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L’approvisionnement du marché en produits alimentaires : En attendant le rush de Ramadhan

Le mois de Ramadhan approche et comme de coutume les ménages multiplient les achats par anticipation pour parer à toute éventualité. Une habitude qui provoque des tensions sur le marché des produits alimentaires. 

Une opportunité, aussi, que les spéculateurs mettent à profit afin d’alimenter les craintes des consommateurs et augmenter les prix. Des craintes alimentées aussi par le contexte international marqué par la hausse de l’inflation et des tensions sur le marché des produits alimentaires de base dans le sillage du conflit ukrainien. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont multiplié les mesures afin de garantir la stabilité du marché durant le mois de Ramadhan et au-delà. L’ouverture de nouveaux marchés dédiés au mois de Ramadhan, la multiplication des points de vente de viandes rouges et blanches, l’importation et l’injection de quantités importantes de pomme de terre dans les circuits de distribution, sont quelques-unes de ces mesures destinées à garantir un approvisionnement régulier du marché. 

Les pouvoirs publics appellent aussi les consommateurs à ne pas céder aux réflexes négatifs passés et assurent que les quantités de produits alimentaires sont suffisantes pour répondre aux besoins du marché. Ils assurent aussi que le conflit en Europe n’aura pas d’impact sur l’approvisionnement du marché national, car l’Algérie dispose de stocks stratégiques. 

« Le ministère du Commerce et de la promotion des exportations particulièrement et les autorités publiques en général qui ont travaillé sans relâche depuis le début de l’année 2020 à maintenir la stabilité du marché national ont acquis assez d’expérience dans la gestion des situations exceptionnelles à l’instar de la conjoncture internationale très difficile prévalant actuellement », a estimé hier le irecteur général de l’organisation des activités commerciales au niveau du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Sami Koli. Ce dernier a précisé lors de son passage dans une émission matinale de la radio nationale Chaîne Une que « l’adaptation aux évolutions des situations des marchés devra être immédiate et automatique afin d’éviter les pressions sur les produits stratégiques de large consommation ». « Compte tenu de la conjoncture actuelle, il faut s’attendre à ce que l’on connaisse des pressions sur certains produits de large consommation à cause notamment de l’augmentation de leurs prix », a-t-il averti. Sami Koli expliquera que « ces hausses sont dues à la hausse des coûts de production telles que les matières premières  cotées sur les bourses à l’international ». Aussi, rassure-t-il, « les pouvoirs publics ont pris toutes les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurité alimentaire de notre pays via notamment l’augmentation de la durée de nos stocks stratégiques en produits alimentaires en général et en ceux de large consommation particulièrement ».

En abordant justement les efforts consentis pour assurer la sécurité alimentaire, Koli qui s’est félicité de la décision de cesser l’exportation des produits alimentaires qui sont d’ailleurs, précise-t-il, « fabriqués à base de matières premières importées », a rappelé la stratégie consistant à produire ces matières en Algérie telle que l’huile de table brute qui sera produite à 100% localement durant l’année 2022. Un effort qui se fait, note-t-il, « dans l’harmonie totale entre les départements concernés ». Koli a fait savoir que « dans ces conditions, l’Etat maintient l’interdiction d’importation des viandes congelées afin de permettre la vente de celle produite localement ».

« Aussi, afin d’assurer une bonne fluidité des circuits essentiellement en ce mois de Ramadhan, le groupe de travail mis sur pied en 2021 et qui œuvre en collaboration avec les représentants de toutes les parties concernées a tout ficelé pour assurer la disponibilité de tous les produits à la seule condition que les citoyens ne cèdent pas à l’intox qui provoque des ruées sur les produits », fera-t-il savoir. Il a assuré de l’existence d’instruments juridiques qui sont, parallèlement à la création de marchés de proximité, au nombre de 909 ouverts quinze jours avant le mois de Ramadhan dans 602 communes, mis sur pied pour lutter contre ces phénomènes ». Koli a par ailleurs  souligné l’importance du rôle des associations de protection des consommateurs qui sont un partenaire incontournable pour les pouvoirs publics. 

Kamel Nait Ameur

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