Économie

Augmentation des marges bénéficiaires sur le lait subventionné : Entre satisfaction et appel à la révision des subventions

La décision prise par le président de la République, lors du dernier, conseil des ministres d’augmenter la marge bénéficiaire des producteurs et des distributeurs de lait en sachet a été ressentie comme une bouffée d’oxygène par les professionnels du secteur qui souffraient justement de la faiblesse, voire de la disparition de leurs marges. 

Le président de la République a en effet décidé que l’État prendrait en charge un dinar de plus pour les producteurs et deux dinars pour les distributeurs sur chaque sachet de lait subventionné, ce qui offre une plus grande marge. Une grande satisfaction est ainsi ressentie dans les milieux qui peinent justement, ces dernières années, à satisfaire « la demande nationale annuelle avoisinant les 5 milliards de litres et qui dépasse de loin la production évaluée elle à 1,5 milliards de litres », explique à ce propos El-Hadj Tahar Boualenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algérien. Celui-ci a d’ailleurs considéré la décision du président de la République comme « une bonne chose ».   

Aussi, ajoute notre interlocuteur, « cette augmentation de la marge bénéficiaire des distributeurs et des producteurs de lait en sachet va sans nul doute permettre à cette corporation d’augmenter leur production actuellement faible par rapport à la demande nationale qui avoisine les 5 milliards de litres ». Pour M. Boualenouar, « cette décision est très positive étant donné qu’elle va booster la production en encourageant les producteurs et les distributeurs à investir dans le lait en sachet mais la solution définitive réside dans la révision de fond en comble de la politique nationale des subventions ».  

En effet, la manière de distribuer ces subventions entrave grandement la production de lait en sachet outre la petite marge offerte aux producteurs et distributeurs qui rechignent de plus en plus à investir dans ce produit à grandes pertes, estiment-ils d’ailleurs à chaque occasion. Certains distributeurs refusent carrément d’investir dans le lait en sachet car, considèrent-ils, les pertes sont grandes rendant ainsi le bénéficie nul. Ces dernières semaines, un grand nombre de distributeurs évoquent avec insistance l’autre inconvénient relatif au refus des producteurs de rembourser les sachets défectueux.

Par ailleurs, notons que la même problématique est posée au niveau des points de vente qui se plaignent de ces pertes. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas assez nombreux pour assurer une distribution régulière et sans tension. Ce qui engendre des pressions se caractérisant par des queues interminables devant ces commerces spécialisés. Dans certaines villes du pays, les chaînes sont constatées même devant les usines de production de lait en ces jours du mois de Ramadhan. Un phénomène qui pourrait ainsi disparaître avec la mise en application de cette décision du président de la république d’augmenter la marge bénéficiaire des producteurs et des distributeurs. Une demande portée depuis longtemps par cette catégorie mais qui est restée lettre morte, jusqu’à avant-hier dimanche. 

Kamel Nait Ameur

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