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Flambée des prix des fournitures scolaires : Le coût de la dépendance aux importations

La prochaine rentrée scolaire s’annonce déjà difficile pour les parents d’élèves. A quelques semaines de la rentrée des classes, le marché des articles scolaires affiche une flambée des prix sans précédent. Dans certains cas les prix ont augmenté de 150 %, en raison notamment des tensions sur le marché des articles scolaires, notamment avec l’épuisement des stocks existants.

Ainsi, les parents d’enfants scolarisés seront contraints de les payer plus chère les fournitures scolaires de leurs enfants. Une situation suscitant à plus d’un titre l’appréhension des familles. Car comme d’habitude la rentrée scolaire intervient comme chaque année après une série de dépense, occasionnées parle mois de Ramadhan, l’Aïd El Fitr et l’Aïd El Adha. Des occasions intervenant dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat. 

Des produits importés à 90%

La rentrée scolaire s’annonce donc éprouvante pour le budget des familles, avec des prix  qui ont explosé dans des délais très courts, au grand dam des consommateurs, qui ne savent plus où donner de la tête.  Des commerçants interrogés sur le sujet expliquent la situation par le fait qu’une grande partie des fournitures scolaires est importée, ce qui participe à leur cherté. Mais ils insistent également sur, entre autres, les quantités limitées de ces articles dans le marché national.  Un point de vue qui ne fait pas de divergence aussi bien pour les commerçants que pour les grossistes versés dans le domaine.  Une virée dans certains commerces d’articles scolaires nous permet de faire unconstat qui fait froid dans le dos. Les augmentations ont atteint les 150%, notamment pour les prix de gros de certains articles scolaires et parfois le double, soit 300%. Tel le cas du cahier de 32 pages dont le prix de gros est passé de 18 DA à 28 DA (+55 %) et le cahier de 96 pages qui a vu son prix bondir de 32 DA à 80 DA (+150 %). Les prix des autres fournitures ne sont pas en reste. Le tablier et le cartable sont cédés à des prix qui tournent autour  de 1500 DA à 3000 DA.  Pour un cartable de meilleure qualité, le prix peut atteindre les  12 000 DA. Cette augmentation inédite, était prévisible, selon  M. Zebdi président de l’APOCE  « Association de  protection et d’orientation du consommateur et de son environnement ».  Celui averti que cette flambée des prix pourrait atteindre jusqu’à 300% . M. Zebdi nous explique d’ailleurs que si les fournitures scolaires sont indispensables et nécessaires pour la scolarisation des élèves, les prix ont en premier lieu  en raison « du retard dans l’octroi des licences d’importation ». «Nous avons avertis sur les conséquences de ce retard dans l’octroi des autorisations qui doivent être délivrées avant le début de l’opération d’importation », nous dit-il. Et d’ajouter : « on a même accompagné certains importateurs dans le processus… ».  Car, convient-il de souligner, la préparation de la commande et le transport des marchandises depuis le pays d’importation (Chine ou Turquie) représentent deux processus qui prennent plusieurs mois. Autre facteur à l’origine de cette situation alarmante « l’impact de la crise économique mondiale et l’augmentation du coût des matières premières », a fait savoir notre interlocuteur  qui précise que « le prix de la pâte à papier a grimpé de 80 %  ». Autre facteur mis en avant, « l’arrêt de l’activité de plusieurs unités de production et le monopole exercé par certains opérateurs », a ajouté notre interlocuteur. Ce dernier n’a pas omis d’attirer l’attention sur la faible production nationale dans ce domaine.  Il faut noter que 90 % des fournitures scolaires vendues en Algérie proviennent de l’importation. 

Plaidoyer pour augmenter la prime de scolarité

Interrogé sur l’apport des souks de la Rahma comme dispositif pour juguler cette hausse des prix, Zebdi explique que la démarche du ministre du Commerce a été bien accueillie, « mais le marché nécessite une organisation en amont et en aval, pour combattre les monopoles ». Il plaide aussi pour « le plafonnement des prix ». « Il faut également rapprocher les points de vente du consommateur. Il faut qu’ils soient implantés dans chaque commune et chaque daïra », a ajouté notre interlocuteur.  Néanmoins, le président de l’Apoce a estimé que la démarche du ministre, est susceptible d’atténuer un  tant soit peu atténuer ce fardeau pour les parents. « Nous avons également proposé l’augmentation la prime de scolarité et la  promotion de la production nationale », a dit M. Zebdi. Dans ce contexte, il est utile de rappeler qu’en matière de solutions, le ministre du commerce, Kamel Rezig, a ordonné la mise en place de marchés de proximité « rahma » sur l’ensemble du territoire national pour la vente d’articles scolaires. Ceux-ci devraient assurer à tous les Algériens la disponibilité des fournitures scolaires à des prix « raisonnables ».

Sofia Chahine

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