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Produits alimentaires de large consommation : Vers le plafonnement des marges bénéficiaires

L’ouverture de la session parlementaire ordinaire 2023-2024 a été l’occasion pour les membres de l’Exécutif d’évoquer plusieurs questions d’ordre économique et sociale et répondre à certaines questions notamment en ce qui concerne l’approvisionnement du marché et les préoccupations liées au pouvoir d’achat ainsi qu’à l’augmentation des prix de certains produits.

C’est dans ce sens que le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni a tenu, hier en marge de l’ouverture de la session parlementaire au Conseil de la Nation, à assurer que des mesures sont prises pour maintenir un niveau des prix relativement bas.  Ainsi et au-delà des produits de base dont les prix sont subventionnés par les l’État, Zitouni annonce le plafonnement des marges bénéficiaires sur la distribution des produits alimentaires de large consommation.  Tayeb Zitouni Le ministre a estimé que les prix des produits de large consommation sur le marché local sont relativement bas « par rapport aux marchés internationaux, d’autant que l’Etat subventionne ces produits ». Le ministre a affirmé que le ministère œuvrait à élaborer une série de décisions visant à plafonner les marges bénéficiaires de certains produits de large consommation.

Le ministre affirmé que ces décisions découlaient des lois de la République, notant que le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations visait à les généraliser sur divers matériaux de large consommation.

Le premier responsable du département du Commerce a également évoqué la problématique liée à la spéculation qui explique la flambée conjoncturelle des prix de certains produits, citant l’exemple récent des climatiseurs et des légumes secs. Le ministre  a souligné que  » la lutte contre ce fléau se poursuivra, non seulement à travers un traitement purement sécuritaire et juridique, mais aussi par un traitement économique parallèlement à la stricte application de la loi ». Il a précisé, à cet égard, que la disponibilité et la préservation de la production nationale contribuaient également à endiguer la spéculation, considérant que la « lutte contre ce phénomène est aussi une approche participative entre les commerçants, les associations professionnelles, les producteurs et les industriels ». Tayeb Zitouni a aussi saisi l’occasion pour répondre à certains arguments appelant à lever les restrictions sur les importations. Soulignant que le dossier des importations n’était pas un sujet « tabou » s’il sert l’économie nationale, le ministre a affirmé que l’importation ne doit pas être « une culture » chez les importateurs qui sont appelés, en revanche, à s’orienter vers la production locale de ce qu’ils importent. « Nous ne pouvons pas se passer de l’importation notamment lorsqu’il s’agit de produits non fabriqués localement », à l’instar de tous les pays du monde, a estimé le ministre. Cependant, il précise que  l’encadrement des importations visait à servir la production et l’économie nationales notamment après l’installation du Conseil supérieur de régulation des importations par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

 « Lorsqu’il y a possibilité de fabriquer un produit en Algérie, qui soit générateur de richesses et d’emplois, elle doit être saisie pour mieux renforcer l’économie nationale », a déclaré le ministre en marge de l’ouverture de la session parlementaire ordinaire 2023/2024 au Conseil de la nation. Le Conseil supérieur de régulation des importations vise à « orienter les fonds des importations vers la production nationale et partant, renforcer la production locale » a encore expliqué M. Zitouni.

Renforcer la protection des éleveurs

À propos de la protection et du renforcement de la production nationale, notamment dans le domaine agricole, le ministre de de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a indiqué que des préparatifs sont cours pour le lancement de trois programmes nationaux visant à accroître la production des dattes et des olives, et à assurer la protection des éleveurs. Henni a indiqué que le programme national pour l’extension des vergers d’oliviers, notamment dans les steppes et le Sud « sera lancé cette année ». Il a également souligné l’importance du programme national de protection des éleveurs, notamment en matière de distribution de fourrages subventionnés, ainsi que celui de l’accroissement de la production des dattes, en cours d’élaboration. En ce qui concerne l’indemnisation des agriculteurs affectés par la sécheresse, la faible pluviométrie ou encore les inondations, le ministre a annoncé « le lancement de l’opération d’octroi des indemnisations en nature, avec la distribution de l’aide accordée pour la saison agricole actuelle », tout en leur réaffirmant le soutien de l’état. S’agissant de la production agricole des produits de large consommation à l’image des fruits et légumes, ainsi que des viandes rouges et blanches, le ministre a assuré que « des mesures fermes seront prises dans les plus brefs délais, pour assurer la disponibilité des différents produits et garantir la stabilité des prix ».

Sabrina Aziouez

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