Journée mondiale de l’Afrique : Parachever le processus de décolonisation sur le continent

Les peuples africains et le monde entier célèbrent, aujourd’hui, la Journée mondiale de l’Afrique qui coïncide avec le 60e anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), actuellement Union africaine. L’occasion de faire une halte et de se pencher sur les défis d’un continent qui n’a pas encore achevé son processus de décolonisation. C’est ainsi une occasion pour évoquer la situation au Sahara occidental, dernière colonie dans le continent qui doit recouvrer sa souveraineté territoriale. Membre actif et Etat fondateur de l’UA, le Sahara occidental souffre toujours des méfaits de la colonisation de ses territoires violés par un Etat africain voisin, le Maroc qui, en signant l’Acte constitutif de l’UA, s’était engagé à respecter la souveraineté et les frontières de ses membres. La question sahraouie revient en force au-devant de la scène politique internationale après la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 dans la zone tampon d’El-Guerguerat, le 13 novembre 2020, en attaquant des civils sahraouis sans défense et en poussant la partie sahraouie, représentée par le Front Polisario, à reprendre la lutte armée pour défendre ses territoires et ses droits violés. La Journée mondiale de l’Afrique est célébrée le 25 mai dans le continent et à travers le monde, car c’est à cette date que l’OUA a vu le jour en 1963 à Addis-Abeba (Ethiopie). Elle représente le symbole du combat de tout le continent africain pour la libération, le développement et le progrès économique et social, en plus de la valorisation et l’exploitation de la richesse culturelle africaine.  Si la plupart des pays africains ont obtenu leur indépendance dans les années 1950 et 1960, et plus tard dans les années 1990 avec la lutte contre l’apartheid, la question du Sahara occidental reste encore posée en attente d’une solution qui permettra au peuple sahraoui, dernière colonie dans le continent africain qui doit recouvrer sa souveraineté territoriale. Bien que celle-ci a bénéficié d’un grand intérêt à l’échelle mondiale et continentale, notamment après que le dossier du Sahara occidental a été réinscrit (en décembre 2020) à l’agenda du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA,  le régime du Makhzen marocain continue à faire fi des décisions Onusiennes visant à parvenir à une solution juste et durable devant permettre l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.

Des défis multiples

L’Afrique doit aussi faire face à de nombreux défis notamment politiques, sécuritaires et environnementaux, ainsi qu’en matière de développement durable.  Cette année, l’UA a choisi le slogan « Notre Afrique, Notre avenir » pour célébrer la Journée mondiale de l’Afrique. Et les activités marquant ce moment historique seront commémorées sur tout le continent africain par les 55 pays membres de l’UA. Chaque année, les sujets abordés lors de cet évènement mettent la lumière sur les efforts des pays africains visant la réalisation des objectifs stratégiques de l’UA, en l’occurrence la décolonisation, le règlement des conflits armés et la préservation de la paix. Tous les Etats membres de l’UA devraient, entre autres, présenter les principaux succès, les jalons, les défis et la voie à suivre dans le cadre de l’Agenda 2063, a-t-on indiqué sur le site de l’organisation panafricaine. La Journée de l’Afrique est l’occasion aussi pour chaque pays du continent d’organiser des événements ayant pour finalité de favoriser le rapprochement entre les peuples africains. En souvenir de ses membres fondateurs, dont le rêve était de lutter pour une Afrique unie, en paix avec elle-même, et représentant une force dynamique dans l’arène mondiale et plus particulièrement, la lutte contre le colonialisme, l’OUA, devenue en 2002 UA, a toujours célébré la Journée de l’Afrique le 25 mai, en reconnaissance de la vision et de l’étape franchie vers une Afrique « intégrée, prospère et pacifique, portée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ».

Chokri Hafed