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Colloque international d’Alger sur l’Imam Al Maghili : Une référence religieuse et intellectuellepourle Sahel et l’Afrique de l’Ouest

Des chercheurs, des oulémas et des cheikhs de zaouïas de plusieurs pays africains ont convenu hierà Alger, dans le cadre de la deuxième journée du colloque international d’Alger sur l’Imam Al Maghili, que l’apport religieux et intellectuel de l’Imam Al Maghili dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest était « mémorable ».L’académicien Ahmed Mourtadha, de l’Université Bayero de Kano (Nigeria) et ancien président de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel (LOPIS), a affirmé que l’imam Al Maghili est « un grand imam, un érudit et une éminente personnalité algérienne et africaine », soulignant qu’il « s’est rendu dans le nord du Nigeria et y est resté plusieurs années. Il était connu pour être un homme pacifique prônant la culture de la paix et de la tolérance ».Al Maghili « s’est rendu dans la ville de Kano, une ville antique au nord du Nigeria réputée pour son histoire, son patrimoine, ses oulémas et son commerce », a indiqué M. Mourtadha, ajoutant que cet érudit « a réconcilié deux émirats rivaux dans la région, et grâce à lui, de nombreux Nigérians païens et athées se sont convertis à l’islam, dans la non-violence. Dans ce contexte, l’universitaire a souligné que l’imam Ousman dan Fodio, qui a instauré un Etat islamique après la disparition d’Al Maghili (de 1804 à 1903), « est resté fidèle à la pensée de ce dernier » précisant que « tous les milieux savants nigérians le connaissent pour son érudition ».Membre de la Ligue des prédicateurs de Côte d’ivoire et membre du Haut conseil ivoirien des Imams des mosquées et affaires Religieuses, Baba Camara a affirmé que l’Imam Al Maghili « a œuvré tout au long de sa vie pour la réforme et contribué au progrès intellectuel », arguant que « son apport était sans frontières étant arrivé jusqu’au Mali, au Niger et d’autres pays proches de la Côte d’Ivoire ».Le parcours de cet érudit démonte la thèse selon laquelle « l’Islam s’est répandu par l’épée, Al Maghili ayant diffusé ses idées pacifiquement, par la réconciliation, l’éducation scientifique et intellectuelle et le bon enseignement », appelant à faire de cette rencontre « une occasion pour l’unification de la pensée intellectuelle en Afrique et le renforcement des liens culturels entre ses pays ».Le secrétaire général de la confrérie du soufisme musulman de la tariqa Tidjania du Tchad, Abdelbasset Abderrahim Adem, a mis en avant la contribution de l’Imam Al Maghili à la promotion des relations avec l’Afrique, à travers de longues périodes historiques, soulignant qu’il était « le savant religieux et prédicateur qui a voyagé pour enrichir ses connaissances et propager le savoir à l’Afrique de l’Ouest et au Soudan ouest, ainsi que dans le nord de Mali, comme Tombouctou, Araouane, Taoudénit et autres pour répandre l’Islam authentique ». Le même intervenant a insisté sur l’impact de la pensée de l’Imam Al Maghili en Afrique subsaharienne et les raisons qui l’ont poussé à immigrer en Afrique de l’Ouest, ajoutant qu’il avait « joué un grand rôle dans la mise en place des régimes politiques dans cette région d’Afrique et au Soudan occidental ».M.Abderrahim Adem a affirmé que les migrations de l’Imam Al Maghili vers les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel avaient pour objectif de « répandre l’Islam et la culture arabe et de corriger les concepts de jurisprudence notamment après le départ de ses adversaires ».Concernant les manuscrits de l’Imam Al Maghili en Afrique de l’Ouest et au Sahel, le chercheur malien Diakité Mohammed a rappelé que l’Institut des études supérieures et des recherches islamiques de Tombouctou comptait « plusieurs manuscrits rares de l’Imam Al Maghili, qu’il avait laissés après sa visite dans la région, où il a passé plusieurs années en tant que conseiller religieux du roi de l’empire Songhaï, Hadj Askia Mohammed ».Il a rappelé que cet érudit compte à son actif 14 manuscrits religieux qui se trouvent à l’institut de Tombouctou.Le chercheur malien a appelé à préserver le legs de l’imam Al Maghili et à mener des recherches sur la vie de cet éminent savant religieux africain.Placés sous le haut patronage du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, les travaux du colloque international d’Alger sur « l’Imam Mohamed Ben Abdelkrim Al Maghili : gouvernance, unité et stabilité des sociétés africaines », organisé par les ministères de l’Enseignement supérieur et des Affaires religieuses dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance, seront clôturés ce mardi.Prennent part à ce colloque des universitaires et des chercheurs spécialisés dans le patrimoine islamique représentant 20 pays dont le Nigéria, le Mali, la Palestine, le Sénégal, le Burkina-Faso, le Pakistan, l’Inde et l’Irak.

APS

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