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Les prévisions de cours du pétrole revues à la baisse : Un baril à 100 dollars pour les prochains mois

Les marchés pétroliers devraient être plus calmes au cours du seconde semestre 2022. Si les cours ont atteint des records au mois de mars derniers et se sont maintenus à de très hauts niveaux durant tout le premier semestre, ils devraient redescendre et se stabiliser au tour des 100 dollars.

Les prévisions des analystes de la Banque d’Affaires américaine Goldman Sachs et de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) se rejoignent sur une révision à la baisse des cours moyens du brut au cours des derniers six mois de l’année en cours. En effet, le dernier rapport de l’Opaep table sur une stabilisation des prix du pétrole entre 90 et 100 dollars le baril, au cours du deuxième semestre de l’année 2022. L’organisation note  que les prix du pétrole brut ont augmenté au cours des six premiers mois de 2022 pour atteindre leurs plus hauts niveaux depuis des années, à un taux de 105 dollars le baril.

Cette augmentation – selon le rapport – a été motivée par des inquiétudes croissantes concernant les pénuries d’approvisionnement dans un contexte d’escalade des tensions géopolitiques dans certaines zones de production clés, en particulier en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, des perturbations de l’approvisionnement dans la mer Caspienne et des pénuries d’essence et de carburant diesel pendant la saison estivale. Cependant, les inquiétudes concernant le ralentissement de la demande en Chine, premier importateur mondial de pétrole, ont contribué à limiter la hausse des prix.

Pour sa part, la demande mondiale de pétrole au cours des six premiers mois de 2022 a augmenté de manière significative, en augmentant d’environ 1,3 million de barils par jour, par rapport au niveau de 2021, pour atteindre 98,2 millions de barils par jour, grâce à la reprise de l’économie mondiale.  Le rapport prévoit que la demande mondiale de pétrole atteindra 100,3 millions de barils par jour d’ici la fin de 2022. Ces prévisions sont sujettes à l’incertitude liée à l’escalade des tensions géopolitiques, aux défis liés à la réémergence du virus COVID-19, aux goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement et aux niveaux d’inflation élevés. De son côté, l’offre mondiale de pétrole a augmenté d’environ 3,5 millions de barils par jour au cours des six premiers mois de 2022 par rapport au niveau de 2021, pour atteindre 98,6 millions de barils/jour. Cela est principalement dû à la hausse mensuelle progressive approuvée par le groupe « Opep+ » sur sa production, ainsi qu’au retour des approvisionnements des Etats-Unis d’Amérique à des niveaux proches d’avant la pandémie de Covid-19, ajoute le rapport.

De son côté, la banque américaine Goldman Sachs a réduit ses prévisions sur les cours pour le reste de l’année. Selon l’agence Reuters la banque d’investissement explique la récente baisse du Brent par une faible liquidité et un « mur d’inquiétudes croissant », y compris les craintes concernant la récession, la politique chinoise ‘zéro Covid’ et le secteur immobilier (avec la hausse des taux), la publication des stocks de brut américain ou encore la reprise de la production russe.

Les mêmes analystes tablent désormais sur un prix moyen du Brent de respectivement 110dollars et 125 dollars le baril au 3e et au 4e trimestre, contre 140 dollars et 130 dollars le baril lors des prévisions précédentes. Les prévisions pour 2023 sont en revanche maintenues à 125dollars le baril.

Au niveau des marchés, les prix du pétrole hésitaient hier, entre la possibilité d’un retour du brut iranien sur le marché, si Téhéran valide le texte final sur le nucléaire négocié en Autriche, et de nouvelles interruptions de livraison de gaz russe en Europe.

Vers 15H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 0,16% à 96,80 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre baissait quant à lui de 0,11%, à 90,66 dollars.

Chokri Hafed

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