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La destination Tunisie perd de son lustre après deux années de crise : Tourisme local, l’alternative pour les vacanciers algériens

Les Algériens semblent se tourner résolument vers le tourisme local. Habituellement enclins à privilégier la Tunisie pour leurs vacances, cette destination perd de son lustre au regard des vacanciers algériens dont une bonne partie préfère passer l’été ici, au grand bonheur des structures touristiques locales qui font le plein. 

L’afflux massif des touristes algériens vers la Tunisie n’a pas eu lieu. Même si l’ouverture des frontières algéro-tunisiennes le 15 juillet dernier a permis un redressement de la situation dans le secteur touristique tunisien après deux années de crise, le flux des vacanciers reste en deçà des espérances. A la fin du mois de juillet dernier seuls 60.000 touristes algériens ont traversé la frontière. Les professionnels du tourisme en Tunisie misent sur le mois d’août pour atteindre l’objectif d’un million de touristes algériens pour cette saison. Or, la donne a changé. La hausse des prix, l’inflation et l’évolution du taux de change pousse les vacanciers algériens à se tourner vers le tourisme local. Les structures touristiques locales font le plein et sont ravies de cette évolution. Il n’en demeure pas moins que le secteur devra faire sa mue, que ce soit sur le plan des prix, de la qualité de services et du marketing pour mettre à profit cette conjoncture et faire de l’inversement des flux touristiques une tendance lourde. 

En fait, ces deux années de fermeture ont, plus d’un titre, ouvert la réflexion des responsables du secteur du tourisme, à leur tête les responsables des grands établissements touristiques, pour trouver la meilleure option permettant la relance de leurs activités.  C’est le cas complexe touristique de Sidi Fredj. Une réflexion qui s’est d’abord penchée sur la politique des prix et qui a induit la mise en place d’une politique tarifaire concurrentielle. Le complexe de Sidi Fredj compte se placer en pôle touristique par excellence. Pour ce faire, l’on estimé idoine de donner un nouveau look au dit complexe et ce, en lançant plusieurs opérations de réaménagement et de modernisation entrant également dans le cadre de l’amélioration de la qualité des prestations proposées aux clients. 

Hausse des taux de fréquentation

Dans ce sillage, l’on également estimé de revoir à la baisse des prix à des taux allant entre 20 et 25%», a affirmé le  PDG de l’Entreprise publique économique de gestion touristique de Sidi Fredj, Saïdi Abdelhak Lalouani. Il a également ajouté que «l’hôtel El-Marsa et la Résidence Marina, ayant connu des travaux de rénovation, sont opérationnels depuis juin 2021, lorsqu’ils ont été réquisitionnés dans le cadre du confinement d’alors pour abriter des membres de la communauté nationale à l’étranger de retour au pays en pleine pandémie». Selon le même responsable, «ces réaménagements, ayant touché l’Hôtel El Marsa et de la Résidence Marina et la rénovation des chambres, des cuisines et des espaces de détente et de loisirs ont permis d’améliorer la qualité des prestations proposées et d’attirer davantage de touristes». Sur le plan du financement, le Conseil des Participations de l’Etat (CPE) a accordé une enveloppe de 7 milliards de dinars. «La moitié de ce budget, soit près de 50% de ce montant a été consommé jusqu’à présent, pour le réaménagement et la modernisation des différents établissements hôteliers publics relevant du complexe touristique de Sidi Fredj», a affirmé le P-DG de l’entreprise, soulignant que «l’opération sera élargie à d’autres hôtels notamment l’Hôtel El-Manar, étant considéré comme monument touristique par excellence, eu égard de son architecture traditionnelle authentique». D’ailleurs, l’actuelle saison estivale est, jusque là, couronnée par un «flux important comparé aux éditions des années précédentes. «Des citoyens ont choisi le complexe touristique de Sidi Fredj pour passer leurs vacances d’été », a expliqué Saïdi, indiquant que «la baisse des prix s’inscrivait en droite ligne avec cette démarche visant à relancer l’activité touristique, en attirant les touristes et en les incitant à passer leurs vacances en Algérie, sachant que le taux de fréquentation hôtelière du complexe touristique de Sidi Fredj s’élève, actuellement, à 95%, contre 60% en 2018 et 2019». «Le secteur a mis en place des programmes en collaboration avec le groupe Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT) pour prendre en charge l’élément humain et assurer la formation et le recyclage de tous les personnels», a-t-il noté. 

La thalassothérapie l’autre niche

Au-delà du tourisme purement balnéaire, le secteur compte sur d’autres services pour relancer sa dynamique.  Les services liés aux thérapies sont un éléments clés dans ce sens, notamment en ce qui concerne la Thalassothérapie et le tourisme thermal. C’est le cas à l’Ouest du pays. Dans ce contexte, le Directeur du Tourisme et de l’Artisanat de la wilaya d’Oran, Kaïm Belabbes Amar, a annoncé qu’«un centre de Thalassothérapie, le plus grand à l’échelle nationale, en voie de réalisation dans la commune de Mers El Hadjadj, à l’Est d’Oran. Il a ajouté que «cet investissement privé sera livré le premier trimestre de l’année 2023». Ce nouveau projet s’ajoute aux capacités d’accueil de la wilaya pour satisfaire une demande de plus en plus vigoureuse et accrue. Elle est, selon, Kaïm Belabbes Amar, exprimée par les estivants, les curistes et les travailleurs des entreprises publiques et privées par l’intermédiaire de leurs œuvres sociales »,ajoutant que «le tourisme médical est, ces dernières années, en vogue à la faveur des nombreux SPA qui offrent des services variés au niveau des établissements hôteliers en plus de l’unique station thermale de la région, localisée dans la région de Saint-Roch». Ce projet s’ajoute au centre de thalassothérapie du complexe touristique Les Andalouses, établi dans la corniche ouest d’Oran. «Il est unique en son genre dans la région Ouest du pays, offrant une gamme de services et de prestations à ceux en quête d’un traitement par les eaux de la mer contre certaines maladies ou d’une remise en forme », a expliqué la directrice commerciale du complexe, Nahid Benmerrah. «Les gestionnaires de ce centre misent sur le développement du tourisme médical à Oran, qui attire un grand nombre d’estivants venus de différentes wilayas du pays et des membres de la communauté nationale établi à l’étranger, ainsi que des touristes étrangers», a souligné le médecin du centre, le Dr Mohamed Abdane, spécialiste en médecine thermale. «Le centre, entré en service en 2018, assure également des prestations aux athlètes pour se préparer aux compétitions et la récupération de leur forme physique, a encore expliqué le Dr Abdane.

Le centre de thalassothérapie accueillait, avant la pandémie du coronavirus, une moyenne quotidienne de 120 personnes. Avec la reprise des activités, la fréquentation oscille actuellement entre 60 à 80 personnes par jour, a-t-on indiqué.

Amar Malki

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