Économie

Oran : Où sont passés le lait et l’huile de table ?

Le lait et l’huile de table constituent les deux produits de large consommation se faisant rares, voire absents dans les étals de la majeure partie des commerces de la ville d’Oran. Pour cause, la quantité produite ne répond plus à la forte demande exprimée, notamment pendant ce mois de Ramadhan, ce dernier est marqué par une forte consommation des deux produits. A Oran, deux petites unités assurent faiblement une production satisfaisant à peine les besoins de quelques villes. La première est implantée dans la commune de Bir El Djir à l’est de la wilaya tandis que seconde est établie à Oued Tlélat située dans la partie sud-ouest d’Oran, sachant que la population d’Oran avoisine 1.5 millions d’habitants. C’est pourquoi l’on a jugé utile de faire appel à la contribution des autres unités des wilayas limitrophes comme Sidi Bel Abbes, Mascara et Saida. Malgré cela, la demande demeure en hausse.  Rachid est commerçant spécialisé en produits laitiers dans le marché référentiel de la Rue des Aurès, ex-La Bastille dans le centre-ville et se démène tant bien que mal en «repoussant» sa clientèle sans pour autant les «froisser» en se repliant pour leur répondre par «la négative». Il estime que «les unités de production de lait de toute la partie ouest sont dans l’incapacité de satisfaire la forte demande».  Révélant que «dans le passé, je commercialisais près de 1.600 litres/ jours», il déplore que «son bilan actuel ne dépasse pas les seuils de 300 litres/jour ».  Il déplore par la même occasion que cette tension «s’inscrive dans la durée ». Si la production est faible, il en est de même pour la distribution. «Cette problématique constitue un autre casse-tête chinois», révèlent plusieurs vendeurs spécialisés dans ce commerce, le lait et ses dérivés. «Nous ne sommes pas suffisamment ni régulièrement approvisionnés», a affirmé le laitier de la Rue des Aurès. «Certainssont alimentés de manière anarchique alors que d’autres commerçants rentrent bredouilles malgré avoir observé, tôt le matin, une longue file d’attente, attendant l’arrivée des gros camions venant de Sidi Bel Abbes et de Saïda», a-t-il regretté. Depuis la privatisation de la Centrale du Lait d’Oran, CLO, les Oranais ont fait leurs adieux à la profusion de ce produit tant consommé. L’huile de table constitue une autre problématique que l’on peine à solutionner. Sinon comment interpréter le fait que l’huile  continue à briller par son absence des étals de l’ensemble des commerces de la ville. Si l’Etat a annoncé l’ouverture des points de vente pour faciliter les achats des familles, il n’en est rien pour la disponibilité de ce produit indissociable de la popote. Le peu de commerçants le commercialisant usent et abusent de la situation d’autant plus que celle-ci échappe à tout contrôle. Sinon comment interpréter le fait qu’un bidon de 4 litres d’huiles Made In Algérie soit vendu au prix fort de 1.700 dinars ? Le constat est de visu perceptible un peu partout dans les commerces de la ville d’Oran. Les commerçants répondent toujours : «walou zit» qui veut dire  littéralement «il n y a plus d’huile ! »

Salim Abdenour

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