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Banque d’Algérie : Des indicateurs macro-économiques au vert

La Banque d’Algérie a rendu public sa note de conjoncture sur les « tendances monétaires et financières » des neuf premiers mois de l’année 2022. La situation macroéconomique s’est ainsi « nettement améliorée », avec un solde global de la balance des paiements qui a enregistré « un excédent appréciable de 11,8 milliards de dollars ». De même, au deuxième trimestre 2022, l’activité économique « s’est caractérisée de nouveau par une croissance appréciable de 2,8 % ». Et le premier secteur en termes de progression de l’activité économique est celui de « l’industrie » avec une croissance en volume de 5,1 %. Dans la précédente note de conjoncture, relative au premier semestre de la même année, c’est le secteur des « services marchands » qui était en tête.

La Banque d’Algérie a ainsi relevé qu’au deuxième trimestre 2022, « l’activité économique de l’Algérie s’est caractérisée de nouveau par une croissance appréciable de 2,8 % ». Dans sa note de conjoncture des neuf premiers mois de l’année 2022, il est mentionné que durant ce trimestre, cette croissance était « soutenue par l’ensemble des secteurs hormis celui des hydrocarbures qui a enregistré une croissance négative de 1,5 % ». Et d’enchaîner, qu’au niveau sectoriel, « le premier secteur en termes de progression de l’activité économique est celui de l’industrie avec une croissance en volume de 5,1 % ». Vient par la suite celui de l’agriculture, avec « une croissance appréciable de 4,5 % contre un repli de 2,7 % au deuxième trimestre 2021 », une croissance, précise la Banque d’Algérie, « qui est due essentiellement à la performance de la production végétale (culture céréalière, maraîchère, viticulture) ». Celle-ci précise, par ailleurs, qu’ « à l’opposée, le secteur des hydrocarbures est le seul qui a enregistré un repli de sa valeur ajoutée qui a fléchi de 1,5 % au deuxième trimestre 2022 contre une forte croissance de 10,7 % en volume une année auparavant ». Dans la note de conjoncture du premier semestre 2022, dans laquelle était analysée l’activité économique du premier trimestre, la Banque d’Algérie avait fait remarquer que la croissance économique au premier trimestre 2022 était « caractérisée par une baisse de la valeur ajoutée réelle du secteur des hydrocarbures (-2,3 %) contre une hausse de 7,3 % durant la même période de l’année précédente ». Le fléchissement de ce secteur a donc diminué mais reste négatif. Hors hydrocarbures, au premier trimestre, c’était donc le secteur des services marchands, a indiqué la BA dans sa précédente note de conjoncture, qui était en tête avec un taux de croissance de 4,8 % puis l’industrie avec 4,3 % en volume et enfin l’Agriculture avec « une progression appréciable de l’ordre de 1,9% ». L’industrie et l’agriculture ont connu au deuxième trimestre des rebonds importants.

Baisse des exportations des produits alimentaires

Toujours par rapport à l’activité économique, la Banque d’Algérie a indiqué qu’ »hors hydrocarbures, les exportations de biens (FOB) ont atteint 4,35 milliards de dollars à fin septembre 2022 contre 3,08 milliards de dollars à la même période de l’année précédente, soit une hausse de 1,27 milliard de dollars ». Dans le détail, « les exportations de demi-produits (produits semi-finis NDLR), qui représentent 87,9 % des exportations de biens hors hydrocarbures, ont augmenté de près de 60 % passant de 2,399 milliards de dollars à fin septembre 2021 à 3,823 milliards de dollars à fin septembre 2022 ». Par contre, « les exportations de biens alimentaires ont baissé de 204 millions de dollars passant de 439 millions de dollars à fin septembre 2021 à 235 millions de dollars à fin septembre de 2022 ». Une baisse qui s’explique par « le recul des exportations de sucre de 185 millions de dollars (274 millions de dollars à fin septembre 2021 contre 89 millions de dollars à fin septembre 2022) ». Ceci suite à la décision prise l’année passée par les autorités d’interdire l’exportation de produits dont les intrants sont importés. Les exportations de produits bruts ont, pour leur part, augmenté « de près de 80 millions de dollars passant de 123 millions de dollars à fin septembre 2021 à 203 millions de dollars à fin septembre 2022 ». Ceci est dû à « l’augmentation des exportations de phosphate de 73 millions de dollars (76 millions de dollars à fin septembre 2021 contre 149 millions de dollars à fin septembre 2022) », note la BA.

Une balance des paiements excédentaire

Pour ce qui est de la balance des paiements, quoique les chiffres soient connus, la Banque d’Algérie, fait noter qu’ « au cours des neuf premiers mois de 2022, la balance commerciale affiche un excédent de 18,06 milliards de dollars contre un déficit de 790 millions de dollars à la même période de 2021 », et ce, « suite à la hausse des exportations d’hydrocarbures et à la progression des exportations de biens hors hydrocarbures ». D’autant plus, que les importations de biens (FOB) n’ont que « très légèrement augmenté de 898 millions de dollars (+3,21 %) par rapport à la même période de l’année précédente passant ainsi de 27,97 milliards de dollars à 28,87 milliards de dollars à fin septembre 2022 ». « Le prix moyen du pétrole a atteint 109 dollars le baril pour les neuf premiers mois de 2022 contre 72,7 dollars le baril pour l’année 2021, tandis que le prix du gaz a plus que doublé pendant cette même période, passant de 5,2 USD/ million de BTU en 2021 à 11,5 USD/ million de BTU au cours des neufs premiers mois de 2022 », a rappelé la BA. De plus, « les exportations d’hydrocarbures ont atteint à fin septembre 2022 leur plus grand niveau depuis huit ans ». En dernier lieu, la Banque d’Algérie indique que les réserves officielles de change s’élèvent, à fin septembre 2022, « à 52,763 milliards équivalent dollars US à fin septembre 2022 contre 45,296 milliards équivalent dollars US à fin décembre 2021 et 44,724 milliards équivalent dollars US à fin septembre 2021 ». Par ailleurs,   « l’encours de la dette extérieure, à fin septembre 2022, exprimé en équivalent dollars US, est estimé à 2,914 milliards de dollars contre 3,062 milliards de dollars à fin décembre 2021, en baisse de 148 millions de dollars ».

Forte inflation et appréciation du dinar

L’embellie financière et le regain de l’activité économique a, par contre, fait face à une forte inflation puisque, d’après cette note de conjoncture, « au troisième trimestre 2022, l’indice des prix à la consommation national global moyen a connu une augmentation à 9,73 %, en progression de 1,72 point de pourcentage par rapport au même trimestre de l’année 2021 ». A titre d’exemple, le niveau des prix du groupe « Alimentation et boissons non alcoolisées » a enregistré « une accélération de 13,38 % au troisième trimestre 2022 contre 11,48 % au troisième trimestre 2021 ». De même pour le groupe « Divers » qui « a affiché une variation du niveau des prix de 11,34 %, contre 10,79 % au même trimestre de l’année précédente » ou le groupe « Éducation, culture et loisirs » dont « le niveau des prix a augmenté de 14,61 % au troisième trimestre 2022, contre 9,63 % au troisième trimestre 2021 ». La Banque d’Algérie a tenu, dans ce sens, à évoquer la décroissance mondiale enregistrée durant ces neufs premiers mois de l’année 2022, qui a enregistré un taux de croissance de 3,2% contre 6,0 % en 2021. L’inflation mondiale, qui a été de 8,8% en 2022, ajoute la BA, entamera une courbe descendante en 2023, avec des prévisions de 6,5 % qui se poursuivra en 2024 (4,1 %). Enfin, selon l’Autorité monétaire, le taux de change nominal du dinar algérien a connu une forte appréciation de 11,92 % face à l’euro, passant ainsi de 157,0045 dinars pour un euro à fin décembre 2021 à 138,2903 dinars pour un euro à fin septembre 2022, et une légère dépréciation de 1,36 % face au dollar passant ainsi de 138,8376 dinars pour un dollar à 140,7248 dinars pour un dollar au cours de la même période.

Elyas Nour

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