés sahraouis, et nous apportons notre pleine solidarité à leur lutte de résistance contre l’occupation et pour le droit à l’autodétermination et à l’indépendance », poursuit le Collectif dans son communiqué. Le Collectif a saisi l’occasion pour rappeler que, le 27 février 1976, le peuple sahraoui a proclamé la RASD dans des circonstances « difficiles, soit quelques semaines après l’invasion par le Maroc du territoire du Sahara occidental, en novembre 1975 ». « Après quarante-six ans de lutte et de sacrifices, le peuple sahraoui a réussi à créer les bases d’un Etat solide reposant sur un socle d’institutions démocratiques exécutives, législatives et judiciaires, notamment une administration territoriale qui s’appuie sur trois niveaux principaux, I’Etat, la Wilaya (équivalent à province grand district ou agglomération) et la Daïra (équivalent à municipalité ou commune) », précise le Collectif. Et de poursuivre dans le même sens: « Il existe aujourd’hui, partout des services structurés couvrant les domaines de la vie économique, sociale et culturelle ». Cependant, regrette le Collectif, « la RASD, membre fondateur de l’UA, reconnue par plus de 80 pays à travers le monde, n’a toujours pas recouvré sa souveraineté sur la totalité de son territoire, le Sahara occidental, dont une grande partie est encore illégalement occupée par le Maroc ». Il a tenu à préciser en outre que la célébration du 46e anniversaire de la création de la RASD « intervient cette année dans un contexte particulièrement grave, marqué par la reprise du conflit armé au Sahara occidental, depuis le 13 novembre 2020, suite à la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et l’agression d’El-Guerguerat, ce qui a entraîné la riposte de l’armée sahraouie, en légitime défense ». « La guerre injuste imposée au peuple sahraoui par le Maroc se poursuit (actuellement) avec son lot de souffrances et de pertes en vies humaines », déplore encore le Collectif des Associations de la communauté sahraouie de France. « Quarante-six ans après la création de la RASD, le référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, qui devrait être organisé sous l’égide de l’ONU (plan de paix de 1991 accepté par le Maroc et le Front Polisario) n’a toujours pas eu lieu » à cause, dit-il « des manoeuvres dilatoires du Maroc, qui bafoue et piétine le droit international en toute impunité, bénéficiant dans ses démarches dangereuses de la complicité de certains gouvernements, et de l’inertie coupable des Nations unies ». Par ailleurs, le Collectif des Associations de la communauté sahraouie de France dit « suivre avec une grande inquiétude », la série d’assassinats et meurtres prémédités perpétrés par les autorités d’occupation marocaines, à l’encontre de citoyens sahraouis sans défense ». Dans le même contexte, il dénonce la « détérioration de la situation des prisonniers politiques sahraouis, les mauvais traitements réservés aux manifestants, journalistes, blogueurs, avocats et défenseurs des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, autant de preuves qui attestent d’une occupation marocaine cruelle et brutale », selon le communiqué.

Pour sa part, l’association franco-algérienne « Ensemble pour l’avenir » a organisé dimanche en France une rencontre de solidarité avec le peuple sahraoui, à l’occasion de la commémoration du 46e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). La rencontre, qui s’est tenue dans la commune de Vitry-sur-Seine en Ile-de-France, a connu la participation de 129 personnes venues témoigner leur solidarité avec le peuple sahraoui et sa lutte pour l’autodétermination et l’indépendance. Lors des débats, les 11 intervenants ont fait un rappel historique de la lutte pour l’indépendance du Sahara occidental depuis le départ des Espagnols en 1975 et donné un aperçu général sur la situation du peuple sahraoui, son pacifisme et sa résistance dans les territoires sahraouis occupés.

R.I. APS

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