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Situation au Sahel : La classe politique appelle à la mobilisation

La multiplication des crises et la persistance de l’instabilité politique au Sahel suscite l’inquiétude de la classe politique nationale qui affiche sa ferme opposition à toute forme d’interventionnisme militaire à nos frontières.

Les partis politiques, de l’opposition notamment, soulignent d’ailleurs la complexité de la conjoncture actuelle sur le plan international et régional et lancent, en conséquence un appel à la vigilance et la mobilisation. Dans ce contexte, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Cherif, a, depuis M’sila où il a présidé une rencontre consacrée au renouvellement des structures du parti rappelé les dangers extérieurs auxquels l’Algérie est confrontée du fait des transformations en cours dans le monde et de la montée des tensions dans les pays du Sahel. Une situation qui nécessite, pour lui, « des efforts concertés de la classe politique au sein d’un partenariat politique efficace ». Hassani Cherif a souligné, à cet égard, la contribution du MSP à la défense de la patrie et de ses constantes, à travers la mise en œuvre de programmes et la proposition de solutions allant dans le sens de l’intérêt de l’Algérie. Il a également salué « kes efforts fournis pour diversifier les relations économiques avec les pays pouvant apporter un plus à l’économie nationale sont soutenus par le mouvement ». Il a souligné que cette diversification permettrait à l’économie nationale de générer et de produire des richesses, « ce qui aura un impact positif sur la société ». De son côté, le chef de fil du Mouvement El Binaa El Watan, Abdelkader Bengrina, a affiché son soutien à la position algérienne s’opposant à toute forme d’intervention militaire au Niger, au regard des menaces qu’une telle intervention fait peser sur la région et des graves répercussions qu’elle pourrait avoir. Au cours d’un débat organisé par le parti sur les implications de la crise au Niger, Bengrina a lancé un appel à la vigilance, notamment au regard des évolution récentes dans la région du Maghreb et du Sahel. Au-delà des implications de la situation au Sahel, le chef du Mouvement El Binaa met en avant les pressions exercées sur les pays de la région du Maghreb pour les pousser vers la normalisation avec l’entité sioniste. Il a dans ce sens souligné la nécessité de sensibiliser la population et les élites nationales quant aux dangers et menaces qui pèsent sur la sécurité nationale et d’entreprendre une démarche de mobilisation pour y faire face. Il a dans ce sens insisté sur la nécessité d’unifier les rangs nationaux et de renforcer le front interne pour faire face à tous les dangers qui entourent l’Algérie de toutes parts.

Par ailleurs, le Parti des travailleurs a publié hier un communiqué portant déclaration de le Secrétaire générale du parti sur la situation au Niger. Une déclaration dans laquelle la formation politique et sa première responsable affichent clairement et fermement son opposition à toute intervention militaire dans ce pays du Sahel tout en laçant un appel à la mobilisation. « L’évolution de la situation au Niger, notre voisin et pays frère avec lequel nous partageons quelque 1 000 km de frontières, ainsi que des questions historiques, économiques et même identitaires, nous mettent en alerte maximale. Alors qu’il est normal que l’ANP et les institutions civiles se mobilisent face au danger, le peuple est aussi concerné », écrit le PT. « La menace d’une intervention militaire étrangère au Niger est le facteur majeur caractérisant la situation dans notre région et au-delà. En effet, au-delà de l’impact humain et matériel dévastateur qu’une telle intervention aurait sur le Niger, la région du Sahel et tout le continent africain, déjà en proie à de multiples conflits armés dont la Libye, le Soudan, l’Éthiopie… », rappelle le parti. La formation dirigée par Louisa Hanoune met également en avant les facteurs qui alimentent l’instabilité dans la région du Sahel et averti contre les conséquences d’une intervention militaire au Niger notamment pour notre sécurité nationale. « Alors que le Sénégal est aux prises avec une crise politique sans précédent dans la perspective des élections présidentielles, cela n’empêche pas le gouvernement sénégalais de prendre part à la menace contre le Niger. Une telle intervention aggraverait la migration et le terrorisme déjà tragiques qui sanglent plusieurs pays du Sahel, à commencer par le Niger lui-même, et qui représente une menace directe pour notre sécurité nationale », ajoute-il. Le PT pointe d’ailleurs du doigt « l’impérialisme » occidental et ses motivations, soulignant que «les enjeux qui sous-tendent le désir de l’impérialisme américain et européen d’intervenir militairement au Niger n’ont rien à voir avec la légitimité constitutionnelle, pas plus que la démocratie et les droits de l’homme ont été utilisés pour justifier les interventions militaires criminelles en Libye, en Irak, en Afghanistan, au Yemen (…) Pour l’impérialisme américain et européen, il s’agit exclusivement d’assurer le pillage continu des richesses du Niger, tandis que le peuple nigérien est privé de conditions de vie élémentaires et plongé dans une pauvreté abjecte. Il s’agit aussi d’imposer le maintien d’une présence militaire étrangère multinationale au Niger ». Et de conclure que « compte tenu de la position officielle de l’État, clairement opposée à toute intervention militaire au Niger, nous pensons que les autorités nationales peuvent et doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que la souveraineté du peuple nigérien, la souveraineté nigérienne, soit respectée ».

Lyes Saïdi

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