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Afin que nul n’oublie les massacres du 8 mai 1945 : Les historiens dépeignent le visage hideux de la France coloniale

La France est de nouveau rattrapée pour son passé colonial décrit, avec force des détails, par les spécialistes et les académiciens, à leur tête les historiens, à l’image du Professeur Mohamed El Amine Belghit. Animant une conférence à l’occasion de la Journée nationale de la  Mémoire commémorant le 77e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, cet historien a indiqué que «la  prise de conscience politique et sociale de la société algérienne dans les années 40 en a fait une victime de la répression et de la barbarie de la France coloniale qui a commis un massacre des plus odieux le 8 mai 1945». Il a souligné que «la société algérienne a fait preuve de maturité politique et sociale depuis 1942, date d’émergence du mouvement indépendantiste algérien », ajoutant que «cette grande évolution de la pensée libératrice a fait de lui une victime de la répression». L’historien a, en sens, insisté sur «la nécessité de remémorer ces massacres qui s’ajoutent aux crimes commis par le  colonisateur depuis l’occupation en 1830, afin que nul n’oublie». Évoquant le rôle des «milices coloniales » et leur implication directe dans le génocide des Algériens, l’historien a précisé que «la presse en France, vu son influence dans les milieux politiques et militaires français, incitait à tuer les Algériens». Le conférencier a également abordé la question liée aux archives estimant qu’elle constitue d’armes «à double tranchant». «Il est important de procéder à une lecture en fonction du contexte historique», a-t-il appelé, faisant observer qu’ «il  existe des millions de documents propagandistes français qui déforment la Révolution et ses personnalités». Pour sa part, le chercheur académicien Ahmed Adimi a présenté des ouvrages de référence d’auteurs français relatant les crimes français en Algérie, et qui confirment que la France «a exterminé des millions d’Algériens depuis 1830». «Ces publications ont été interdites et ont disparu des bibliothèques », a-t-il révélé. Pour exemple,  il a cité l’ouvrage intitulé «Histoire d’un parjure » de l’écrivain anticolonialiste Michel Habart. Cette œuvre a suscité une grande polémique lors de sa parution en France en 1961, avec la publication de «rapports de militaires français sur les crimes commis par la France coloniale contre les Algériens depuis le début de l’occupation». Dans son ouvrage, Michel Habart a dépeint «la véritable image de l’Algérie avant la colonisation française » comme étant un pays civilisé avec des centaines d’écoles, d’instituts et de zaouïas qui formaient les Algériens dont la plupart savaient lire et écrire. La rencontre a été emmaillée par plusieurs interventions et des témoignages sur les atrocités et les massacres commises par la France le 8 mai 1945. Elle a été sanctionnée par des hommages  rendus à l’historien Belghit, le chercheur Adimi et l’ancien Directeur général de l’APS, Fakhreddine Beldi.

Salim Abdenour

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