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Céréaliculture : Vers une hausse des subventions

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural examine, actuellement, «la possibilité de relever le plafond des subventions des semences et des engrais». C’est ce qu’a affirmé, hier, le secrétaire général (SG), chargé des fonctions de DG de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Nasreddine Messaoudi, devant la Commission de l’Agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement de l’Assemblée populaire nationale (APN). « L’objectif tracé à travers une telle démarche est d’ «atteindre l’autosuffisance, du moins pour le blé dur et l’orge», a ajouté le même responsable.

Cette mesure entre dans le cadre d’une démarche globale destinée à encourager le développement de la céréaliculture. C’est en ce sens qu’un groupe de travail intersectoriel (Agriculture, industrie, ressources en eau) a été installé et devrait   » constituer un dossier complet » à soumettre aux services du Premier ministre, à propos de la nouvelle stratégie à moyen terme en matière de production de céréales.L’autosuffisance est « à la portée de l’Algérie », a-t-il soutenu, affirmant que « les conditions climatiques étaient le seul obstacle ayant empêché de réaliser cet objectif plus tôt ».Il faudra, pour ce faire, « définir les ressources d’eau à même d’assurer l’irrigation de complément » dans le nord du pays, tandis que dans le Sud, il est question d »‘exploiter d’autres superficies » à proximité de ressources en eau pour permettre à l’Algérie d’atteindre l’autosuffisance à travers « la rationalisation et l’intensification », des opérations d’irrigation.En ce qui concerne l’actuelle campagne de moisson-battage, M. Messaoudi a affirmé que l’Office « reçoit actuellement les dernières quantités » de semences de la part des agriculteurs et des exploitations agricoles, rappelant l’ouverture de plus de 520 points de stockage durant cette campagne.

L’ambition des plus hautes autorités du pays de réaliser cette autosuffisance a été maintes fois affirmée ces derniers temps. Le 17 juillet dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait instruit l’exécutif, lors d’une réunion du Conseil des ministres, à l’effet «d’intensifier les efforts pour garantir la sécurité alimentaire, notamment pour ce qui est des céréales, et ce, compte tenu des fluctuations internationales actuelles». «Il s’agit là d’un défi devant être relevé quels que soient les difficultés et les obstacles, car le potentiel et les capacités matérielles et naturelles de l’Algérie la qualifient pour atteindre cet objectif stratégique», avait-il ajouté. La problématique avait été posée avec plus d’insistance en raison de l’envolée des prix des céréales sur les marchés internationaux après le déclenchement du conflit russo-ukrainien. Ce qui, bien entendu, s’est répercuté sur les pays importateurs. Au mois d’avril, à l’occasion d’une entrevue avec des représentants de médias nationaux, le chef de l’Etat, et après avoir rappelé que «la filière des céréales ne couvre qu’environ la moitié des besoins du pays, estimés à environ 9 millions de tonnes», a indiqué que «compte tenu de la croissance démographique, estimée à 850.000 personnes par an, il est nécessaire d’augmenter la production nationale en vue de répondre à la demande intérieure croissante et de réduire progressivement la part des importations jusqu’à leur arrêt définitif, une chose très possible de l’avis des spécialistes». Et la question relative aux subvenions accordées dans le cadre de la production du blé, soit en soutenant directement les prix des semences et engrais livrés aux agriculteurs, soit en achetant les récoltes à des prix subventionnés, est au cœur de cette équation. Les autorités avaient déjà décidé, en janvier dernier, «d’augmenter les prix d’achat du blé tendre et dur auprès des agriculteurs pour les encourager à doubler de production en vue de réaliser la sécurité alimentaire». «Le prix d’achat du blé dur est passé donc de 4500 Da à 6000 Da, le blé tendre de 3500 Da à 5000 Da, l’orge de 2500 Da à 3400 Da et l’avoine de 1800 Da à 3400 Da», comme indiqué à l’issu d’une réunion du Conseil des ministres. Le relèvement du plafond des subventions des semences et des engrais sera donc, si jamais il est acté, une autre aide destinée à encourager la production céréalière.

Elyas Nour

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