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Cimenterie Hadjar Essoud : 16 cadres devant le juge

Le PDG et 15 cadres, dont des employés et les membres du comité d’évaluation des offres (commission des marchés), de la cimenterie de Hadjar Essoud doivent comparaître aujourd’hui correctionnel de la wilaya de Skikda pour non-respect des lois et règlements en vigueur, dans la conclusion d’un marché public  relatif  à la réalisation d’un entrepôt et des travaux d’aménagement de l’usine, d’une valeur de 18 milliards de centimes.

Les mis en causes sont poursuivis pour le  délit d’octroi de  privilèges injustifiés dans le domaine des marchés publics, mauvais usage de fonction, l’abstention volontaire d’accomplir un travail dans l’exercice de ses fonctions. La genèse de l’affaire remonte à l’année 2020, après le dépôt d’une plainte par un entrepreneur, devant les services de  sécurité pour le retrait du projet qu’il avait remporté conformément à la réglementation en vigueur. Le plaignant  originaire de la commune d’Aïn Charchar et propriétaire de la société dénommée SARL Taxis, spécialisée dans le domaine de la construction, s’est vu octroyer un autre contrat qui ne remplit pas les conditions requises. Les suspicions d’agissements frauduleux dénoncés par la victime, dans la conclusion du marché et le non-respect par la commission des marchés des lois et règlementations, ont aussitôt fait l’objet d’une information judiciaire. Les investigations menées sur réquisition du procureur de la République près le tribunal de Azzaba, par les éléments de la brigade de recherches et d’investigations relevant de la Gendarmerie nationale, se sont soldées  par la découverte de nombreux actes illégaux. Après achèvement de l’enquête, les mis en causes ont été déférés en mai 2022, par devant le procureur de la République qui a retenu le mandat de dépôt à l’encontre de plusieurs accusés, et le placement sous contrôle judiciaire pour d’autres. Des mesures qui ont  fait l’objet d’un appel devant la chambre d’accusation  qui a entendu les prévenus et ordonné leur remise en liberté. On rappelle, comme rapporté dans nos précédentes éditions,  qu’au début de l’enquête  pas moins de 28 personnes travaillant  dans la Société des ciments de Hadjar-Soud (SCHS), étaient présumées impliquées dans cette affaire de corruption. À l’issue de  l’audition de la première instruction, seuls 15 cadres ont accusés dans cette affaire pendant que les autres ont été innocentés. Il est à noter que la  société des ciments  SCHS a déjà à son actif  une affaire similaire impliquant 56 accusés, rappelle-on encore. En 2011 le tribunal correctionnel d’Azzaba (Skikda) avait  condamné  à des peines de 3 à 4 ans d’emprisonnement 56 personnes. Parmi les mis en causes : des responsables,  des cadres, des entrepreneurs et des propriétaires d’ateliers divers. Les prévenus avaient été jugés pour plusieurs griefs, dont faux et usage illégal de cachet d’une autorité publique, spéculation, exercice d’une activité commerciale fixe sans local, escroquerie et manœuvre frauduleuse.  Dans cette affaire, le représentant du ministère public avait requis 5 ans de prison ferme et une amende 100 000 DA contre 36 inculpés et 4 ans de réclusion assortis de la même  amende à l’encontre des autres co-accusés. L’affaire remontait à  2010 et se rapportait à une hausse inexpliquée du prix du ciment en 2007. Une hausse de prix survenue dans une période où la cimenterie de Hadjar Essoud produisait de grandes quantités de ciment. 

Sofia Chahine

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