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La Russie songe à se retirer de l’accord céréalier

La Russie songe sérieusement à se retirer de l’accord céréalier signé sous l’égide de l’ONU et qui expire le 17 juillet prochain. Au-delà des préoccupations liées à la non-prise en compte des clauses de l’accord liées à l’exportation des produits céréaliers et des engrais russes, Moscou dénonce aujourd’hui l’utilisation par l’Ukraine des couloirs maritimes de cet accord pour lancer des drones. C’est au cours d’une rencontre avec les correspondants de guerre, tenue hier au Kremlin, que le président russe Vladimir Poutine a annoncé que Moscou étudie la possiblité de se retirer de l’accord.

« Nous réfléchissons maintenant à la manière dont nous pouvons sortir de cet accord. Ces couloirs par lesquels passent les navires sont constamment utilisés par l’ennemi pour lancer des drones navals », a indiqué Vladimir Poutine. Il a tenu à souligner que la Russie participe toujours à cet accord « non pas pour l’Ukraine, mais pour nos pays amis d’Afrique et d’Amérique latine ». « Parce que les céréales doivent d’abord aller dans les pays les plus pauvres du monde », a indiqué le Président russe. Pourtant, sur le volume total de céréales ukrainiennes livrées, seulement un peu plus de 3% sont allés aux pays pauvres, a-t-il rappelé.

Il faut dire que des discussions pour prolonger l’accord de transport de céréales via la Mer noire ont été tenue vendredi. Ce matin, une source diplomatique turque avait affirmé que « les discussions avec l’ONU se poursuivent en tenant compte des préoccupations de la partie russe». Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, a affirmé après les discussions à Genève que le mémorandum entre la Russie et le Secrétariat de l’ONU concernant la livraison de produits agricoles et d’engrais russes sur le marché mondial n’avait pas été appliqué. L’évaluation négative de Moscou à ce sujet n’a pas changé après une nouvelle série de discussions à Genève, a indiqué le diplomate. Notons que l’accord céréalier a été prolongé le 17 mai dernier pour une période de trois mois après d’intenses discussions sous médiation turque. Celui-ci doit expirer dans un peu plus d’un mois.

Le 22 juillet 2022, le « Document d’initiative pour la sécurité de l’expédition des céréales et des denrées alimentaires depuis les ports ukrainiens » entre la Turquie, la Russie, l’Ukraine et les Nations Unies a été signé à Istanbul.

Hocine Fadheli

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