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Agriculture : Garantir la sécurité alimentaire

La contexte mondial actuel de crise marqué par une pression sur les produits alimentaires sur les marchés internationaux pose de nouveau la problématique de la sécurité alimentaire  des pays. Et l’Algérie n’y échappe pas, d’autant qu’elle dépend des importations pour la couverture de ses besoins en produits de base, notamment les céréales. Dans ce contexte, Yacine Ould Moussa spécialiste des questions politiques et économiques et membre du groupement de réflexion qui est un think tank spécialisé dans le développement de l’agriculture, a estimé hier que la terre demeure le premier élément dans le processus de la production agricole, il est vitale pour l’Algérie d’adapter sa stratégie de gestion des terres arables.

 « Le développement de l’agriculture est tributaire d’un certain nombre de facteurs dont le premier est la terre, c’est-à-dire la surface agricole utile que notre pays est d’ailleurs appelé  à élargir et à diversifier ». C’est ce qu’a estimé, hier, lors de son passage à la radio nationale Chaîne 3, Yacine Ould Moussa spécialiste des questions politiques et économiques et membre du groupement de réflexion qui est un think tank spécialisé dans le développement de l’agriculture ayant également  fonction d’incubateur de jeunes entreprises. A ce sujet justement, Ould Mohand n’a pas manqué  de faire remarquer que « les terres sont gérées via plusieurs statuts dont les meilleures terres agricoles sont celles détenues autrefois par les colons et qui, à l’indépendance ont été transformées en  domaines agricoles autogérés. Puis, on retrouve les domaines privés, les terres archs et habous et les terres dans l’indivision. Un statut qui représente un obstacle pour l’investissement ». Faisant remarquer que l’Algérie a une autonomie des stocks de trois mois et précisant l’existence de nuances entre les termes de sécurité alimentaire, l’autonomie alimentaire et l’auto satisfaction alimentaire, Ould Moussa  dira qu’ « il n’existe pas de pays ayant l’autosuffisance alimentaire totale  et qu’il n’y pas de mal à importer mais plutôt à produire en faible quantités ».  Au sujet de notre pays, le spécialiste préconise de « donner à l’agriculture une place importante comme vecteur de croissance afin de dépasser le handicap qui fait que l’Algérie importe 70% de son alimentation grâce à une ressource versatile que sont les hydrocarbures. Un objectif qui passe par le changement impératif de modèle de croissance », recommande-t-il.

Intégrer la jeunesse dans le secteur en élargissant les terres via la mise en valeur est important, Pour Ould Moussa, il est nécessaire de poursuivre la voie du développement des filières stratégiques comme le lait, la viande et les céréales mais, insiste-t-il, « sans sacrifier le patrimoine végétal et animal national ». L’invité de la radio recommande ainsi l’organisation de ces filières qui sont, selon lui, « très désarticulées ».

« On ne peut pas développer l’agriculture sans développer le monde rural » affirme-t-il. Ould Moussa a estimé que « les stratégies du développement agricole à moyen ou à long terme nécessitent d’abord une grande volonté politique, une grande lucidité en matière de gouvernance et une réorganisation institutionnelle avec des politiques publiques qui permettent aux filières de retrouver une certaine cohérence et fluidité ». Il citera à cet effet l’exemple « du financement du secteur de l’agriculture qui est à 80% informel » recommandant ainsi nécessaire de soustraire la gestion de l’acte agricole des mains de personnes « non affichées ». 

Kamel Nait Ameur

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