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Réunion aujourd’hui du comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep+ : Vers un maintien du statu quo

C’est aujourd’hui que la 47eréunion du comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep+ (JMMC) doit se tenir en visio-conférence. Une réunion à laquelle prendra part le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Bien qu’elle soit scrutée par les marchés, elle ne devrait pas d’apporter des changements dans la politique actuelle des producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés signataires de la Déclaration de coopération. Le fait est que cette réunion n’est pas celle de la Conférence ministérielle des pays de l’Opep+, mais une rencontre du comité de suivi qui se penche plutôt sur l’aspect technique de l’accord et sur l’évaluation des conditions de marchés.  Un comité qui compte d’ailleurs huit ministres en charge du pétrole pour le suivi de l’accord signé par les 23 pays de l’Opep+. Ainsi, et selon un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines, les ministres d’Algérie, d’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, d’Irak, du Koweït, du Nigeria et du Venezuela ainsi que de la Fédération de Russie et du Kazakhstan vont « examiner les conditions et les perspectives d’évolution à court terme du marché mondial du pétrole ».Les membres du JMMC auront, également, « à veiller au respect des engagements volontaires de limitation de la production des pays de la Déclaration de Coopération pour le mois de décembre 2022 », a ajouté le communiqué.

Pour rappel, plusieurs sources de l’Opep+ avaient indiqué à l’agence de presse britannique Reuters que le JMMC discuterait des perspectives économiques et de l’ampleur de la demande chinoise, et qu’il était peu probable qu’il suggère des modifications à la politique actuelle.L’une d’elles a déclaré que le rebond des prix du pétrole en 2023 rendait tout changement improbable. Un avis réaffirmé lundi à l’avant-veille de la réunion, des sources de l’Opep+ indiquant à Reuters que le JMMC devrait recommander de maintenir inchangée la politique de production. Un avis conforté par l’annulation annoncée de la réunion du comité technique conjoint et qui était prévu hier.

Coordination politique

Il n’en demeure pas moins que cette réunion a été l’occasion de mener des consultations politiques de haut niveau. D’ailleurs, le président russe Vladimi Poutine a eu des échanges téléphoniques lundi et mardi avec le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman et le président de la République Abdelmadjid Tebboune autour des perspectives du marché pétrolier et la coopération dans le cadre de l’Opep + pour garantir la stabilité du marché pétrolier.

Une coordination qui s’impose en raison des facteurs exogènes qui alimentent de fortes fluctuations sur le marché pétrolier. Si l’évolution de la situation en Chine et l’évaporation des craintes sur les perspectives de l’économie chinoise ont jusque-là poussé une reprise des cours sur les marchés, reste une inconnue qui pèse sur les perspectives d’offres, soit l’impact du plafonnement imposé depuis décembre par G7+Australie sur le pétrole russe. Un plafonnement qui devrait également concerner dès ce mois de février les produits dérivés du pétrole russe.  Cependant, les exportations de pétrole russe semblent bien résister aux sanctions lesquelles n’affectent pas pour l’heure l’offre de pétrole russe. Un constat qui contribue à alimenter la baisse des cours du baril sur le marché

Vers 10H45 GMT, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en mars, dont c’est le dernier jour de cotation, abandonnait 1,13% à 83,94 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, baissait de 1,35% à 76,85 dollars.

Les deux références mondiales de l’or noir perdent du terrain car « les signes de robustesse des exportations russes et les craintes persistantes d’un ralentissement économique mondial ont effrayé les investisseurs », explique John Plassard, analyste chez Mirabaud.Les investisseurs restent aussi sur leur garde avant une série de décisions de politique monétaire des principales banques centrales, qui influeront sur la demande en or noir.

La Réserve fédérale américaine (Fed) sera particulièrement scrutée mercredi, car elle pourrait faire bouger le dollar.Or, les cours de l’or noir étant libellés en billet vert, une dépréciation de la devise américaine encourage les achats de pétrole, alors qu’un dollar plus fort pèse sur la demande.

Samira Ghrib

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